Citations sur Total K.O. (18)
« Le psychiatre qui s’occupe de lui nous a confié qu’il souffrait d’une forme de mélancolie, une maladie psychique assez grave. L’origine de ce mal viendrait de l’enfance et serait, toujours d’après le médecin, liée à un fort sentiment de dépréciation de ses parents envers sa personne, au profit de sa sœur. Marianne lui rendait visite de temps à autre, mais ils n’étaient pas proches. Quoi qu’il en soit, l’homme n’a pas bougé du centre depuis trois semaines, il est donc hors de cause. »
« Écoutez, si c’est un oubli ça peut arriver à tout le monde… Et si c’est volontaire je ne vous juge pas. Ce vaccin n’est pas obligatoire, et certains parents prennent le risque que leur enfant l’attrape. Ce qui est rassurant c’est qu’il ne s’agit pas d’une méningite, sa nuque est souple. Pas de vomissements ? »
Lorsque j’étais enceinte de Lisa, le médecin m’avait ordonné de rester au lit dès le quatrième mois de grossesse. Cette contrainte, difficile à supporter pour l’hyperactive que j’étais, m’avait permis de lire quelques romans. Une courte phrase de Marie Darrieussecq, à propos de la naissance de son premier enfant, m’avait particulièrement marquée : « J’aurais donné ma vie pour lui. »
C’est ce que j’avais ressenti lorsqu’elle était arrivée : tout était changé. Plus rien, désormais, ne serait comme avant. Et, sans hésiter, j’aurais donné ma vie pour elle.
C’était une évidence.
Il avait pourtant été nécessaire de lire cette phrase pour en prendre conscience.
La rumeur circulait comme une tornade. Tous les yeux étaient braqués sur moi, sur Lisa, qui nous en étions sorties on ne sait par quel miracle. La dernière fois qu’un tel événement s’était produit, dans les Yvelines, l’enfant avait perdu ses deux parents. Là, au moins, seul un flic y était passé. Peut-être le meurtrier avait-il manqué de temps.
Oui, je sais que ce n’est pas bien, mais fait-on toujours ce que la bonne morale nous dicte ? Je suis allé l’attendre à la sortie de son cours car j’avais vraiment envie que la situation se débloque entre nous. Ce n’est pas un crime que je sache ?
Je lui réponds que oui, malheureusement, nous en avons. L’utilisation de l’adverbe prépare le terrain. Il annonce la couleur. Non, les nouvelles ne sont pas bonnes. Il n’y a plus rien à espérer. Je l’entends bredouiller un « attendez, je me gare ». Et j’attends. J’ai peur d’être maladroite, de manquer de tact. Il reprend le combiné.
On attrape avec des pincettes, on prend des précautions. On jauge les gens. On cherche les pièces manquantes. Ici : l’ordinateur, le téléphone portable et la carte bancaire de cette femme blonde aux allures de mannequin pour cosmétiques de luxe.
Ici les gens ne parlent pas avec les mains, mais peu importe, le corps s’exprime, même dans l’immobilité.