Habitués à vivre en liberté surveillée, notre état de suspects rend coupables celles et ceux qui refusent le contrôle, et la boucle est bouclée. » Dénoncer les caméras en raison de leur inefficacité, c’est se trom
Face à la délinquance, l’État dévoile son idéologie techno-policière : la technologie est censée répondre aux faillites sociales et politiques.
La vidéo-surveillance n’est pas un simple outil « neutre », dont les effets dépendraient des usages « bons » ou « mauvais ». Elle contient, comme toute technologie, un monde. En l’occurence le monde du contrôle et de la surveillance. Adjoindre des « commissions d’éthique », des « rapports annuels » ou des « conférences de citoyens », vouloir une vidéosurveillance démocratique, participative, conviviale ou de gauche, c’est comme vouloir des usines chimiques propres, des prisons humaines, un développement durable ou des roues carrées. Avec ou sans commissions d’éthique nous serons surveillés.
Faire passer ces pratiques policières pour une réponse, même partielle, aux problème sociaux est une insulte à la population. Ceux qui veulent nous faire avaler caméras et flics de proximité en les emballant avec les mots « prévention », « proximité », « réalisme » et « pragmatisme » ne sont que des manipulateurs.
Répression et prévention de la délinquance sont les deux faces d’une même médaille, car elles répondent à la même question : comment assurer l’ordre public. La question que nous nous posons est : comment s’opposer à ce monde injuste, inégalitaire et triste.
« Inefficace et coûteuse, l’inflation de la vidéosurveillance est surtout liberticide. Non seulement l’enregistrement de l’image d’une personne sans son consentement est une atteinte à la vie privée, protégée par la Convention européenne des droits de l’Homme et par l’article 9 du Code civil, mais le projet de suivre en permanence les allées et venues de chacun n’est pas compatible avec une société de libertés. » Communiqué du 25 mars 2009 de la LDH