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Critique de rbreizh


Après la lecture de Capital et race, essai historique d'une richesse documentaire et argumentaire exceptionnelle, je ressors de ce livre affolée sur comment se sont construits les États-Unis et remplie de colère. Comme quand je lis Toni Morrison ou Louise Erdrich.
Christophe Colomb et les Européens qui l'ont suivi ont conquis l'Amérique plus qu'ils ne l'ont découverte. le capital, fruit de l'impérialisme britannique, tel une hydre s'est engraissé pendant 400 ans (et continue à le faire...) de la spoliation des terres des Amérindiens, de leur massacre, de l'extractivisme à outrance des matières premières et de la force de travail gratuite des esclaves africains amenés de force aux États-Unis. La race y est devenue une économie politique au service de la suprématie blanche. Mais quel modèle de gouvernement idéal, de système juridique et économique libéral aux yeux de Tocqueville, De Voltaire, d'Adam Smith! (Je plaisante) Tout est «robinsonnade» (terme que Sylvie Laurent aime utiliser avec ironie me semble-t-il) comme l'histoire de Robinson Crusoé, homme ô combien astucieux, qui sut tirer partie des richesses de sa terre conquise (par hasard) et des animaux présents, et en plus "éduquer" son cher Vendredi: il est lui-même le parfait exemple de capitaliste. Quelle déception pour moi qui le prenait pour modèle si un jour j'échouais sur une ile déserte... Plus sérieusement, l'ouvrage de Sylvie Laurent convoque les regards de Marx, de WEB du Bois, de Rosa Luxemburg sur l'exploitation environnementale et humaine du capital à laquelle s'ajoute la dimension raciale pour ces deux derniers penseurs. Ce capitalisme cannibale nourrit la violence raciale intrinsèque de la nation nord-américaine. Je vais conserver ce livre comme Bible de chevet sur les USA.
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