Si, pour toi, c'est mieux, j'accepte de vivre décapitée.
Ces hiers radieux dorment, enfermés dans une boule de neige en plastique.
Les Québécois disent bonjour sans avoir l'air de dire au revoir.
Je prends conscience, pour la première fois, que s'inscrivent des mots que je n'imaginais pas penser, que j'ignorais avoir en moi.
Comment ouvre-t-on une porte dans un roman ? Les mauvais écrivains dont je me suis moquée décrivent le moindre détail : il mit la main sur la poignée, il appuya, la porte s'ouvrit. Mais évidemment qu'elle s'ouvre ! - Tu sais, moi, quand il faut ouvrir une porte, c'est toujours par une fille à la chevelure irradiant de lumière. Alors, comme ça, on ne voit plus la porte !
Un rien m'entame, un rien m'enchante.
Cette soirée nous cueillait tous fourbus, une année riche et lourde, sans malheur mais sans répit, le lot d'une certaine bourgeoisie intellectuelle et artistique, un projet chasse l'autre, et le temps manque pour reprendre son souffle.
Par un miraculeux renversement, Chaque instant devenait une fin en soi. Nous nous laissions envahir. Le sentiment d'une perfection brûlante et bouleversante m'a prise à la gorge.
Demain, les vacances commenceraient.
Tu es beau, grave, ton regard est déjà intranquille, on dirait une maison vide.
La lecture est l’endroit où je me sens à ma place. Lire répare les vivants et réveille les morts. Lire permet non de fuir la réalité, comme beaucoup le pensent, mais d’y puiser une vérité. L’essentiel pour moi est qu’un texte sonne juste, que je puisse y discerner une voix, une folie ; je n’aime pas les histoires pour les histoires, encore moins les gens qui s’en racontent. Je n’ai pas besoin d’être divertie, mes proches s’en chargent, je me fiche d’apprendre. J’aime être déstabilisée, voir avec d’autres yeux. Et puis, lire autorise à être là sans être là.
Je lis comme je respire, j’ai mes rituels, je commence par la page 66 pour voir si l’ouvrage en vaut la peine puis je dévore. J’adore cette existence parallèle, cette réalité augmentée.