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3,7

sur 574 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J.M.G le Clézio est l'auteur de L' Africain , un roman où l'auteur évoque son enfance passée en Afrique et sa vie en France en compagnie de sa mère. L'auteur a vécu loin de son père médecin en Afrique, au Cameroun . Il est marqué par les beaux paysages africains et l'exotisme régnant . Tout cela est décrit de fort belle manière , de façon magique. On sent que la beauté de continent l'a fortement empreingnée.Au passage, il évoque sa relation avec sa mère à laquelle il est fort attachée. L'auteur nous apprend
l'engagement anti-colonial de son géniteur. A la retraite, le père rentre en France mais désabusé.
Un très beau et bon roman écrit savamment et dont la lecture est plus que captivante.
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CHALLENGE NOBEL 2013/2014 (6/15)

Encore une belle rencontre apportée par ce challenge. Encore un livre que, sans cette modeste compétition, je n'aurais jamais lu. L'Afrique, je ne la connais qu'à travers mes voyages littéraires, je n'ai donc pas refusé celui que me proposait Le Clézio à travers "L'Africain" quand je me suis penchée sur la liste des Prix Nobel.

Pour vivre sereinement, il faut savoir accepter son histoire, et même si cela arrive tardivement, je pense que ce livre a été utile à l'écrivain. Il fallait sans doute qu'il mette des mots pour expliquer les raisons de la relation difficile qu'il entretenait avec son père : j'ai vécu cette lecture comme sa psychanalyse, indispensable pour justifier ce qu'il est à présent.
J.M.G. le Clézio nous parle ici de deux rencontres essentielles de sa vie, sa rencontre avec l'Afrique, à l'âge de huit ans, simultanément avec celle de ce père qu'il n'a pour ainsi dire jamais vu, étant élevé par sa mère, et que ce dernier y est médecin de brousse. Une première partie du livre magnifique, je dirais flamboyante, puisqu'il nous décrit sa découverte : la puissance charnelle, la violence réelle de ce pays qu'il va opposer à la violence cachée vécue jusqu'à présent en France sous l'Occupation. Livré à lui-même, épris de liberté, l'auteur va alors comprendre ce qu'est le monde des adultes. Bien sûr, cela ne se passera pas sans heurts puisque ce père inconnu est féru d'une discipline toute militaire.
La suite est justement consacrée à cet homme et à sa vie qu'il a consacrée à soigner les autres, à sa haine du colonialisme, à ses difficultés d'exercer son métier loin de sa famille qui expliqueraient son caractère plutôt irascible.
Enfin, dans la dernière partie, l'auteur nous explique que tous ces souvenirs (peut-être embellis par son imagination d'enfant, il le reconnait lui-même) ont fait de lui ce qu'il est à présent et aussi de la perception actuelle de l'Afrique par les autres pays.
Mon âme de voyageuse a préféré bien sûr la première partie mais le tout reste agréable à lire et les quelques photos sépias disséminées au long des pages apportent à l'histoire un témoignage visuel qui nous fait remonter le temps.
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Violence et humanité. Le choc des antagonismes. C'est l'impression que me laisse cet ouvrage en le refermant.

"L'Afrique était puissante. Pour l'enfant que j'étais, la violence était générale, indiscutable". La violence est celle qu'engendrent le dénuement, la maladie sans espoir de guérison, le milieu hostile de la brousse africaine. C'est aussi celle du régime colonial sur sa fin de règne, peu enclin à soulager les souffrances des peuplades démunies, à mettre un terme aux luttes tribales lorsqu'elles génèrent des tragédies comme celle du Biafra. C'est enfin la violence qui atteint un enfant de sept ans, à l'âge où il fait connaissance avec son père, après la séparation imposée par les circonstances de la guerre. Transition brutale et radicale. L'enfant choyé, volontiers capricieux, se trouve confronté à la rigueur la plus stricte, parfois féroce, d'un inconnu, dans le dépaysement le plus total. "Tel était l'homme que j'ai rencontré en 1948… Je ne l'ai pas reconnu, pas compris. Il était trop différent de tous ceux que je connaissais, un étranger, et même plus que cela, presqu'un ennemi."

