Le sol tremblait sous le poids des chairs et des chevaux. la lande retentissait du fracas des épées, du bruit mat des armures qui se brisaient. Le hurlement des guerriers roulait sur la plaine comme une vague en furie, qui menaçait d'emporter tout sur son passage...
Les royaumes voisins. De ridicules châteaux de sable. Ils tombèrent un à un. Submergés par cette marée bardée de fer et gorgée de sang. Rien ne pouvait arrêter ce tourbillon de violence. Nous nous battions pour la victoire. Nous ne redoutions par les râles de l'agonie. Le souffle de la mort nous grisait. Le sang, cet élixir pourpre, nous apportait l'ivresse.
La guerrière n'a pas peur. Elle ne redoute ni le froid, ni la solitude. La neige tombe sans répit. Elle ensevelit les choses et les êtres, les étouffe, les enferme dans une prison de glace. Quand le soleil se couche, la bataille s'achève sur une victoire. L'hiver a figé l'instant. Il a arrêté le temps.