La philosophie utilise un langage conceptuel ; elle cherche à connaître son objet par la raison et la logique Mais il existe un autre langage que celui de la philosophie, c’est celui des légendes, des mythes et des images, qui pointe vers l’éveil d’une autre façon que le concept.
C’est pourquoi les traditions utilisent souvent des paraboles (comme la quête du Graal), et des symboles pour donner à connaître ce qui se trouve au-delà des mots, au-delà du moi Car le pouvoir du symbole est souvent plus grand que celui du concept.
« Le symbole, dit Jung, est l’idée qui correspond à la plus haute réalité pressentie par la conscience »
"Quand je vois que je ne suis rien, c'est la sagesse.
Quand je vois que je suis tout, c'est l'amour.
Entre les deux ma vie s'écoule." Nisargadatta Maharaj
On trouve des études scientifiques sur les bienfaits de la méditation ; mais très peu de choses sur l’éveil. Je souhaiterais que ce livre attire enfin l'attention des psychologues, des philosophes et même du grand public sur l'éveil.
Le premier pas important est de découvrir la vacuité, la présence sans ego, l’écran impersonnel. Tel est l’éveil. C’est simple, direct et souvent soudain. Mais ce n’est encore qu’une étape. Car le Rien ainsi découvert doit reconnaître son identité avec le Tout. Dans le Soutra du Coeur, qui est un texte bouddhiste essentiel, on lit que : « Le vide c’est les formes et les formes sont le vide. »
Douglas Harding exprime à la perfection cette union, du vide, et du tout dans cette phrase :
« Notre nature éternelle et toujours accessible est d’être RIEN et TOUT, NON-CHOSE et TOUTES CHOSES.
La figure de Ramana Maharshi, en méditation à 19 ans devant sa grotte sur le flanc de la montagne d’Arounachala, le regard perdu dans le lointain, me semblait un idéal à copier ! Fidèle à cet objectif de sérénité que je m’étais fixé, j’abandonnais mon métier de professeur de philosophie, je vendais tous mes livres, et rêvais de renoncement.
Je pense que les idées que j’avais sur l’éveil moi-même quand j’ai découvert la spiritualité, et les rêves que je projetais sur lui ne me rendirent pas la vie très facile au début.
L’humanité ne constitue pas une erreur dont il faut expurger la conscience, mais une de ses plus précieuses expressions que nous pouvons aimer et dont nous devons prendre soin.
Le vide n’est ni un espace où se réfugier des menaces du monde, ni un contenant distinct du contenu ; l’espace constitue une unité avec le monde ; la conscience est conjointe avec les apparences.
L’éveil n’est pas une fuite du monde, c’est une vie intégrale qui embrasse tous les aspects de l’existence.