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Citations sur Il fait un temps de poème (21)

Le soleil griffait les tuiles...


Le soleil
Griffait les tuiles

Nous dormions
Entre deux cils de lumière

Et tes mots
Avaient la douceur des mains

Ton rêve est le mien
N’étaient qu’un seul fruit
Sur nos lèvres

L’après-midi
S’ouvrait jusqu’à la mer

Trop tard déjà
Pour arrêter le temps

Quand j’ouvris les yeux
Je la vis

Une voile passa
Pour te dérober
Mon regard.


//Hélène Cadou (1922 – 2014)
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Je t’écris sans papier sans crayon…


Extrait 6

Où c’que tu vas comme çà      p’tite fille
toute seule dans l’ froid   Je ne sais pas si
je souris ou bien si mon rire ricoche de
glace en glace    Tu peux venir chez nous
je suis toute seule    Lorsque nous nous
sommes croisées   elle m’avait déjà tout
donné
La pièce est au sous-sol   Un chat attend
Jeanne   blanc avec un œil bleu  un œil
vert     Une tempête de neige va venir
Jeanne a prévu la graisse pour le pain et
des cuisses de poulet   Elle me fait une
place dans son lit    comme ma grand -
mère    On écoute le vent préparer les
choses      Nous dormons tôt
Au matin    la neige monte derrière les
fenêtres    par des spirales    et nous
nous descendons avec des paroles    À
l’écart de la tempête     Jeanne et moi
avons le même âge  Douze enfants sont
lourds à porter  pour  un  seul visage
J’avais les  cheveux  bleus comme une
indienne    elle regarde la photo    Je
parle peu   mes yeux brillent  pendant
une journée    une nuit  une matinée
la dérive immobile

(Le Bord des Péninsules)



//Laure Morali (1972 -)
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               Si je pouvais...
               I.M. Per Jakez Helias
  
  
  
  
Si je pouvais
Être autre chose
Que le vieil homme que je suis,

Si je pouvais être arbre,
Je choisirais surtout le chêne.

Pour ne pas devoir
Couler comme le fleuve.

Je n’aurais pas à bouger,
Je recevrais le soleil, la nuit,
Le vent, la pluie, l’oiseau
Et d’abord le silence.

J’espère que je pourrais
Habiter le silence

Pour m’y lover,
Me vivre,

Pour finir peut-être
Par me connaître,

Et, qui sait, me plaire,
Devenir un univers.


// Eugène Guillevic (1907 -1997)
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Je t’écris sans papier sans crayon…


Extrait 2

Je vais m’imprégner de tout Fille et je
te raconterai    L’itinéraire est un chiffre
que je ne peux plus évoquer sans te
regarder de face

Je pars chercher les mots   les mots de la
bouche des gens qui habitent au bord de la
péninsule        Ils me parlerons de l’eau
devant la porte    de la montagne et des
forêts derrière les fenêtres    et je verrai
leur respiration leur regard    leur nom
j’aime marcher au bord de l’eau Je ne
risque pas de me perdre  sur la carte   il
n’y a qu’une seule route    la 132    Il
suffit de suivre les glaces qui bougent   Je
vais longer le fleuve et un jour    sans que
je m’en sois aperçue ce sera déjà la mer

Peu importent les dates    Je ne veux pas
figer le temps de ce voyage     plutôt le
laisser libre de dériver    quand bon lui
semble me survenir     je n’aime pas les
souvenirs



//Laure Morali (1972 -)
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La mer des Sargasses



II Les cyclopes

7.

La terre est un volcan glacé
où un homme
se couvre de feuilles de mica
puis s’écroule
comme un fête.

Miettes d’herbes folles et de chant
et dans le rêve :
des pyramides d’ombre.


// Luis Mizón (1942 -)

/Traduit de l’espagnol par Anne-Lise Bernard et l’auteur
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La mer des Sargasses



I L’Ange

7.

Le chèvrefeuille fabuleux
s’appuie
contre le mur le plus humble.

Seul le réel
est incompréhensible.

Comme un bateau qui touche le fond

l’histoire a besoin d’oubli.


// Luis Mizón (1942 -)

/Traduit de l’espagnol par Anne-Lise Bernard et l’auteur
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Je t’écris sans papier sans crayon…


Extrait 1

Je t’écris sans papier sans crayon     Tu
recevras mes lettres des quatre coins du
vent car j’ai la certitude que tu m’attends
au bout de mes voyages   Fille sans nom

Tout a commencé lorsqu’un nom  roche
et glace   a ouvert le désir   Gaspésie
le nom d’une péninsule

J’ai fait mes bagages avec la désinvolture
qu’il faut   une juste mesure de crainte et
de désir   J’y ai mis ma latitude    48, 5
degré nord   Au vol la marge océane a
créé l’écart où mettre l’oubli   D’où je
viens  l’hiver existe peu

où je suis il y a un printemps     un été
un automne et un hiver Tout ce qu’il faut
pour nuancer les couleurs Plier le regard
déplier le regard    par le jour et la nuit
les grandes lumières et les grandes ombres
par les temps    et pousser chaque année
un peu plus



//Laure Morali (1972 -)
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Fable


L’espace apprend à déparler
tout devient regard

le corps se remplit de lointain
l’os oublie qu’il est pierre

faute de bouche au bout du temps
les fables prennent l’air

qui saura étendre le vent
comme les sauniers éteindraient la mer

et lui reprendre les mots
comme ils en retiraient le sel

sur la minceur des images
la poussière joue à la vie

sur l’épaisseur de la langue
la vie retient la vie


// Bernard Noël (1930- )
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Le bruit d’une grille...



Le bruit
D’une grille

L’odeur
Des salles

Les parois bleues
De l’ombre

Mais le jardin
Entre silence
Et lumière

La dernière rose

Juste à l’instant
Où dans l’allée
S’éveillent
Des gestes d’autrefois

Tout s’active
Et ton pas
Rejoint
Le temps qui s’empresse

Sans usure
Ni robe grise.


// Hélène Cadou (1922 – 2014)
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La mer des Sargasses



II Les cyclopes

6.

Biffures de smog et de sang.
Aisselles fumantes de l’horizon.
Nous respirons la lumière
du vieux conte.
Un paysage de taches rouges.
Une ligne de points
au bout se dresse une croix.

Un combat
est le sens du retour.


// Luis Mizón (1942 -)

/Traduit de l’espagnol par Anne-Lise Bernard et l’auteur
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