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EAN : 9782234075245
58 pages
Stock (20/08/2014)
3.14/5   47 notes
Résumé :
« C’est à l’instant précis où je me demandais s’il fallait encore attendre le dernier train d’Armentières ou chercher une chambre d’hôtel dans cette petite ville baignée d’une neige précoce, déjà grise et liquide, qu’elle m’aborda avec son compagnon. »

Elle c’est Thérèse, lui c’est Lucien, un couple que la vie n’aurait pu réunir sans le décès d’une tante et l’héritage de sa propriété à la sortie d’Orchies, tout près de l’autoroute, au bord des champs.... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Impressionnée par la lecture de « La tentation » de Luc Lang , il y a quelques semaines j'ai choisi ce livre afin de mieux faire connaissance avec cet auteur.
.
Fred , le narrateur, saisonnier sympathique , musicien dans l'âme , passionné de jazz: ——les mélodies résonnent dans sa tête —— est embauché par une société sucrière pour travailler à l'arrachage des betteraves .
Il passe ses nuits d'automne dans les plaines du Nord , au volant d'une arracheuse à déterrer des hectares et des hectares ....
Il faut aligner les disques et les griffes sur six rangs, puis avancer tout droit , souvent sur plus d'un Km sans varier sa trajectoire ni laisser les yeux s'égarer ..harassant ..
Il rentre du travail, fracassé, les os rendus friables .
Thérèse , plantureuse et volubile , tout un univers de chair tendre et crémeuse et son compagnon Lucien , réservé et maigre, un couple que la vie n'aurait pu réunir sans le décès d'une tante , habitent une grande propriété décrépite, sorte de palais en ruine , à la sortie d'Orchies , au bord des champs , tout près de l'autoroute .
.
Ils abordent Fred, qui attendait le train d'Armentières, lui offrent spontanément l'hospitalité.
Le voici capturé , englué dans leur couple —— secrets nocturnes , nuits agitées, extravagances, personnages atypiques, addictifs à la boisson,——couple bizarre.....

Fred s'abandonnera à cette tendresse nourricière , cette attention fiévreuse.

Cet ouvrage court, dense, puissant, brutal, ,original, au style ample, aux longues phrases bien construites nous emporte à la façon d'un conte cauchemardesque où l'angoisse monte .
Elle nous saisit dès le début entre champs de betteraves , effusions lourdes, vibrantes de passion ...
Un bonheur de feu d'artifice , fiévreux, qui finira mal entre glissades sur l'autoroute, blancheur de fusion, histoires d'amour violentes , débridées , mélodies chantées d'une voix venue du ventre, incroyable difficulté à vivre, chasse au bonheur ... N'en disons pas plus ...
L'écriture au souffle puissant, très travaillée à la manière d'un symphonie inachevée donne tout son sens à ce bouleversant conte moderne !
Fascinant !
Je continuerai ma découverte de cet auteur !
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Fred est un travailleur saisonnier qui fait escale chez un couple haut en couleur, Thérèse et Lucien. Il a raté sa correspondance, eux sont venus chercher un ami qui n'est pas venu et après avoir discuté des horaires des trains et de choses et d'autres pour passer le temps, le couple l'invite à dormir chez eux.
Il finit par accepter et se retrouve dans une grande propriété à la sortie d'Orchies, tout près de l'autoroute. Mais, il est inquiet, cette générosité le surprend et le rend méfiant que se cache-t-il derrière ?
Ce couple s'est formé par hasard : Térèse a hérité la grosse maison d'une tante dont Lucien était le jardinier.
Fred, musicien dans l'âme, est venu dans la région pour gagner sa vie en arrachant les betteraves, dans l'équipe de nuit, dans des conditions de travail effroyables, inhumaines et ce qui ne devait être provisoire devient définitif : il reste habiter avec eux pendant la saison de travail.
Il va donc découvrir les secrets de ce couple bizarre, branché sur la dive bouteille et donc les résultats de l'ivresse. Il y a aussi les bruits que Fred entend pendant son sommeil et qui le réveillent sans qu'il arrive à les identifier. Et, tous les protagonistes étant en place, l'histoire est lancée.

Ce que j'en pense :

