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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
En attendant de lire le dernier roman 2018 de J.M.G. le Clézio, j'ai repris dans ma bibliothèque, "Tempête" que j'avais lu en 2014 et avais fort envie de relire car depuis, j'ai appris à mieux connaître l'écrivain par ses interviews et sa renommée.
"Tempête" est donc constitué de deux novellas ou courts romans.
Le titre du livre porte le nom de la première novella où le narrateur nous emmène sur l'île japonaise d'Udo où il vécut des souvenirs très intenses dont la mort de Mary, qu'il a aimée trente ans plus tôt et qui s'est noyée en mer.
Il aussi dû assister au viol d'une femme par un soldat.
Ce voyage est-il un aboutissement pour lui ?
Dans ce court roman, une deuxième narratrice prend la parole, June. Sa mère s'épuise à pêcher des ormeaux. La description en est spectaculaire.
June ne connaît pas son père, elle fréquente l'école et se lie d'amitié avec cet étranger échoué qu'elle appelle Monsieur Kyo.
Une histoire très intense avec des passages merveilleusement écrits dans une ambiance un peu floue.
La deuxième novella "Une femme sans identité" commence aussi au bord de la mer, dans le golfe de Guinée. Rachel, la narratrice, fait partie d'une famille aisée avec sa petite demi-soeur AbigaÏl. Là aussi, un problème d'origine mais pour la mère cette fois. Rachel n'est pas la fille de ces horribles personnes veules et vulgaires.
Après la ruine de la famille, les deux soeurs se retrouvent à Paris et Rachel va tenter de retrouver sa mère.
Les deux novellas sont bien en harmonie. On ne change pas de monde complètement d'une à l'autre. le style de narration à la première personne est le même. On retrouve des thèmes traités dans les deux histoires comme la recherche d'origine ou la vie assez dure. L'écriture est très belle, les faits sont racontés avec une certaine distance. Ce qui m'avait un peu étonné lors de ma première lecture et cette fois, pas du tout.
Mes amies babeliotes me conseillent de lire d'autres titres de l'auteur. Ce sera chose faite dans un prochain avenir.
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Tempête, deux novellas de JMG le Clézio. le titre, les quelques lignes de la quatrième de couverture et un soupçon de je ne sais quoi me décidèrent à commencer la lecture de ce livre. Je n'eus pas à regretter ce choix.

L'action de la première novella, intitulée "Tempête", se situe en mer du Japon, sur la petite île d'Udo. Ici, de nombreuses femmes de tous âges plongent en apnée chaque jour sous l'eau, plusieurs heures durant, souvent au risque de leur vie, pour y chercher des ormeaux, des coquillages marins. June est la fille d'une de ces femmes. Adolescente de 13 ans, solitaire et rêveuse, elle ne sait rien de celui qui fut son père. Lui est américain, homme âgé, ancien reporter de guerre, écrivain raté, il est revenu sur l'île d'Udo à la recherche de la mémoire de son amie Mary, disparue dans les eaux, il y a de nombreuses années de cela. Auprès d'elle, il tentait d'oublier le drame d'un viol collectif commis durant la guerre, sur une jeune femme auquel il a assisté sans lui prêterle moindre secours. Il fut pour cela condamné à plusieurs années de prison ferme. Philip Kyo (c'est son nom) et June vont se rencontrer et leurs histoires se lier.

"Une femme sans identité" est le titre de la seconde novella. Ici, l'intrigue débute à Takoradi au Ghana (dans l'ouest du continent africain). Ici, vit Rachel, une jeune adolescente. Abandonnée à sa naissance par sa mère, elle est recueillie quelque temps plus tard par son père, Derek Badou. Ce dernier vit avec son épouse Chenaz et leur petite fille Abigaïl (Bibi). Ensemble, les deux filles vont devenir complices mais le couple va sombrer dans de grandes difficultés et se déchirer. La famille est contrainte à l'exil et part pour la France, Paris. Rachel, devenue adulte, va connaître dans la capitale des désillusions, le déracinement, l'abandon des siens, la solitude, va même tenter de mettre fin à ses jours. C'est dans ce moment difficile qu'elle apprend qu'une femme, une inconnue souhaite la rencontrer : sa mère

