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Sentiment mitigé qu'a produit ce Mother de Luc Lang. Une belle écriture, mais ce chassé-croisé entre les 3 protagonistes, la mère, le fils et le beau-père ne m'a guère emballé. Peut-être émanait-il de ce roman un parfum trop autobiographique pour qu'il puisse me faire dépasser le stade de la lecture cathartique ? Ou alors, il m'a ramené bien près de mon propre rapport à la figure maternelle avec ce qu'il comporte de traumatismes pas ou mal réglés...
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« Mais le dérèglement est enclenché. Les repères se brouillent. L'association se défait. Demeurent seuls, face à face, Robert et Andrée, sans la construction du fils qui travaillait, lui, à tenir ensemble ses deux prises. Il leur reste à s'aimer et à vivre unis, non plus en clan mais en couple. Andrée s'y refuse, elle continue inlassablement de nouer, tricoter, tisser, coudre autrement une existence toujours insatisfaite. »

Andrée, la mère, est une femme à bien des égards impossible… Mythomane, elle ne cesse de reconstruire son passé et d'en donner des versions toujours différentes à son fils mais aussi à son compagnon, Robert, qui lui sera pourtant d'une fidélité totale, tout au long de sa vie chaotique. le fils, qu'elle a abandonné nourrisson chez des amis, puis repris, déteste la part masculine qui est en lui, tant sa volonté de mener une existence fusionnelle avec elle est grande. Robert, la pièce rapportée de ce trio le sauvera de cet enfermement. le fils le choisira pour père et Robert l'acceptera pour fils. Ce qui équilibrera la balance.

Il y a bien sûr de l'amour entre ces êtres qui ne peuvent se quitter, mais aussi de la rancoeur, de la haine parfois. Trois parties forment ce roman, aux accents autobiographiques teintés de psychanalyse. La première « Les amours » est saisissante, un huis-clos absolument étouffant.

La seconde, « Les nourritures » apporte un peu de répit et même d'humour. Il décrit le fonctionnement de cette famille, d'avant-garde dans les années 60, qui est, de par la volonté d'Andrée, végétarienne. Ce qui est totalement incompréhensible pour les autres membres de sa famille, avec qui elle rompra. Quelques chapitres savoureux relatent les vacances « à la ferme » du fils, et toute une galerie de portraits finalement assez inquiétants d'illuminés parfois violents et maltraitants.

En plus du mode de vie végétarien la mère adopte aussi nombre de pratiques parallèles : radiesthésie, guérisseurs puis même celles d'une secte d'origine orientale.

Enfin, la dernière partie, « Les guerres », s'intéresse de près aux manoeuvres du fils pour trouver sa voie en dehors de l'emprise de sa mère, aux différents affrontements qu'il a dû mener depuis ses onze ans pour y échapper. Et aussi au passé De Robert, qui a connu la guerre au sens propre.

Une fois encore j'ai été complètement emporté par ce livre de Luc Lang. Je ne peux évidemment démêler ce qui est autobiographique de ce qui ne l'est pas. Il est même possible que rien de tout cela ne soit autre chose qu'une construction littéraire d'une très grande cohérence, sans lien avec l'existence de son auteur. Dans tous les cas, c'est un véritable tour de force, un de ses romans les plus achevés.
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l y a, le fils, Jacques le géniteur, ailleurs, Robert le beau (le bon) père et Andrée mère tour à tour fascinante, dévorante, cruelle ou aimante. Andrée c'est « Mother », mère étrangère à sa propre vie et à la vie des autres, entre deux hommes, deux maisons, deux existences, deux chimères, femme mordante ou caressante, Andrée ne sera jamais heureuse.

Toujours à la recherche de nouvelles expériences pour donner un sens à son existence, elle sera : Voyante extra lucide, végétarienne d'une redoutable orthodoxie, adepte de la secte « l'axe lumineux » secte d'illuminés comme son nom l'indique, ou triste Pythie attendant un éventuel déménagement chez l'un de ses supposés nombreux amants. le fils observe sa mère mais aussi Robert, le mari, témoin résigné de ces quêtes stériles, car c'est sûr Robert aime Andrée.

