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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un bol de bonne humeur, des sourires à gogo et même un éclat de rire. Et aussi, des moments d'une grande sensibilité et d'émotion. Au milieu de livres tragiques celui-ci m'a fait un bien fou.

Peut-être avez vous entendu parler du célèbre arnaqueur Victor Lustig qui s'est vanté d'avoir vendu la Tour Eiffel à un riche ferrailleur Parisien. Il serait l'ancêtre du narrateur Thomas Poisson. La quête vers cet ancêtre peu glorieux permet à l'auteur de nous décrire des français contemporains. Ceux qui, avec un gilet jaune, ont occupé les ronds points de la France en 2018. Thomas Poisson est au chômage depuis peu et fréquente la médiathèque de sa ville. Là il rencontre Frankie qui a eu le malheur de changer une roue en pleine manifestation des gilets jaune et qui a eu du mal à expliquer à la police ce qu'il faisait un cric à la main devant les forces de l'ordre. Il y a aussi Mansour ce fils de harki . le récit de la vie de son père est un des moments d'émotion que j'évoquais au début de mon billet. Il y a aussi Françoise qui fait les meilleures confiture que Valentin, le fils de Thomas, n'ait jamais goûtées. Elle aime bien être sur les ronds points car elle s'y sent moins seule que chez elle. Enfin, il y a le père de Thomas qui termine sa vie en Ehpad.

Et puis il y a Carine, sa femme qui supporte de plus en plus mal les maladresses de son mari. Tous ces personnages forment un groupe humain que nous rencontrons tous les jours, dont nous faisons sans doute partie, cela fait du bien de passer du temps avec eux sous la plume d'un auteur qui a tant de compassion pour ses contemporains. Ce n'est peut-être pas le roman du siècle, mais un livre qui fait tant de bien, que je lui ai finalement mis cinq coquillages pour partager avec vous ce petit moment de bonheur.


Lien : https://luocine.fr/?p=16273
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Le fils de Thomas Poisson lui demande de l'aider à réaliser l'arbre généalogique de la famille. L'événement fait remonter le souvenir de la légende familiale, racontée par sa propre mère, selon laquelle son arrière-grand-père ferrailleur a été victime d'une arnaque en achetant la tour Eiffel à Viktor Lustig, un escroc notoire, dans les années 20. Il entreprend des démarches en médiathèque, puis, poussé par ses amis, décide de poursuivre son enquête en allant questionner son père, hospitalisé en EHPAD, en espérant que tous ses souvenirs n'aient pas été effacés par la disparition progressive de ses facultés cognitives.

L'intrigue est intelligemment construite, dévoilant peu-à-peu ses éléments ; le roman est écrit d'une plume alerte et drôle, avec une bonne dose d'autodérision. A commencer par le protagoniste : au chômage, Thomas a le temps. Il entreprend de ranger le garage, de trier et jeter, et de mettre de côté des cartons de documents, avant de jeter l'éponge. Il se consacre alors à son enquête, afin de vérifier si André Poisson a bien tenté d'acheter la grande dame de fer qui, se rappelle-t-on, était vouée à la destruction après avoir été le clou de l'Exposition universelle de 1889. En menant ses recherches, il lie amitié avec des personnages assez truculents : Françoise, qui complète sa petite retraite en vendant des confitures maison aux usagers de la médiathèque, Mansour qui l'encourage à parler avec son père puisqu'il n'a pas pu le faire avec le sien, ancien harki torturé, Francky arrêté et suspecté d'être un casseur parce qu'il portait un gilet jaune devant sa voiture en panne, et Lina, la jeune et joie bibliothécaire qui remue quelque peu notre héros. Finalement, ce n'est pas tant de faire la lumière sur ce mythe familial qui intéresse l'auteur, mais cette galerie de personnages et les liens qu'ils tissent entre eux, ainsi que la quête personnelle de Thomas qui s'interroge sur son couple, sa paternité, ses relations avec ses parents, la société qui l'entoure, en plein mouvement social des Gilets jaunes.

C'est là que le titre prend tout son sens : l'histoire de Thomas et de ses amis rencontre l'Histoire des livres. Et dans une période rythmée par les mouvements sociaux, dont on n'est pas sorti, à l'heure de la réforme des retraites, l'humour a quelque chose de salvateur.
Lien : http://usine-a-paroles.fr/le..
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Il y a une ambiance dans un roman de Jean-Claude Lalumière, un regard tendre sur la vie qui est sa marque de fabrique.

