La Bretagne

Cette cote, tour à tour sauvage et douce, où les plages succèdent aux rocs, les anses de sable aux brisants, est hospitalière à la vie.
Mieux que les rigides falaises normandes heurtées par l'incessant frottement des galets, ces rivages découpés offrent à la vie végétale et animale les abris dont la nature génératrice a besoin ...
(extrait de "La côte bretonne" de Vidal de la Blache)

Les chemins bretons sont des fantaisistes,
Qui vont de travers, au lieu d'aller droit ;
Ils seront toujours aimés des artistes.

Pour avoir l'ombrage et l'abri d'un toit,
Les chemins bretons font, avec les branches,
Entre deux talus, un tunnel étroit.

Lorsqu'en les jardins s'ouvrent les pervenches,
Ils sont aussi beaux, les chemins bretons,
Avec leurs fleurs d'or, avec leurs fleurs blanches.

Les chemins bretons ont des hannetons,
Bourdonnant le soir comme des abeilles,
Et des chants d'oiseaux dits sur tous les tons.

Comme, en se signant, l'assurent les vieilles,
Les chemins bretons peuplés de lutins,
Lorsque vient la nuit, sont pleins de merveilles.

Les chemins bretons ne sont pas certains
De bien savoir où le bon Dieu les mène ;
Qu'importe ! Ils vont vers de gais lointains :

N'est-ce pas ainsi qu'est la vie humaine ?

("Les chemins bretons", extrait du "Livre champêtre" de Jos Parker - Caillière Éditeur)

Au laboureur les champs, au chasseur les bois, au pêcheur la mer et ses flots, et ses récifs et ses orages !
Le ciel au-dessus de sa tête, l'abîme sous ses pieds, il est libre, il n'a de maître que soi ...

Dieu, que c'est triste ! du vent, de la pluie et du froid.
Ce 1er mai me fait l'effet d'un jour de noces, devenu jour de convoi.
Hier au soir, c'était la lune, les étoiles, un azur, une limpidité, une clarté à vous mettre aux anges.
Aujourd'hui, je n'ai vu autres choses que les ondées courant dans l'air, les unes sur les autres, par grandes colonnes, qu'un vent fou chasse à outrance, devant lui ...

Avant la Révolution, le Breton du peuple qui n’avait été ni marin ni soldat ne s’intéressait guère dans le monde qu’à la Bretagne, dans la Bretagne, qu’à son évêché, dans son évêché, qu’à sa paroisse, dans sa paroisse, qu’à sa frérie, dans sa frérie, qu'à son chez soi.