Deux novellas au ton assez sombre où se tisse le portrait séparé de deux femmes (June et Rachel) en quête de construction, de légitimité (absence du père pour l'une, de la mère pour l'autre), d'un amour absolu. Deux récits deux femmes déracinées, que leur histoire a mené loin de leurs origines, loin d'elles-mêmes, de l'essai qu'elles font l'un et l'autre pour se construire, pour retrouver, inventer un amour qu'elles ne peuvent que toucher du bout des doigts.
Deux novellas au ton assez sombre, tragique et nostalgique mais où perlent, ici et là, quelques instants de grâce (le passage où Rachel rend visite à la sage-femme, devenue une femme âgée, qui l'a mit au monde est magnifique), comme de petites lumières restées allumées la nuit, durant la tempête.
Un livre vraiment saisissant.
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Deux histoires sous forme de novella, récit court entre la nouvelle et le roman.
Une première dans une île d'Udo, en Corée racontant la rencontre entre une adolescente June, fille d'une pêcheuse d'ormeaux et un vieux touriste Kyo de retour sur l'île où trente ans auparavant il a vu disparaître sa compagne pour y mourir.
La seconde se déroule entre le Ghana et Paris, Rachel, enfant issu d'un viol, est élevé par son père avec sa femme et sa demi soeur bibi. Ils sont obligé de fuir la guerre pour Paris. Perdu dans ce nouvel espace et abandonné par les autres, Rachel se cherche et essaie de survivre seul dans ce monde sauvage pour elle avec sa quête d'origine.

Même si les deux novellas sont plutôt des drames, la première histoire est plongé dans une ambiance pleine de nostalgie et parfois empreint de moment de joie alors que la seconde beaucoup plus sombre rappelant volontiers Désert.

Cette oeuvre de J.M.G. le Clézio rappelle dans les thématiques abordés et la construction des personnages et du récit , les oeuvres de celui-ci comme Désert, Onitsha ou plus récemment Avers. Il traite comme a son habitude du sujet de l'exil et de la quête d'un lieu de vie. Dans les deux novelllas, les personnages principaux ont tous du fuir à un moment leurs lieux de vies pour différentes raisons (crime, enfant, guerre...). de plus il parle aussi des relations parent/enfant parfois difficile et tragique, relation conflictuelle entre June et sa mère ou celle de Rachel et sa famille adoptive.
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Cet ouvrage contient deux longues nouvelles de le Clezio. L'auteur n'a rien perdu de l'élégance de son style littéraire, cette capacité à prendre une certaine distance tout en disséquant les sentiments des êtres, cette capacité à décrire des objets qui ne servent à rien, des bouts de coquillage ou d'algue et d'en faire des trésors.
Les deux nouvelles proposées sont rudes, très rudes. Les événements vécus par les personnages sont extrêmement durs et malgré la beauté de l'écriture, j'en suis ressorti assombri.
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JM Leclezio a décidément une bien belle écriture qui sait mettre en lumière des histoires ,des destins d'hommes et de femmes. Dans "Tempêtes", il s'agit de 2 longues "nouvelles" dont il s'agit: 2 histoires de jeunes filles puis femmes . Ma préférence va pour la première que je trouve plus lumineuse . A lire, déguster sans modération.
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Le Clézio, grand Monsieur qui a tout compris de notre monde.. et qui le décrit entre recherche du paradis perdu et destins d'hommes et de femmes en souffrance.
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J'ai beaucoup aimé ce livre, c'est souvent ainsi avec le clézio. Je me laisse emporter par sa plume et sa poésie. Un véritable délice !
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Deux nouvelles sur un même thème qui est la violence faite aux femmes.

La première relate l'histoire d'un homme qui veut terminer sa vie sur l'île où il a connu et perdu la femme qu'il aimait.C'est un pèlerinage où il fait le bilan de sa vie avec comme décor la mer et l'Ile comme personnage à part entière.On ressentirais presque les embruns, la violence des vagues, cette ambiance qui donne l'envie à chacun de se poser et de réfléchir.Il porte en lui un crime qui le hante pour lequel il est allé en prison.Son gout à la vie sera ravivé par une jeune fille qui paraît aussi perdu que lui.

La deuxième raconte l'histoire de deux soeurs qui vont connaitre le déracinement de leur pays d'origine.Nous assistons à l'errance de chacune d'elle.Leurs efforts pour s'intégrer dans une société dure et violente.La réalité des sans papiers y est décrit.Une vie au jour le jour où le simple fait d'être encore là demain est une victoire.

Ce livre m'a ému, m'a bousculé.Il est vrai que dans notre monde les femmes peuvent vivre les pires violences et cela nous apparait de manière horriblement banale.Ce livre nous ouvre les yeux sur une réalité dure sans scrupules, glauque et terrible, réalité où les femmes sont des proies ou une monnaie d'échange, réalité à laquelle nous appartenons.
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