Dans l'Invention de l'Histoire, Jean-Claude Lalumière atteint une forme d'épure dans ce passage du regard à la plume. Il peint l'humanité. Avec chaque personnage, il donne à aimer la vie, les petits gestes ou les bons mots qui font sourire chez les autres comme autant de papillons dont il sait saisir le vol. Il dit aussi la fragilité de l'être et son humble beauté. Avec légèreté.

Jean-Claude Lalumière parle du temps qui passe, long, court, étrangement relatif. Il y a du « hors-saison » dans ce roman, de la mélancolie, et du bonheur aussi, celui de l'amitié, des hasards de la vie qui font les moments les plus simples et peut-être les plus heureux.

L'obsession de l'héritage du narrateur devient la nôtre, au travers d'une construction qui fait écho à la perte de repère du personnage principal. Il nous laisse embrasser d'un regard un morceau de vie, pour finalement poser la question : que deviennent nos certitudes lorsque l'on jette un oeil de l'autre côté du miroir ?

Je suis bouleversé par cette lecture, par l'élixir de cette puissante et troublante nostalgie. J'aurai besoin de revenir dessus, de prendre le temps de méditer sur ce texte, mais je sais d'ores et déjà que ce livre va m'accompagner encore longtemps. Je vous le recommande chaudement.
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Le nom d'André Poisson évoque-t-il quelque chose pour vous ? Et celui de Victor Lustig ? Vous avez certainement entendu parler de cette histoire, surnommée "l'escroquerie du siècle"… Dans les années 1920, Lustig a vendu la tour Eiffel à Poisson. En effet, il était prévu depuis son inauguration en 1889 que la tour serait détruite vingt ans plus tard. Profitant avec habileté de la naïveté de Poisson, ferrailleur de son état, Lustig réussit à lui faire croire qu'il était mandaté par la ville de Paris, désireuse de se débarrasser d'un monument dont l'entretien coûtait cher. Mieux, il lui demanda de lui verser des pots-de-vin pour lui assurer la priorité de la transaction, le faisant basculer dans l'illégalité et lui interdisant de porter plainte par la suite. Poisson a marché.
Le narrateur du présent roman, Thomas Poisson, est l'arrière-petit-fils d'André. Il a grandi avec cette histoire, l'héritage de cet ancêtre qui fut la risée d'une génération.
Pourtant, Thomas a d'autres préoccupations, car il a perdu son boulot et son couple va mal. Alors, peut-être pour échapper à cette sombre réalité, il décide d'enquêter sur cette affaire, afin de déterminer si tout cela a effectivement eu lieu, si son arrière-grand-père a vraiment été à ce point naïf et ridicule, ou si cette histoire a été inventée de toutes pièces. Il n'est pas entièrement seul, car il a des amis, une petite bande hétéroclite rencontrée à la médiathèque, des gens aux parcours chaotiques et difficiles, mais dont l'esprit de solidarité est à toute épreuve. Thomas part en Charente rendre visite à son père, désormais résidant d'un EHPAD, afin de l'interroger sur le passé familial, sur lequel il n'a jamais été très bavard.
Je suis les romans de Jean-Claude Lalumière depuis plusieurs années, et j'ai vu sa plume s'affiner, son style s'affermir et sa sensibilité s'aiguiser. Au-delà des récits, cet auteur fouille les sentiments humains et les ramène au premier plan pour en montrer la délicatesse et les valeurs les plus importantes à ses yeux : la solidarité, la tendresse, l'amitié. Ce bouquin s'inscrit parfaitement dans cette lignée. Bien sûr, il y a l'histoire de cette escroquerie, et l'excellente idée de donner la parole à un descendant de la victime. Surtout, il y a les errances émotives de Thomas, sa relation amoureuse qui sombre dans l'ennui, et les doutes qu'il a sur la véracité de cette arnaque. Comme si les éventuelles erreurs de son aïeul pouvaient peser sur sa capacité à mener sa propre existence.
Alors, cette histoire, inventée de toutes pièces, ou bien réelle ?
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