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Parmi les réécritures de mythes gréco-romains, celui de Lavinia est une excellente lecture. Roman sorti en 2008 bien avant l'avènement des réécritures de mythes, l'autrice prend le parti féminin pour cette réécriture. Lavinia est une princesse italienne, son histoire est liée à Troie bien avant la création de Rome.
J'ai trouvé ce roman très intéressant, l'écriture est très agréable, précise et, les détails autour de la mythologie italienne avant de se mélanger aux dieux grecs, sont fascinants. Il y a un vrai travail d'immersion dans ce livre.
Roman à destination d'un public adulte qui explore la mythologie avec subtilité et gravité dans ce que les hommes font de mieux depuis la nuit des temps : la guerre.
Lavinia est réceptive aux oracles, aux messages venus des divinités et au coeur d'une forêt, c'est un poète qui lui révèle son histoire à venir.
Je trouve ce roman très bien pensé sur la question de la prophétie et la manière dont on peut échapper ou non à ce qui a été décidé. Notamment en tant que femmes dans un univers où elles n'ont pas leurs places.
Bref, j'ai beaucoup apprécié ma lecture, même si le récit et les nombreux personnages ont pu me perdre par moments. Ce roman aurait pu être un coup de coeur si je m'étais sentis émotionnellement impliquée dans l'histoire, mais je lui ai trouvé une certaine distance qui m'a rendu plus spectatrice que lectrice.
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Ce livre raconte une épopée violente, Enée et ses compagnons qui cherchent une terre ou s'installer et bien sur il y aura beaucoup de désillusions, de traités rompus mais aussi de grande joie. Mais ce livre nous montre aussi que les femmes avaient des dons de prémonition pour connaitre l'avenir alors que maintenant avec tous les joujoux nouveaux ces dons s'effacent mais surtout aussi le devoir de protéger son enfant, futur roi.
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Je ne remercierai jamais assez Phooka de m'avoir tentée avec ce livre magnifique qui m'a totalement enchantée, malgré quelques tous petits moments d'égarements (ça devait être la fatigue ^^). Une fois plongée dans ce livre j'ai eu du mal à le repose!
["euh chérie? c'est quand qu'on mange?
- oups atta, je finis ma page, euh et celle d'après "]
J'aimerais le conseiller à tous les fans d'histoire antique (et si des profs de latin passent pas là, n'hésitez pas à le lire et à le partager avec vos élèves passionnés, en plus Énée ça tombe au bac en latin )
[ah juste un détail, j'ai tellement aimé, que j'avoue manquer de mot, je n'arrive pas à dire combien j'ai aimé ce livre, mais je l'ai vraiment aimé ^^]
Ce livre m'a tellement tourneboulée qu'il en devient un coup de charme! (Un jour je vous expliquerai la différence avec un coup de coeur ^^)
Lien : http://bulledelivre.wordpres..
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J'ai une affection toute particulière pour l'antiquité, ses récits mythologiques et épopées.
C'est donc avec gourmandise que je me suis plongée dans Lavinia qui bien qu'écrit très récemment développe le récit d'un personnage féminin de l'Énéide dont on sait finalement peu de chose.

Ursula le Guin crée donc l'essentiel, et décide de faire parler son personnage à la première voix en essayant de coller au plus près de l'époque comme on la connait. C'est donc très documenté, comme le confie l'auteure en fin d'ouvrage mais surtout très romancé !

Les premières pages sont assez déroutantes, Lavinia n'est qu'un souvenir à peine effleuré et sans l'intervention de Virgile l'Histoire l'aurait oubliée. Elle s'adresse donc au poète avant de rassembler ses souvenirs et de commencer son récit. C'est à la fois symbolique et poétique mais pour une entrée en matière la sensation est de prime abord assez étrange. On comprend cependant par la suite le lien particulier entre le poète et l'héroïne.