Autofiction à la troisième personne ? Son écriture hachée, presque stroboscopique par moment déroute puis envoute. Phrases longues à couper le souffle, Luc Lang nous retrace une enfance chaotique à l'ombre d'une mère fantasque. Sans haine sans ressentiment il tient à distance ses personnages et nous livre aussi un tendre chant d'amour pour son « bon » père, Robert si fort et si faible à la fois. « Écrire c'est se protéger du monde et de la réalité », dans ce beau roman autobiographique, Luc Lang n'expose pas sa vie, même si tout est vrai, il invente et raconte tout simplement la vie.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Mon avis : C'est en me balladant sur le blog d'Agathe que j'ai vu ce livre,son avis m'a vraiment donné envie de le lire. Puis je me suis rendue compte que j'avais déja lu un livre de cet auteur en 1998 !!! : "Mille six cent ventres", j'avais beaucoup aimé c'était l'histoire d'un cuisinier dans une prison. Donc c'est avec un grand plaisir que j'ai démarré cette histoire mais elle me laisse un bilan assez mitigé.

Trois personnages, trois histoires mais le récit se base vraiment sur Andrée la mère, elle est complétement déjantée, mythomane, nymphomane enfin le pire cauchemar d'un enfant et d'un mari.

Nous allons la suivre sur les différentes étapes de sa vie, sa période végétarienne, sa ppèriode mystique, sa pèriode naturiste, sa pèriode voyance, sa pèriode naturopathe.
Puis elle devient médium, radiesthésiste, chanteuse. Elle quitte son mari pour des amours imaginaires avec des amants toujours très riches, très épris,.
Elle s'organise des vies merveilleuses, elle vit au milieu de cartons, toujours en partance pour une nouvelle vie, un nouveau déménagement ... C'est une femme épuisante pour son entourage et sa famille.

Ce qui m'a le plus dérangée, c'est le style de l'écriture assez dense où les dialogues sont insérés dans le récit, et l'écriture devient à la longue étouffante. C'est dommage car l'histoire reste drole.

Lien : http://lisalor.loulou.over-b..
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Mother est un livre dur et tendre à la fois.

Plongé au coeur d'une famille, le lecteur se retrouve face aux folies, aux doutes, aux peurs d'Andrée, chef de clan, qui dirige Robert et son fils tel un tyran, au gré de ses envies et de ses lubies.

Heureusement, le fils et Robert, le beau-père sont assez complices pour supporter ces situations parfois abracadabrantesques.

Le roman est découpé en plusieurs parties, dans lesquelles nous suivons les envies, les lubies, les folies d'Andrée et partageons la lassitude de Robert et l'impuissance du fils.

Que ce soit pour ses coups de folie, ses envies de rupture ou ses obsessions alimentaires, Andrée est une fanatique! Elle décide d'imposer le végétalisme à sa famille, puis fait partie d'une pseudo-secte et enfin se veut guérisseuse ! Certains passages sont oppressants d'autres vraiment hilarants! Nous rencontrons les amis d'Andrée, tous plus déjantés les uns que les autres : Christiane la danseuse de flamenco, Dominique le naturiste, Louis l'hémiplégique...

Ce roman est vraiment une réussite et j'ai pris beaucoup de plaisir à suivre ce clan à trois, soudés malgré les difficultés à vivre avec les angoisses et lubies de cette femme tyrannique et castratrice, touchante par ailleurs.

Le récit se fait à la troisième personne et l'écriture est remarquable, tant au niveau du choix du vocabulaire, que par la syntaxe.

Un roman que je vous conseille !
Lien : http://leslivresdagathe.over..
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C'est donc le deuxième livre que je lis de cet auteur le premier étant « La Tentation » et une fois de plus aucune déception. Mother décrit, au travers de la perception du « fils », le parcours et la personnalité d'une mère, que moi je qualifierais de narcissique égocentrique et antipathique dans le contexte des années 60 à 80. J'ai adoré le chapitre « nourritures » qui relate les travers de cette époque ou le bio et le végétal agrémenté de toutes les médecines alternatives radiesthésie voyance croyance etc. devaient participer à l'avènement de centenaires éblouissants de vitalité, et de paix intérieure. Amen.
Tout cela menant bien évidemment à des ruptures et errements aux conséquences qui auraient pu être dramatiques pour l'enfant. Par exemple, la mise en pension du « fils » durant les mois d'été chez des farfelus illuminés , truffés de contradiction et parfois violents...mais… la mère les avait trouvés tellement géniaux !
Je ne peux m'empêcher de faire le parallèle avec l'époque actuelle. On dit que « l'histoire ne repasse pas le plat » hé bien là elle le repasse et il est bien garnit en croyances et psycho rigidité de toutes sortes…bon appétit !

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C'est un trio bancal dont le centre varie. La mère charmeuse invétérée, tant adoratrice que rejetante et dévoratrice, déchirante et déchirée dans l'égoïsme de sa folie, en perpétuelle quête d'amour et de valeurs. le fils adoré et honni, fasciné, éternellement blessé, culpabilisé. Et le beau-père, toujours nommé père parce que choisi et ayant choisi, l'élément stabilisateur, indéfectiblement aimant, le roc où se raccrocher, la plage où se reposer. Curieux trio d'amour dévastateur au fil des décennies.