L'humanité ?
Il lui faudra beaucoup plus de temps pour la découvrir. Il lui faudra du temps pour s'apercevoir que ce père honni est un être qui refuse de se compromettre avec les travers de l'impérialisme colonial. Il consacre sa vie à soulager celle des autres.

Cette humanité, J-M-G Le Clézio la fera sienne. Il la fondera sur la connaissance des autres. Il conservera de son père sa vocation de voyageur, son goût pour l'expatriation. Il parcourra le monde à la rencontre des peuples malmenés par la suprématie des civilisations qui se disent développées.

L'Africain est aussi un ouvrage qui nous dit la grandeur des humbles, de ceux qui n'ont pas encore appris à se plaindre ou à quémander. Il fait partie des récits autobiographiques de l'auteur. L'écriture est simple et abordable. Le prix Nobel de littérature 2008 se met à la portée du lecteur que je suis.

Cette histoire singulière est passionnante. On y perçoit les valeurs qui ont construit le personnage, devenu, entre autre, l'écrivain consacré que l'on connaît aujourd'hui. Il dit et répète à qui veut l'entendre que notre monde est violent, qu'il faut faire œuvre d'humanité pour le rendre vivable.
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Dans ce court récit, JMG le Clézio rend hommage à son père, qui durant 22 ans a exercé en tant que médecin militaire itinérant de l'empire britannique en Afrique. Lorsqu'il le rencontre pour la première fois en 1948, JMG le Clézio a 8 ans. Son père est alors marqué par ses années de séparation avec sa famille durant la guerre, années de solitude et d'isolement durant lesquelles son travail dans la brousse l'a vieilli prématurément. Pour le petit garçon, son père est un homme dur et autoritaire, en total contraste avec la liberté, la vie pleine et grouillante qu'il découvre en Afrique.

Souvenirs des années d'enfermement durant la guerre, souvenirs des premières sensations sur le sol africain, souvenirs d'une terre foisonnante où les corps s'éveillent enfin… JMG le Clézio enfant découvre un véritable paradis en arrivant au Nigéria. Mais le sujet de ce texte proprement biographique n'est pas lui mais bien son père, Raoul le Clézio, un homme pour qui l'Afrique était le continent d'adoption et dont il dresse le portrait. Racines mauriciennes, études de médecine, premières années aventureuses et enchanteresses avec sa femme dans l'ouest camerounais, cassure lorsque la guerre éclate et le prive de sa famille, retrouvailles tardives puis retour « en exilé » en France, la vie de Raoul le Clézio se déroule à travers le récit de son fils. Car si l'enfant ne comprend pas la dureté voire la brutalité de son père, l'homme qu'est devenu l'écrivain sait réhabiliter  un inconnu chéri.
JMG le Clézio a certainement retrouvé trop tard son père pour qui les années de séparation ont été une véritable blessure et l'ont privé de l'enfance de ses enfants. Entre ces derniers et lui-même, beaucoup d'incompréhension persistera, allant même jusqu'à des relations tyranniques. Pourtant, l'auteur ne cache pas son admiration pour cet homme qui haïssait le système colonial et vivait au plus près des hommes et des femmes qu'il soignait, conscient de leur générosité tout comme de leur folie. L'Afrique ne quittera jamais Raoul le Clézio tout comme aujourd'hui elle est partie intégrante de la vie de JMG le Clézio. Alors, si l'Africain a manqué les premières années de la vie de son fils, il est certain qu'il lui a transmis ses racines et ce goût pour l'ailleurs, le voyage et les gens.
La beauté et la sincérité des mots alliées aux photographies du père de le Clézio dans mon édition font de ce petit livre un ouvrage qui atteint parfaitement son objectif : rendre hommage au père et louer la beauté d'un continent qui a marqué pareillement un père et un fils.
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Voici le portrait d'un père qui devient le portrait d'une Afrique, si ce n'est l'inverse, ou peut-être les deux.
Il est question aussi de souvenirs d'enfance, auxquels se greffe peu à peu un regard distancié, voire interrogatif sur un père qui pensait lier son destin à ce continent. A vie !

