Un portrait, un vrai portrait, c’est quand même un sommet de l’art. Faire passer une personne tout entière dans une toile, songez ! (…) est-ce une momie ? est-ce un mort vivant, un vivant mort ? Est-ce embaumé ? Est-ce ma première femme ou une autre, conservée sur une toile ? Alors peu à peu, je me suis senti gêné de peindre un objet ressemblant. Page 47
Marqué par une intuition très forte et un sens de l’organisation de l’espace, un style apparaît, travaillé par une volonté de recherche. Page 59
Si la production de ces années est peu abondante (1943 -1946), chaque œuvre procède en revanche d’une étape significative dans le cheminement de Staël tant son caractère aventureux le pousse à rompre les automatismes. Page 6o
Le peintre concèdera qu’il n’a pas d’autre objectif « que de réaliser une harmonie » à partir de « toutes les impressions reçues du monde extérieur depuis et avant (sa) naissance »
Si Bernard Dorival, qui dirigeait alors le Musée national d’art moderne, dit de Staël qu’il était « le moins décoratif et le plus humain des peintres abstraits », il est impératif d’ajouter qu’il était aussi le moins conservateur et le plus fracassant des peintres classiques. Page 131