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Critique de Ziliz


Ziliz
01 novembre 2021
Je ne sais pas comment démarrer ce billet. Choisissez :
- 'Maman est folle...' ♪♫ (William Sheller). Mais son fils peut-il se consoler d'avoir été bien aimé, comme dans la chanson ?
- 'Toutes les familles sont psychotiques', titre déjà pris par Douglas Coupland, et qu'auraient pu utiliser Delphine de Vigan, Sorj Chalandon, et tant d'autres, dont Hervé le Tellier, précisément, pour cette autobiographie.
- Je n'aime pas les autofictions depuis que j'en ai bouffé une dizaine dans le cadre d'un jury littéraire (ELLE) - certaines nombrilistes, forcément, la plupart fades et sans intérêt (mesdames C. Guilbert, C. Schneck, je vous salue...).
- Les Oulipiens me font peur, ils sont trop balèzes pour moi, mais j'en aime un de quasi-amour, isolément (JBP).
- J'ai découvert Hervé le Tellier avec 'L'Anomalie', proposé à l'été 2020 lors d'une Masse Critique Spéciale. J'avoue, j'en ai bavé sur la première moitié (c'est le cas de le dire), lorsque les personnages sont présentés. J'ai jubilé, ensuite. J'ai adoré le pastiche qu'en a fait Pascal Fioretto (L'anomalie du train 006) avec l'aimable et amusante complicité de l'auteur lui-même.
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'Toutes les familles heureuses' faisait partie de mes achats impulsifs, parce que j'aime les idées et l'intelligence caustique de l'auteur, ainsi que certains de ses amis 'célèbres' (dont Fioretto).
Heureuse découverte, lecture riche en émotions avec ce récit vif, tragi-comique sur une famille chaotique, la sienne. Loin du lourd pathos à la louche d'un Chalandon qui a cessé de m'émouvoir - mais je n'essaie plus.
Au vu de sa jeunesse et de sa famille pour le moins 'compliquées', on comprend comment ont pu se développer le talent, la sensibilité, l'humour, le sens de l'imagination autour des centres d'intérêt (maths, philo, littérature, linguistique...) d'Hervé le Tellier.
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Extraits - tous pris dans les trois dernières pages... Hervé le Tellier serait-il comme ces grands timides qui vous disent plein de choses essentielles au moment de partir ? Pas tout à fait car il raconte beaucoup, aussi, dans ce qui précède :
• « J'ai rêvé d'un amour simple, pur, donné sans réserve, sans condition. En devenant père, j'ai tout de suite su qu'il n'y en avait pas d'autre. »
• « Par une sorte de balance bizarre, ceux qui ont eu une jeunesse difficile sont souvent mieux armés pour affronter la vie adulte que ceux qui ont été protégés ou très aimés. » *
• « Si la vie se passe à combler les gouffres ouverts dans l'enfance, alors je sais pourquoi j'aime tant le rire qui ne pénétrait jamais chez nous que par effraction, pourquoi je n'ai cessé de me donner des familles électives, pourquoi mes amis me sont si chers. »
• « Écrire, ce serait mon privilège, pour profiter du monde plusieurs fois, pour jouir sans fin de ma propre insatisfaction. »
• « Mon père, mon beau-père sont morts, ma mère est folle. Ils ne liront pas ce livre, et je me suis senti le droit de l'écrire enfin. »

J'ai adoré, j'ai souri, ri, je suis conquise et touchée en refermant ce livre. ♥

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* L'argent de Poche, Truffaut (1976)
♪♫ https://www.youtube.com/watch?v=yFNdtT08iLo
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