" Je tombai malade en route et passai dix jours allongé sous une tente, n'ayant rien de mieux à faire que de réfléchir à la guerre..."
Notre guerre à nous serait une guerre de décrochage. Il nous faudrait contenir les Turcs par la silencieuse menace d'un désert vaste et inconnu et ne nous découvrir qu'au moment de l'attaque.
Nous ne nous soucions que rarement de ce que faisaient nos hommes mais accordions beaucoup d'attention à ce qu'ils pensaient. Pour nous, la diathétique comptait pour plus de la moitié dans l'art du commandement. Cet aspect était quelque peu négligé en Europe et confié à des étrangers à l’État-Major. En Orient, nous étions physiquement si faibles que nous ne pouvions laisser rouiller, inutilisée, l'armée métaphysique. Une province ne nous était acquise que lorsque nous avions appris aux civils qui y vivaient à mourir pour notre idéal de liberté. La présence ou l’absence de l'ennemi était finalement peu importante.