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Citations sur Le Théâtre de Maurice Boissard, tome I (1907-1923) (17)

Tout le progrès dont on nous rebat les oreilles n'a jamais dépassé le domaine des choses matérielles. Le monde est ce qu'il a toujours été et sera toujours: une petite élite au milieu d'une foule de brutes ou d'imbéciles, avec les malins, dans un coin, ils ont bien raison, qui tirent les ficelles et gardent les profits.
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On ne voit pas bien ce que vient faire ici le mot scandale. L'auteur de ce couplet est un étranger, probablement. Il emploie les mots au petit bonheur.
Quel scandale y a t'il à montrer sur une scène de jolies femmes, même très peu habillées, et quel scandale y a t'il à aller les voir ? Alors, c'est un scandale, quand nous prenons plaisir à regarder notre maîtresse, ou notre femme, nue ou presque, quand elle est jolie et qu'elle a l'esprit de laisser la pudeur de côté ? L'écrivain du Petit Bleu est probablement de ces messieurs qui font l'amour dans l'obscurité, ou en fermant les yeux pour ne rien voir, avec des dames enfermées du haut en bas dans des chemises-sacs, comme on en fait, paraît-il, avec juste l'ouverture strictement nécessaire.
Ce comique devrait leur suffire.
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J'ai vu passer devant moi quelques-uns de nos grands écrivains : M. René Maizeroy, M. Henry Bauër, M. Catulle-Mendès, M. Jean de Bonnefon, quelques autres. C'est l'agrément de ces solennités : on y retrouve des gens qu'on croyait morts depuis longtemps. Je puis aussi vous dire que la mode sera cet hiver au grand décolletage, car les dames, priées de venir sans chapeau, étaient venues également presque sans corsage, montrant leurs seins en entier, et leur dos jusqu'aux reins. C'était délicieux chez les unes, moins chez les autres.
A quelques fauteuils du mien, un vieux juif caressait de la main le grain de beauté qu'avait à la pointe du sein droit une jeune femme d'allures faciles, avec laquelle il échangeait des propos assez raides. Je l'ai même entendue lui donner son adresse : 2, rue Guy de Maupassant, sans doute pour passer de la théorie à la pratique.
C'était deux fois la comédie, dans la salle et sur la scène.

Décembre 1907.
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Les personnages de M. Léo Larguier parlent pour ne rien dire. Son poète, surtout est extraordinaire. Jamais je n'ai entendu nommer autant de fleurs au théâtre. On se serait cru à un cours d'horticulture. M. Léo Larguier composerait merveilleusement des réclames en vers pour des maisons comme Vilmorin. Je vous donnerai un exemple de cette parfumerie. A un moment, la reine, évoquant le passé, parle du bonheur. Le poète l'interrompt aussitôt, pour lui dire cette jolie chose : " Le bonheur est à l'ombre d'un lilas."
Qu'en pensez-vous ? Nous désirons tous être heureux. Voici la recette : avoir un petit lilas et se mettre à son ombre. Nous aurons le bonheur !
Et ce poète est membre de l'Académie française, il nous le dit lui-même.
M. Léo Larguier a fait là un joli compliment à l'Académie. Si on y est de cette force...
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Une excellente morale à l'adresse de certains juifs se dégage aussi du "Baptême". Avec raison, les auteurs leur font honte de se cacher, de tromper, de changer, comme ils font, leurs noms pour des noms français, au lieu de se montrer juifs au grand jour, et d'avoir le courage et la fierté de leur religion et de leur race.
On ne saurait trop féliciter pour ces belles paroles MM. Savoir et Nozière, qui s'appellent de leurs vrais noms, le premier, Poznansky, et le second, Weyl.

