Le commerce de la librairie commence à se spécialiser à Montréal vers 1810 bien qu’il lui soit alors encore nécessaire d’intégrer divers autres commerces ou métiers du livre.
De 1760 à 1810, les commerces où l’on peut se procurer des livres et des périodiques s’avèrent fort diversifiés. A Montréal comme à Québec, le «portrait de groupe» des «vendeurs» de livres se ressemble. À Québec, qui est jusque vers 1830 la capitale culturelle du Québec, 140 vendeurs de livres placent 1194 annonces de ventes de livres dans la presse locale entre 1764 et 1839; 36% de ces «vendeurs» sont des encanteurs, 30 % des marchands, 10 % des individus de professions libérales, 8 % des imprimeurs, 8 % des individus de professions diverses et 8 % des individus de professions inconnues.
Les marchands, souvent d’origine britannique, offrent surtout du livre de langue anglaise: livres pour enfants, livres pour épeler, encyclopédies, Lady’ s Magazine. Meneclier et Massue vendent draps et flanelles, catéchismes et neuvaines. Le livre ne circule toutefois pas en nombre tel qu’il puisse justifier un commerce spécialisé.