Fred, le narrateur est un héros plutôt sympathique. Il rêve d'être un musicien, un grand saxophoniste comme son oncle Frédéric. Mais, un jour, il a tout lâché car il n'avait pas suffisamment confiance en lui.
Il travaille dans des conditions effroyables, arrachant les betteraves sur des terrains immenses, plusieurs centaines d'hectares. Il conduit l'arracheuse de nuit, il faut faire très attention au brouillard, au froid, il doit suivre les sillons bien droit ne pas dévier de sa trajectoire car l'accident est vite arrivé et bien sûr on se réchauffe avec de l'alcool.
Ce livre est percutant, il alterne douceur et violence de la vie de tous les jours, (l'espoir est-il possible pour les routiers, les arracheurs de betteraves ou les habitants du coin ?). il est rythmé par le bruit des engins auquel répondent en écho tous les airs de jazz qui tournent dans la tête de Fred, et tout cela nous ensorcèle entre dans notre tête et on imagine, ce décor, on le voit tellement l'écriture est réaliste.
Je dirais pour les points positifs qu' c'est un sujet très original, avec des personnages travaillés qui ont du caractère. On a une belle description sociologique : ramasseurs de betteraves, star déchue, et on retrouve beaucoup d'empathie chez les protagonistes alors qu'ils souffrent, une entraide (cf. la scène des routiers qui arrivent chez Thérèse).
Je n'ai pas trouvé de points faibles : le roman est court mais il est tellement dense que le nombre de pages suffit.
C'est le premier roman de Luc Lang que je lis, je ne connaissais pas du tout cet auteur, mais il m'a plu par sa densité : 142 p et lorsqu'on le referme on a l'impression d'achever un gros pavé, avec les camaïeux de gris et la musique à tue-tête qui résonne dans la tête et lui sert de thérapie, de doudou protecteur.
J'ai lu ce livre dans le cadre de mon expérience de Juré pour le grand prix FNAC rentrée littéraire et j'avoue que cela a été une bonne surprise. Je ne serais peut-être pas aller vers cet auteur spontanément et sur la sélection de cinq livres que j'ai eu à lire, c'est celui que j'ai préféré.

Note : 8,5/10

Lien : http://eveyeshe.canalblog.co..
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Il ne faut pas se fier aux peu de pages du livre, car la lecture prend du temps tant les phrases sont longues , voir par moments un peu indigestes ...

Dans une petite bourgade du Nord Pas de Calais, Frédéric attend dans un café le train qui doit le mener sur son prochain lieu de travail, il est conducteur occasionnel d'engins agricoles ,mais le train se fait attendre , et lorsque Thérèse et son mari Albert qui se sont installés à sa table lui proposent de venir dormir chez eux, à sa grande surprise, lui qui est plutôt taciturne et solitaire , il accepte et les suit dans la propriété dont a hérité Thérèse , dont le parc donne sur l'autoroute

Des personnages pour le moins atypiques, pas vraiment attachants, dont on apprend le passé  par bribes surtout celui de Thérèse, que l'on devine agité et a t'elle vraiment coupé les ponts avec sa vie d'avant . la narration logorrhéique ressemble à son débit verbal ...

Entre bouteilles vidées , nuits agitées et la musique dans la tête ,  le travail dans les champs de betteraves est dur . 
Les rêves des uns et des autres sont bien éloignés de la  réalité de cette vie lugubre comme ces grandes étendues de champs de betteraves : plats et monotones , comme le serpent de l'autoroute dont le bruit de fond remplit le silence .

N'y a t'il pas justement autre chose, une échappatoire à chacun pour effacer la grisaille , on le découvre enfin sans que cette lecture m'ait vraiment emballée ...

A chacun de juger !
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''L'autoroute" est le dixième roman de Luc Lang, publié lors de la rentrée littéraire 2014. J'ai déjà eu l'occasion de lire et d'apprécier deux romans de cet auteur, "Mille six cents ventres" et "11 septembre mon amour", il y a une dizaine d'années. J'ai donc débuté cette lecture en confiance et à juste titre : le roman a répondu à mes attentes et a su me surprendre.

Frédéric rédige le récit des événements qui ont abouti à la nuit où le cours de sa vie a été bouleversé. Tout a débuté un soir, à la gare d'Oichies, dans le Nord-Pas-de-Calais. Alors qu'il attendait en vain le dernier train qui devait le mener à un emploi de saisonnier, il est abordé par un couple. Thérèse, plantureuse, enjouée et volubile, accompagnée de son conjoint, Lucien, son contraire, maigre et réservé, lui proposent de l'héberger. Il hésite puis accepte. Son destin prend alors une toute autre destination. Embauché par une société sucrière pour travailler à l'arrachage des betteraves, Frédéric va prolonger son séjour et apprendre à connaître ses hôtes atypiques. Ses journées de labeur glissent au son de ses disques de jazz et des soirées organisées par Thérèse. Cette femme est un vrai phénomène, toute en largesse, générosité et gouaille. Elle ressent le désir d'être aimée et désirée par la gente masculine, que ce soit par ses hommes, Lucien et Alfred, qu'elle tient sous sa coupe, ou par des amants occasionnels. Elle dirige avec entrain des dîners qui se terminent orgies. Sa vie est une représentation, un spectacle sans fin. Frédéric percera progressivement à jour les secrets du couple. Tout s'achèvera un soir, dans une fin sublime et tragique.
Frédéric, subjugué par Thérèse, s'installe et prend la place de l'ancien jardinier Alfred, qui a quitté la scène par une sortie lamentable.