Critique de "Le Baptême" , de MM. Alfred Savoir et Fernand Nozière.
Décembre 1907.
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La religion catholique, - je ne connais que celle-là, - m'a toujours paru d'une singulière morale et les gens qui croient de curieux phénomènes.
Sort heureux, celui de cet homme touché de la grâce, qui peut commettre toutes les fautes et s'en faire laver ensuite au confessionnal. [...............]
Il me faut l'avouer : Je ne crois pas avoir jamais eu besoin d'absolution pour les actes de ma vie. Mais si je devais me transformer en fripon, je n'hésiterais pas : je me tournerais vers Dieu et me ferais catholique pratiquant. En me confessant seulement tous les huit jours, je pourrais m'assurer une conscience pure et un bon vernis d'honnête homme.

Juin 1911.
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Mais que dire d'une poésie de Victor Hugo : l'Aigle du casque, tintamarre de mots inutiles, la chose la plus vide et la plus insignifiante qui soit, dite sur le ton ultra-tragique, déclamatoire et fatal, par Melle Madeleine Roch, de la comédie Française ?
Que dire aussi d'une poésie de M. Fernand Gregh, littéralement massacrée par Melle du Minil, de la Comédie Française également ?
Oui, qu'en dire ? Ah ! mon Dieu, c'est bien simple : rien.
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L'intelligence ? une question de chimie organique, rien de plus . On n'est pas plus responsable d'être intelligent que d'être bête .
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Malin M. de Croisset de nous prendre ainsi par notre endroit sensible. Car la ficelle patriotique, il n'y a rien de tel pour soulever les âmes. (Que les typos ne mettent pas : les ânes. Les ânes ne sont pas aussi bête.) Nous en avons un belle exemple en ce moment avec la souscription pour les aéroplanes. Il faut lire dans les journaux, l'étonnant "Matin" en tête, les tirades, les couplets, les boniments destinés à assurer le succès de l'affaire. On prend là une belle idée de la crasse dans laquelle nous vivons encore. Et le public marche, sans penser aux impôts énormes qu'il paie pour les budgets de la guerre et de la marine et que tout le nécessaire pourrait être fait si cet argent n'était pas partie détourné, partie gaspillé. Bon public ! On rétablit les retraites militaires pour réveiller en lui l'instinct chauvin. On lui fait des phrases, - toujours les mêmes, - sur la patrie, le drapeau, l'armée, les blessures du passé, les revanches futures. Point n'est besoin de plus , ni de mieux. Pas plus qu'il n'est clairvoyant, il n'est difficile, Ces inepties suffisent. il casque, et se dépouillerait, s'il le fallait, de sa chemise.
Vous me direz que, pendant ce temps-là, des familles entières sont sans domicile, des gens sans travail, que des vieilles femmes de soixante ans couchent la nuit sur des bancs ou dans des encoignures de portes, que des enfants de pauvres ont à peine le nécessaire, qu'on voit, de temps en temps, des malheureux mourir de faim ? Voyons ! vous ne voudriez tout de même pas qu'on s'occupe de cela, qu'on ouvre des souscriptions pour remédier à toutes ces misères. Quel intérêt cela présenterait-il ? Parlez-moi de reprendre l'Alsace et la Lorraine, de crier : Vive l'armée, de jouer au soldat, de faire le soudard en chambre, d'admirer le sabre et le galon, de rêver plaies et bosses, de s'enfoncer jusqu'au cou dans l'abjection du chauvinisme et de l'esprit guerrier. Voilà qui est noble, généreux, patriotique, le plus bel emploi qu'un homme puisse faire de ses facultés et l'unique devoir d'une société bien composée.

(1912).
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Est-il rien de plus répugnant que le fameux Horace se réjouissant à l'avance de la tuerie, et de plus ridicule que le vieil Horace, avec ses palabres chauvines ? Notre grand Corneille ? Si vous voulez, je vous dirai mon opinion. C'est un Déroulède supérieur, un Déroulède qui a du ton.
Je ne sais pas si tous les gens qui l'admirent sont sincères. Je crois plutôt qu'il y a dans cette admiration une grande part de préjugé, d'imitation. Au font, ce théâtre ampoulé ne les touche en rien, n'ayant rien de nous. Seulement, ils n'osent pas le dire, même à peine le penser.
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