On plonge ensuite très rapidement dans le monde de Lavinia, le décor tout comme l'ambiance s'instaurent avec naturel et une certaine authenticité. Les croyances de ce peuple pré-romain également, et elles prennent toute leur importance par la suite.
De l'enfance jusqu'à sa mort, on suit Lavinia qui va traverser bien des épreuves sous le signe des Dieux et de l'amour. Celui d'une prophétie tout d'abord qui va la lier à Énée, et l'amour de son fils ensuite qui va la pousser à aller à l'encontre les coutumes et des hommes.

Ursula le Guin dresse donc le portrait biographique romancé d'une véritable héroïne, à la fois antique et moderne par bien des aspects tout en plongeant son lecteur dans l'ambiance si particulière de l'épopée mythologique.
Reste que pour moi ce commencement m'a perturbé et que les échanges entre Virgile et Lavinia ont parfois entaillé toute l'authenticité que je pouvais trouver dans le reste du récit.
Je me suis malgré tout attachée au personnage et à cette ambiance, tout comme à l'écriture sensible et précise de le Guin.
Lien : http://www.perdreuneplume.co..
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[...]Ursula le Guin facilite la plongée dans l'univers de Lavinia par sa plume fluide, adaptée à la personnalité de l'héroïne. de nombreux éléments sensitifs ponctuent le texte, notamment des détails très visuels comme les paysages, forêt ou village, le bord du fleuve. La chaleur du soleil d'Italie, l'odeur des sources d'Albunea, des cris ou des murmures, la chaleur d'un feu… sont autant de points supplémentaires qui rendent le récit extrêmement vivant.[...]
Lien : http://www.imaginelf.com/201..
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Dans l'épopée d'Énée, l'illustre guerrier exilé, rescapé de la chute de Troie, fils de la déesse Vénus/Aphrodite et fondateur de la dynastie des futurs souverains de Rome, le personnage de Lavinia n'est qu'un prétexte narratif sans relief. La dernière épouse du héros qui, en tant qu'héritière du royaume du Latium, lui offre la couronne et la possibilité de rebâtir un empire après qu'il ait vaincu sa cohorte de prétendants. Par un tour de passe-passe littéraire, l'autrice change la vierge muette en narratrice sagace dépositaire d'une histoire déjà écrite. Lavinia est en effet, dès les prémisses du récit, mise au courant de son déroulement aussi bien que de son propre caractère fictif. Elle a croisé dans un sanctuaire reculé l'ombre du poète Virgile mourant qui lui a confié sa déception de ne pouvoir terminer son oeuvre et se rachète du rôle médiocre qu'il lui attribué en lui livrant ses secrets. La princesse se retrouve donc tout à la fois libérée par ce savoir des projets matrimoniaux de ses parents et entravée dans la toile d'un futur sur laquelle elle n'a pas de prise. Quoique j'ai été légèrement déçue que Lavinia ne se rebelle pas plus ouvertement, sa révolte demeurant assez sage, je ne peux que conseiller ce récit lyrique et érudit, hommage à Virgile et belle restitution du Latium de l'âge de bronze doublée d'une réflexion jamais pesante sur le destin et le travail d'écriture, à tous les publics dès le lycée.
Lien : https://leventdanslessteppes..
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Donner une suite à l'Éneïde de Virgile était ambitieux et j'ai d'ailleurs eu du mal à rentrer dans ce récit où Lavinia raconte l'intégration difficile des troyens conduits par Enée dans le Latium. Mais on finit par s'attacher aux personnages de cette saga mythologique renforcée par le dialogue entre l'héroïne et le poète qui la soutient dans ses tourments.
Cela reste dans l'esprit de ce récit mythique tout en étant original et se lit finalement très bien en donnant envie de lire Virgile même s'il faudrait être capable de le lire en latin pour l'apprécier pleinement.
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Bonne idée de donner la parole a une femme qui est évoqué une seule fois dan L'Eneide de Virgile, et qui ne prend jamais la parole. Ce roman est écrit a la première personne, comme si Lavinia elle même nous racontait son histoire. C'est en dormant dans un bois sacré que la jeune femme va rencontrer le fantôme du poète latin, peut être par delà le temps et l'espace qui va lui révéler son destin. Les us et coutumes de l'époque sont bien retranscrit, et l'auteur a un style qui permet une très agréable lecture. Dommage que tout ca manque un peu de péripéties et d'action.
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C'est un poème qui nous vient de l'au delà. Les souvenirs d'une femme qui fut oubliée de l'Enéide. Il n'y eu que quelques mots du poète pour raconter la vie de Lavinia, cette princesse d'une autre époque. Une simple évocation pour cette femme qui n'atteindra pas l'immortalité des héros. Alors, comme pour réparer cette erreur, Ursula le Guin a sorti sa plume pour nous conter l'histoire de celle qui fut l'aimée d'Énée.

