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Citations sur À l'autre bout de la laisse (21)

Mais, malgré ses efforts, la forêt été restée là, omniprésente. À moitié endormi, crevant de froid et de peur, Antoine avait passé la nuit dans un coma délirant, un cauchemar d’enfant vécu par un adulte. Mille fois au moins, il avait promis à un Dieu, pourtant renié, qu’il saurait être irréprochable et humble si seulement il lui permettait de rentrer chez lui, sur son canapé, au chaud. Mille fois il avait insulté Léon pour l’avoir convaincu de commettre cette folie. Mille fois il s’était traité de sinistre con pour l’avoir suivi sans discuter. Mi-grelottant, mi-sanglotant, morve au nez et larme à l’œil, il avait fini par s’effondrer au petit jour, chenille géante blottie contre son chien.
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Après une heure passée à lutter contre sa peur, il avait fini par jeter un mélange de sable et de terre sur le feu pour l’éteindre avant d’aller se mettre à l’abri dans la tente, Jack à ses côtés, prêt à l’alerter en cas de menace. Plongeant sa tête dans l’épaisse capuche du sac de couchage, mains plaquées sur les oreilles, il avait prié pour ne plus entendre les bruits venus de l’extérieur.
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Contrairement à Armel, lui, n’avait qu’une tente pour se protéger ; même si Léon avait juré que le camouflage de la canadienne le mettait à l’abri des rodeurs, Antoine aurait donné cher pour ne pas se sentir comme l’un des trois petits cochons attendant la venue du loup.
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Bien qu’ayant une lampe frontale, Antoine avait, dès les premiers craquements émis par la forêt et ses hôtes, ressenti une peur viscérale. Malgré le calme de Jack endormi à ses pieds à la chaleur du feu, il avait imaginé les sangliers rodant autour du camp, prêts à lui voler sa nourriture. Antoine n’en n’avait jamais croisé de près mais il avait entendu dire que ces bêtes-là couraient vite et ne cherchaient jamais à éviter ceux qui se mettaient sur leur passage.
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Antoine regarda l’écran de sa montre GPS de running, un cadeau de Béatrice qui n’avait jamais servi : six heures passées. Le feu allumé devant la tente avec l’aide de Léon l’avait tenu éveillé jusqu’à onze heures. N’ayant qu’un livre, le sien, pour s’occuper, il avait essayé de s’y plonger. En vain. Au-delà de la peur que lui inspirait l’avenir et de la folie que représentait cette fuite au fond de la forêt, l’environnement avait vite pris le dessus sur sa capacité de concentration. À commencer par la noirceur du ciel.
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Debout à ses côtés, Jack attendait qu’on lui ouvre la porte de la tente pour aller explorer son nouveau terrain de jeu. D’une main Antoine accrocha la laisse au collier du chien. Après avoir ouvert le zip de son sac de couchage, il se redressa avec douleur, fouilla le petit espace à la recherche d’un pull supplémentaire à mettre par-dessus celui avec lequel il avait somnolé quelques heures, l’oreille aussi dressée que celle de Jack.
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Du conte de Perrault, au thriller de Stephen King... Silencieuse, humide, froide, menaçante... Cette première nuit en forêt l’avait plongé dans un bouillon de sensations extrêmement désagréables dont il émergeait avec peine, l’esprit livide...
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— Ouaa... c’est fort votre truc !
Le rire des autres lui parut lointain.
­— Ouais, c’est un pote flic qui me le trouve, fit Léon en clignant de l’œil.
— Je crois que je vais rester sur la gnôle, répondit Antoine, sinon je serai infoutu de rentrer chez moi...
— Ben ne rentre pas ! fit Angèle en s’accrochant à son cou. On va bien rigoler tu verras !
Antoine songea à Béatrice, assise dans leur canapé design, le visage crispé par la colère. Souriant à Angèle, il lui tendit son verre à moitié vide.
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— Mais où sont ses parents ?

Angèle tendit un bras vers les feuillages agités par le vent.
— Là-bas, dans un lotissement....
— Avec mon demi-frère, précisa Armel. Lui il est trop mignon et il m’aime bien.
Antoine serra les pans de sa veste. La simple vue de la tenue légère du jeune homme lui donnait des frissons.
— Antoine a froid ! Sers-nous donc un autre verre ! ordonna Angèle tout en vidant le sien.
Léon s’exécuta et tendit vers eux le joint qu’il venait d’allumer. En manque de nicotine, Antoine tira dessus comme sur une cigarette, sous le regard amusé de son chien, tranquillement allongé sous la table avec ses camarades.
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Derrière lui, Angèle s’étrangla dans un rire confirmant à Antoine qu’elle avait, elle aussi, déjà vidé son compte de gobelets.
— En tous cas t’as bien la tête d’un putain de prof ! fit Léon en versant à Antoine une rasade d’un liquide transparent. Tiens, voilà un verre pour te réchauffer. Tu vas pouvoir trinquer avec nous comme ça !
Malgré l’amertume des effluves de l’alcool bas de gamme, Antoine trempa les lèvres dans le verre sans grimacer.
— Vous fêtez quelque chose ? demanda-t-il après avoir péniblement dégluti.
— Oui ! fit Angèle en sautillant sur place. Armel va enfin parler !
— Parler ? Mais à qui ?
— À mes parents ! dit Armel, un sourire béat aux lèvres. Je vais tout leur dire ! Que je ne veux plus revenir habiter avec eux, que je veux vivre seul... Apprendre les arts et devenir peintre !
— Ses vieux sont de vraies pourritures, compléta Léon, tout en roulant une cigarette. Ils l’ont foutu dehors et le laissent seul ici sans même lui donner un rond pour bouffer.
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