C'est la seule plainte que le fils entendit, au point qu'il découvre soudain son père vieillissant, son père seul, couvert de plaies et de bosses, son père qu'il faudrait à présent considérer non plus comme un rocher mais comme une falaise calcaire, friable, son père qu'il faudrait à présent songer à protéger de l'affaissement devant les assauts inlassablement furieux de la mer. le fils ne répond rien, il est juste arrêté dans son mouvement, son regard se vide, il a entendu le corps du chevalier harassé. La réversion a commencé. Celle des contenants et des contenus, celle des embrassants et des embrassés, des protégeants et des protégés.

Luc Lang offre un beau portrait de cette femme vénéneuse et vulnérable, une mère, sa mère, et interroge avec ferveur sur la filiation, le pardon, le caractère incompréhensible de l'amour. Il vogue dans une prose alternativement fiévreuse ou hésitante, qui prend par moment des aspects de marée où l'on se noie, pour raconter le chaos de ces vies ballottées par la folie, et sauvées par l'amour.
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Formidable
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A condition d'aimer les mots, de savoir s'en régaler, on peut apprécier l'écriture, les phrases très longues. Vous avez pu lire de mother qu'elle est femme volcan , impulsive, inspirée, amante passionnée, c'est le pur tyran qui impose sans cesse par le chantage ses errances à son entourage sans qu'aucun n'ose lui résister. Cette femme se cherche et croît se réaliser mais ne lui manquerait-il pas un coeur pour simplement aimer " le fils".
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Mother est un roman complexe, au texte dense, aux phrases longues et aux dialogues imbriqués dans le fil narratif. En tête d'affiche ce sont les personnages qui sont le véritable sujet du livre : il y a Andrée mais aussi Robert, son compagnon, et le fils d'Andrée (qu'ils n'ont pas eu ensemble). Ces trois protagonistes esquissent une narration qui prend des airs de conte moderne à multiples facettes. En effet, trois récits prennent place dans Mother et tous se rejoignent, tous adoptent un point de vue différent pour dégager des lignes directrices communes.
Andrée apparait ainsi comme une femme aimante, passionnée et impulsive. Cultivant les histoires d'amour, elle ne cesse de laisser planer l'ombre de l'absent, Jacques, qui est le géniteur du fils. Mais il y en a d'autres pour qui elle serait prête à tout plaquer, quitte à laisser sur la paille le brave et compréhensif Robert, le plus solide allié du fils.

Se dessine aussi une Andrée mystique, volontiers portée sur les séances de spiritisme et autres rituels divers. Tous la suivent, impressionés par son dévouement quasi religieux, par sa constance en matière de spiritualité. Mais derrière la femme se cache aussi une mère volcanique, volontiers possessive autant que sacrificielle. Son fils est une priorité et Andrée affirme haut et fort qu'elle a choisi Robert pour qu'il soit un bon père bien avant même qu'il ne soit un bon compagnon. C'est l'aspect familial qui prime pour cette femme de caractère qui ne s'en laisse pas conter. Les hommes évoluent donc autour d'elle comme autant de refuges, de repères stables et investis. Robert par exemple constitue bien un roc, un élément de la nature qui s'inscrit dans la longévité bien que tourmenté par les vents et marées. le fils peut donc se raccrocher, avec confiance, aux figures maternelle et paternelle, elles qui ne faillissent jamais.

J'ai beaucoup aimé ce personnage de femme fort et intransigeant ! Même si Andrée me semblait parfois un peu trop encombrante et distraite par les autres, je l'ai aussi trouvé très charismatique et pleine d'empathie. Je dois bien avouer que sa relation avec les hommes m'a toutefois laissé circonspecte puisqu'ils semblent uniquement là pour servir ses desseins de famille parfaite. Quoi qu'il en soit, sa relation mère/fils est un portrait réjouissant d'une filiation qui s'accentue au fil des années qui passent. Moi qui suis très famille, je me suis parfaitement identifiée à ces liens privilégiés qui font primer la solidarité, l'amour de son prochain et le bonheur d'être entre soi.
En somme, voilà un roman un peu périlleux à aborder car le texte est touffu, les dialogues parfois difficiles à identifier dans cette mise en page très “remplie”, mais le fond de l'histoire est beau. On prend un certain plaisir à voir cette famille recomposée à travers de grandes étapes de vie, dans cette difficulté d'aller de l'avant mais aussi dans ce lien indéfectible que recouvre la notion de famille.
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