Si Virgile nous a conté la vie d'Énée, c'est une poétesse qui nous conte celle de Lavinia. Tendre, poétique, ce roman nous fait revivre l'époque glorieuse des héros de la Grèce et de la Rome antique. C'est un roman à la frontière de la mythologie et de l'Histoire. Il n'a de la littérature de l'imaginaire que ce que la religion apporte de fantastique dans le monde, que ce que la mythologie nous offre d'historique. Mais c'est une histoire envoutante ou Ursula le Guin évoque une Italie qui fut guerroyante, travailleuse, pieuse. Elle décrit avec la précision des historiens ce que fut la vie de ces hommes et ces femmes : leur relative pauvreté, leurs labeurs du quotidien, les rites sacrés. Tout ça nous est décrit en filigramme à travers ce que fut l'histoire de leur princesse.

Ma chronique complète : https://singesdelespace.wordpress.com/2015/05/25/lavinia-dursula-k-le-guin/
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Une fresque telle que l'Enéide ne peut que laisser des espaces vacants, dont d'autres auteurs peuvent s'emparer.
C'est ce qu'Ursula le Guin fait de manière magistrale : Lavinia n'était que quelques vers, qu'un nom, qu'une épouse rougissante et timide qui offrait en dot le Latium au héros, enfin arrivé au bout de ses peines. Ursula le Guin lui offre une voix, une personnalité, une âme. Elle retrace ce qu'a pu être son quotidien, et narre l'arrivée d'Enée, qui a bouleversé la vie de la princesse autant que le Latium. Elle précise le destin d'un personnage ébauché, jamais achevé - à dessein ou non, car Virgile n'a jamais terminé son poème, et souhaitais qu'il fût brûlé.

J'ai particulièrement apprécié le style poétique, empreint d'une religiosité immémoriale : pour décrire une époque où tout est sacré - les forêts, les arbres, les sources, les fleuves, le sel - Ursula le Guin pare son récit d'une sacralité ancienne et épurée. Epurée comme les personnages - Lavinia, mais aussi Enée, Latinus, Ascanius, Turnus et les autres - qui existent pleinement par leur force et leur sobriété.
Et surtout, j'ai aimé le dialogue de Lavinia et de son poète. Lavinia rencontre Virgile sous forme de présage nocturne dans une forêt sacrée : s'ensuit une discussion du créateur et de la création : le poète reconnait alors qu'elle est bien plus que ce qu'il avait prévu qu'elle soit, et Lavinia reconnait qu'elle n'est qu'un être de papier, de papyrus ou de parchemin (rayez la mention inutile).
Ce roman éveille les échos d'un poème trop souvent mis de côté, et pose également la question de la création qui survit, même de manière ténue et infime (aussi ténue et infime que le cri d'une chouette dans la nuit des forêts latines), à son créateur. Et cette survie permet à d'autres auteurs de s'en emparer et de renforcer la création : c'est comme cela que naissent les mythes, après tout...
Mon gros coup de coeur de ce début d'année.
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