Quelle déception ! Quelques critiques élogieuses de mes « amis de Babelio » m'avaient incité à emprunter «
Fille ». Ce texte de
Camille Laurens, qui a souvent pratiqué l'autofiction, m'a laissé perplexe. Sur 220 pages, elle raconte le destin d'une femme confrontée à des discriminations, et aux mutations de la société française des années soixante à nos jours : sa naissance, sa vie de petite
fille puis sa vie de mère.
Pour son père, avoir une
fille était moins valorisant que d'avoir un garçon, ce fut hélas souvent le cas, encore au milieu du siècle dernier, quand débute le récit. L'auteure tente de rappeler les problématiques de l'éducation des femmes et de la « domination » masculine ; j'ai donc suivi, au début avec intérêt, l'évolution du personnage principal. Hélas, le texte n'est qu'une accumulation de clichés mainte fois repris, et qui sont aujourd'hui (heureusement) pour la plupart dépassés et périmés.
L'auteure, s'inspirant de son histoire, « de sa propre expérience de
fille », propose donc de suivre le parcours de Laurence en trois étapes réparties sur trois chapitres.
Camille Laurens ne voulait pas faire quelque chose de victimaire sur une femme accablée par sa condition de femme mais la première partie, consacrée à sa petite enfance, m'a paru beaucoup trop longue (130 pages) et terriblement ennuyeuse car trop caricaturale. Je ne savais plus s'il s'agissait d'un roman autobiographique ou d'un manifeste féministe. le côté larmoyant est assez insupportable, est-ce donc si terrible d'être née
fille ? A travers une profonde litanie de choses vues et revues,
Camille Laurens explore, à travers Laurence, tout ce que « être une
fille » signifie pour elle et tente de généraliser son cas. Cette idée va à l'encontre de celle de Simone de Beauvoir : « On ne naît pas femme : on le devient ».
J'ai plus apprécié les deux autres parties, consacrées à sa vie familiale, même si les poncifs restent nombreux. Les mentalités, avec les années ont bien heureusement changé, certes, j'en conviens, pas encore assez.
Etre
fille, puis une femme, peut ajouter des difficultés à l'existence, mais le féminisme mérite mieux ! Sur ce sujet, j'ai lu des choses bien meilleures, par exemple le livre d'
Olivia Gazalé :
le mythe de la virilité.
https://www.babelio.com/livres/Gazale-
Le-mythe-de-la-virilite/992131