AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Eve-Yeshe


Caroline Laurent a vécu une belle expérience en écrivant avec Evelyne Pisier « Et soudain la liberté » qui m'attend toujours dans ma PAL et dans lequel la comédienne racontait ses souvenirs, son enfance. Quelques années plus tard, son amie meure et elle apprend avec stupeur qu'elle était au courant de l'inceste commis par son époux Olivier Duhamel sur Camille Kouchner et qu'elle n'a jamais rien dit.

Comment réagit-on quand on apprend ce secret tragique, cela ne risque -t-il pas de remettre en cause l'amitié ? Et en parallèle, comment accepter que cet homme qu'elle aimait ait pu commettre un tel acte. L'auteure nous propose une très belle réflexion, sur l'amitié, les secrets, la confiance, le chagrin de ne pas avoir été dans la confidence et sous-entendu n'avoir rien vu donc rien pu faire.

J'avais une amie, et je l'ai perdu deux fois. Ce que le cancer n'avait pas fait, le secret s'en chargerait.

L'auteur revient sur la fragilité d'Evelyne Pisier son besoin d'être aimée, de recevoir l'amour d'un père perdu trop tôt et qui laisse un vide immense, et un manque de confiance un soi.

On ressent une énorme culpabilité chez Caroline Laurent qui se reproche de n'avoir rien vu rien deviné et en même temps d'avoir aimé (apprécié serait plus adapté) cet homme qui n'a pas hésité à l'appeler quand l'affaire a éclaté.

Sans le savoir, j'avais été l'amie d'un homme incestueux, et l'amie d'une femme qui n'avait pas dénoncé cet inceste. Pire, j'avais été la plume de cette femme-là. de toutes ces fautes, laquelle était la plus grave ?

Elle aborde le chagrin de la perte, du décès de son amie, et en parallèle le chagrin de ne pas avoir deviné, ce qui rend le deuil tellement compliqué, avec ce sentiment d'avoir été manipulée, voire complice.

Cette culpabilité va avoir des conséquences sur sa vie, son couple, la conduisant à l'éloigner quelques temps direction les îles Féroé, lieu idéal pour faire le point, car comment ne pas sombre dans la folie quand des pensées aussi sombres hantent l'esprit constamment. L'éloignement, dans un milieu totalement étranger dans le climat, la culture, les paysages, incline à la méditation.

L'auteure se demande comment écrire, comment trouver les mots quand on a été plongé dans un tel état de sidération, mais aussi comment survivre, voire se reconstruire. Dans sa réflexion, elle invite des écrivains qui ont écrit sur la souffrance, le chagrin, la folie, avec des citations en harmonie avec son raisonnement intérieur. Ce qui nous donne un récit touchant, plein d'émotions, sans pathos, ni victimisation.

J'ai eu beaucoup de plaisir à retrouver la plume de Caroline Laurent, car j'avais eu un coup de coeur pour son précédent roman « rivage de la colère », alors j'ai fait durer le plaisir car j'ai ressenti beaucoup d'empathie pour ce récit, il fallait digérer les émotions, ne pas se laisser envahir par elles. J'ai toujours envie de lire « Et soudain la liberté », tout en me demandant si ce n'est pas trop tard.

Un grand merci à NetGalley et aux éditions Les Escales qui m'ont permis de découvrir ce roman et de retrouver la plume de son auteure.

#Cequenousdésironsleplus #NetGalleyFrance
Commenter  J’apprécie          340



Ont apprécié cette critique (34)voir plus




{* *}