Une femme corpulente, des champs de betterave, des soirées de beuverie, la rivalité de deux hommes effacés amoureux d'une même femme… Luc Lang se saisit de thèmes sans noblesse, de matériaux sombres et collants comme de la glaise, et parvient à les transformer en une poésie onirique et envoûtante. L'horizon des champs et de la propriété sont barrés par L'autoroute du Nord, toujours présente, qui ne permet pas de fuir ce monde mais qui sert de scène pour l'apparition de la dame blanche. Luc Lang signe là un roman court et puissant. Tout y est : l'ambiance, l'écriture, le suspense mais surtout l'enchantement. le roman est magistral et original.

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De la loufoquerie en barre!
Presque trop pour moi.
Lang nous raconte une histoire à tiroirs
sur fonds de champs de betteraves
barrés par l'autoroute A 23.
Des personnages extravagants
se retrouvent dans le château chaotique
de la crêmeuse,enjouée et lubrique Thérèse.
Elle les dorlote, cuisine, chantonne du jazz
se balade à moitié à poil dans ce château-théâtre.
Frédéric venu pour arracher les betteraves
se retrouve à cause où grâce à la SNCF
embarqué dans cette galère.
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critiques presse (1)
LePoint
29 juillet 2014
Ce roman court, brutal et pourtant plein de tendresse est en fait le portrait d'une femme à qui la vie n'a pas rendu la monnaie de son immense sensibilité. Au contraire, le destin a été aussi vache que la femme semble généreuse. C'est le dixième roman de Luc Lang, et c'est très beau.
Lire la critique sur le site : LePoint
Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
«  Il était si facile de s’abandonner à ces marais de tendresse nourricière, je n’étais même plus irrité par cette attention fiévreuse, je me considérais plus sociable, plus aimable même pour accepter de la sorte leur amitié puisque je n’étais pas de leur monde malgré tout , puisque j’arrachais des betteraves en attendant d’être un musicien .....
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…lorsque le CD arrivait en fin de course et que les moteurs résonnaient à nouveau plus distincts, j’étais parfois assailli d’une angoisse aigüe, j’en avais les doigts qui tremblaient de précipitation pour réenclencher la lecture ou changer le CD, que la musique revienne, qu’elle me tienne dans mon mouvement avant que je sente en moi cet effondrement intérieur qui me rabattait aussi sûrement dans la physique écrasante de ma propre existence. P 55
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Je suis resté là, juste à la lisière de leur vie, pour observer jusqu’où pouvait aller ce don, cette faveur de soi, et jusqu’au bout, jusqu’au drame ultime que j’aurais sans doute pu empêcher, je suis resté hors champ, n’entamant pas le moindre geste, voyeur complaisant à qui l’on avait simplement demandé d’être un voyageur, oui, un passant, exactement, un passant dans leur vie, qui se serait laissé étreindre et emporter dans cette communion heureuse, souvent. P 29
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«  Un froid humide, un grésil dense nous saisissent sur le trottoir, ça ruisselle sur le visage en une rosée gluante, les os sont à nu .Thérèse nous a pris le bras naturellement, et l’on avance courbés contre le vent qui circule en courant d’air dans l’artère principale d’Orchies, nous protégeant des aiguilles d’eau glacée qui picorent la peau, nos silhouettes mélangées et confuses dans la nuit mal éclairée . »
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Et j’étais plus hébété encore par cette profusion toute particulière qu’elle me jetait à la figure. Un flot continu de paroles malmenées par cet accent de la ville, de la capitale, qui laissait entendre à chaque phrase, qu’elle connaissait la vie et qu’on ne la lui faisait pas, même si c’était pour constater qu’elle avait soif ou que le train avait du retard. P 12
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Videos de Luc Lang (16) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Luc Lang
Dans ce récit initiatique et autobiographique, Luc Lang retrace certains épisodes de sa vie au prisme de son lien étroit au judo puis au karaté. du combat tendre et fondateur avec son père adoptif, quand il était enfant – scène qui ouvre le roman sur une joie primitive -, à sa progression teintée de doutes sur les tatamis, le narrateur revisite sa vie, ses sursauts, ses drames et résurgences, à l'aune d'un art de la chute et d'une philosophie dépeinte avec humilité et profondeur. Mais plus qu'un texte sur la passion d'un homme pour les arts martiaux, le Récit du combat est à la fois le cheminement d'un homme à la recherche d'un équilibre, et une réflexion vertigineuse et précise sur le corps et l'écriture qui devient, sous la plume du romancier et karatéka, un art du geste juste et de la bonne distance.
Luc Lang est l'auteur d'une oeuvre romanesque, mais également d'écrits théoriques sur l'art contemporain et l'esthétique. Il obtient en 2019 le prix Médicis pour son roman La Tentation (Stock). le Récit du combat (Stock, 2023) est son treizième roman.
Rencontre animée par Guénaël Boutouillet.
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