Mais les enjeux de pouvoirs, le choc colonial, les maladies et les guerres vont déformer et rompre le charme de ces contrées, jadis habitées et appréciées pour ce qu'elles offraient. Ainsi, l'Afrique, pour cet homme qui sombre sous l'oeil désenchanté de son fils "n'avait plus pour lui le même goût de liberté".

La conjonction de l' Afrique qui se délite et ce père qui "s'effondre" est la force de cette oeuvre autobiographique par ailleurs bien écrite.
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L'Africain de J.M.G. le Clézio est une hagiographie. le livre raconte la vie d'un homme à la fois craint et vénéré par son auteur, son père. Médecin de brousse, citoyen britannique d'origine Mauricienne et de langue française, il s'expatrie par rejet de la société européenne, d'abord en Amérique le long des fleuves avec les indiens puis près de 30 ans en Afrique, dans la brousse loin des colons et de la guerre qui ravage l'Europe.

La guerre le coupe de sa femme et de ses enfants en bas ages restés en France, si bien que l'auteur ne rencontrera véritablement son père qu'à l'âge de 8 ans quand lui même le rejoindra au Cameroun. Commencement de la vie d'écrivain de le Clézio et de son goût pour le voyage.

Il y a trois temps dans le récit.

D'abord les temps heureux. le père et la mère de l'auteur / narrateur vivent dans des contrées reculées. le médecin, seul occidental de ces régions inexplorées (dont les distances ne sont référencées sur aucune cartes sauf celles qu'il trace lui même), est heureux au milieu des populations locales. La vie est rude pour lui et sa femme, mais ils sont exactement là où ils se sentent le mieux.

Puis la guerre en Europe, la coupure avec la famille, et les guerres tribales alimentées par le cynisme des colons occidentaux qui plongent chaque jour un peu plus cet homme dans le désespoir et le dégout.

Enfin, le temps du souvenir. Pas de nostalgie, mais des échos qui résonnent parfois chez le narrateur parfois chez le vieil homme de retour en France. La fin du parcours du père, l'éveil de l'enfant.

L'Africain est un beau livre. Il parle de déracinement plus que de voyage. de perception et de sens plus que de nostalgie. D'identité et de liens du sang qui nous relient avec la terre et l'humanité tout entière.

10 février 2012
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« J'ai longtemps rêvé que ma mère était noire. Je m'étais inventé une histoire, un passé, pour fuir la réalité à mon retour d'Afrique, dans ce pays, dans cette ville où je ne connaissais personne, où j'étais devenu un étranger. Puis j'ai découvert, lorsque mon père, à l'âge de la retraite, est revenu vivre avec nous en France, que c'était lui l'Africain. Cela a été difficile à admettre. Il m'a fallu retourner en arrière, recommencer, essayer de comprendre. En souvenir de cela, j'ai écrit ce petit livre. »

