Il avait tort,
Verlaine, lorsqu'il écrivait que "le temps que l'on perd à lire une missive n'aura jamais valu la peine qu'on l'écrive. " La preuve en est de la sortie cette année aux éditions le Robert de ce recueil de "
Lettres à mes Frères et Soeurs, petite histoire des relations entre frères et soeurs à travers la correspondance de personnages célèbres".
Après une brève présentation générale et historique des relations fraternelles, chaque lettre est judicieusement située dans son contexte par l'historien spécialiste de la famille,
Didier Lett, auteur de "
Frères et soeurs : histoire d'un lien".
Le choix des lettres est varié et intéressant : Voici pèle-mêle
Lord Byron qui adresse des mots d'amour sublimes à sa demi-soeur incestueuse Augusta (Moi qui vois seulement dans l'Angleterre le pays où tu es, et autour seulement la mer qui nous sépare),
Théo van Gogh qui pressent le génie de son frère,
Nietzsche qui déplore qu'on l'assimile au nazisme, Dostoëvski qui relate le simulacre de son exécution, ou
Thierry Séchan et sa jolie lettre triste à Renaud, et puis
Marie-Antoinette,
Balzac,
Stendhal. . .
Mais la vraie force et la surprise de ce petit bouquin est d'avoir su insérer au milieu de cette belle compagnie des lettres d'inconnus, témoins de la grande histoire. Celle du soldat allemand Willi
Lutz racontant à sa soeur sa conversation avec ses hôtesses françaises est juste magnifique et rappelle le Silence de la Mer.
Lettres à mes frères et soeurs touche juste sur tous les points : bon choix de textes, commentaires intéressants, variété des
correspondances, qui lui font mériter quatre étoiles dans sa catégorie. Il est décliné en
Lettres à ma Mère, puis
Lettres à mon Père. Cerise sur le gâteau : chaque bouquin, d'environ 120 pages, est à moins de 10€. Une petite idée cadeau sympa si vous voulez faire plaisir dans votre famille.
Merci à l'équipe de Babelio et aux éditions
Le Robert pour cet envoi très agréable à l'occasion d'une opération Masse Critique.