le Jour de mon oral du bac de français, la prof m'a demandé s'il y avait une phrase, un passage qui m'avait particulièrement marquée dans ce roman : je lui ai répondue que non. En fait, tout le roman m'a marqué. Mais comme il fallait choisir, j'ai retenu cette citation et le passage des fourmis. Ce livre est un chef d'oeuvre, certes. Mais avec un gros défaut. Il a été classé dans la catégorie des autobiographies alors qu'il s'agit en réalité de la biographie du père de l'auteur. Avec sa mère et son frère, il quitte Nice pour rejoindre son père qui est médecin au Nigeria et qui y est resté pendant tout le temps de la guerre. Un plaisir de découvrir ce pays d'Afrique et toute cette description que nous apporte l'auteur. C'est aussi l'occasion d'une rencontre avec son père. Et justement : d'accord c'est un bel hommage à son père, mais Le Clézio a prit le parti de raconter avec sa vision de quand il était enfant. Et c'est nuisible à la beauté de l'essence de l'histoire. L'enfant est ridicule mais le père magnifique : ce n'est pas ce que je voulais lire. L'émotion de cet enfant qui découvre son père à l'âge de huit ans dans un autre pays. Un père sévère, autoritaire, qui a beaucoup souffert et qui a vu la souffrance auprès des malades qu'il a soigné. Il y a quelque chose qui me gène dans cette relation. On dirait que petit, il ne l'aimait (ou alors ils ont une manière vraiment spéciale de s'aimer). Et là il lui rend un vibrant hommage ?
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Jean-Marie le Clézio nous donne ici un bref aperçu autobiographique centré sur la personne de son père. Celui-ci, de nationalités française et britannique, avait fait un mariage d'amour avec sa cousine. Mais sa vocation de médecin l'a amené à exercer très longuement en Guyane britannique, ensuite au Nord-Ouest du Cameroun, enfin au Nigéria. D'abord élevé en France par sa mère, le jeune Jean Marie Gustave a tardivement fait connaissance de son père . Il a alors découvert un « Africain » investi dans son métier, dur avec lui-même comme avec les autres et de plus en plus frustré.
On comprend facilement le choc qu'a constitué pour le futur écrivain sa rencontre avec son géniteur. D'autant que, en même temps, le jeune garçon a été immergé dans une région de l'Afrique profonde, « sauvage et très humaine », où tout était radicalement nouveau pour lui. Le Clézio écrit: « Je me souviens de tout ce que j'ai reçu quand je suis arrivé pour la première fois en Afrique: une liberté si intense que cela me brûlait, m'enivrait, que j'en jouissais jusqu'à la douleur. (…) Ce trésor est toujours vivant au fond, il ne peut pas être extirpé. Beaucoup plus que de simples souvenirs, il est fait de certitudes ».
La vie du père de J. M. G. a été brisée par la seconde guerre mondiale. Elle s'est même terminée péniblement en métropole. A la fin du livre, il y a beaucoup de tristesse…
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Dans ce récit autobiographique, Le Clézio nous présente ses attaches africaines. L'écrivain entretient avec l'Afrique une relation privilégiée, pour y avoir été conçu et partiellement élevé. Son père y a vécu l'intégralité de sa vie professionnelle, en tant que médecin de brousse.


Le récit est centré autour de ce père "l'Africain". Le Clézio nous raconte les relations difficiles qu'il a entretenues pendant son enfance avec cet homme, rigide et autoritaire et dont il a été séparé les huit premières années de sa vie. L'homme a extrêmement mal vécu la séparation forcée d'avec sa femme et ses enfants (période de guerre 39-45). La petite enfance qui n'a pas été vécue ensemble altérera à vie les relations entre eux.



Ceci n'empêchera pas Le Clézio n'éprouver de l'admiration pour ce père, par ailleurs intègre et courageux. Toute sa vie, l'homme a manifesté un profond respect pour les Africains. Il a énormément souffert du comportement des occidentaux vis à vis d'eux. Il a été très marqué, aussi, par les expériences très difficiles qu'il a vécues en tant que médecin là-bas.



Ce livre est passionnant par les éléments biographiques qu'il apporte, mais aussi parce que l'expérience vécue par la famille Le Clézio en Afrique n'a rien à voir avec celles qu'ont pu vivre les colons à la même époque. La famille Le Clézio vivait au contact des africains, sans confort particulier, en pleine nature. Elle ne fréquentait pas les occidentaux. C'est une période de sa vie qui a certainement été déterminante pour la construction de l'homme et de l'écrivain, prix Nobel de littérature.

Le texte est agrémenté de photos prises en Afrique par le papa de JMG le Clézio.


Je suis ravie d'avoir choisi ce livre, un peu par hasard (A vrai dire je ne connaissais même pas ce titre). Je pense que c'est une bonne introduction à l'oeuvre de l'écrivain.

Lien : http://sylire.over-blog.com/..
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Certes, le livre est très très bien écrit mais il est complètement dépassé. Il faut partir du principe que l'auteur y décrit l'Afrique des années 50, en brousse. Plus rien ne correspond à ce qu'il a écrit à l'époque. Si vous avez déjà été en Afrique, je pense que ce livre vous décevra, si vous comptez y aller, ne le prenez pas comme référence, vous ne vous y retrouverez pas. Par contre, sur une plage, au soleil, quand on ressent le désir de lire un livre qui se lit rapidement, aux descriptions rédigées avec soin, avec un brin de poésie et un texte travaillé au mot près, alors, oui, il est pour vous.
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