Le silence est d’or, mais parfois il faut parler...
Un monde de cristal enseigne ici ses merveilles. La beauté est partout gravée, partout l’opulence. Se confondent dans la vision le liquide et le solide, l’eau et le marbre, et nous ne savons plus lequel des deux est celui qui coule. L’eau court comme des perles liquides de glace. Il semble que nous formons l’eau qui coule et moi, un morceau de glace dont une partie devient liquide et l’autre ne change pas.
Quand elles parlaient de la gent masculine, les servantes étaient intarissables. Elles semblaient toutes d’accord sur un point : les hommes ne pensaient qu’à culbuter les filles dans le foin.
Le prix à payer ressemblait à une récompense, et cette pensée était troublante. Il faudrait utiliser ce pouvoir avec prudence, apprendre à le dominer, s’entraîner dans des situations moins dramatiques. Et vérifier si d’autres parfums floraux possédaient des effets plus subtils.
Sachez, chère guérisseuse, que je ne suis pas vieux, je suis éternel ! On m’a donné bien des noms, l’initiateur, le maître intérieur, le patron des voyageurs, le juif errant, l’homme vert. Certains m’ont même confondu avec saint Jean l’Évangéliste. J’apparais, je disparais. Je suis une sorte de médiateur. Je donne un coup de pouce au destin quand c’est nécessaire et je pousse les pions que le Hasard place sur ma route pour parvenir à mes fins.
L’avantage avec les fainéants, c’est qu’ils se mêlaient peu des affaires des autres et avaient tendance, par nature, à considérer d’un esprit serein les affirmations intempestives, les comportements aberrants, les insultes, les mensonges, la flagornerie, sans parler de la mauvaise foi.
Quelle que soit leur religion, les fugitifs étaient fébriles. C’était l’heure fatale où les mauvais esprits, djinns, goules et démons sortaient de leurs tanières pour jouer de sales tours aux humains.
Le plus perturbant n’était pas l’attaque des criquets – il y en avait eu d’autres par le passé –, mais le fait que les insectes s’abattent sur un territoire pauvre en nourriture, alors qu’un paradis végétal existait à quelques centaines de mètres dans la plaine grenadine.
Cette femme est belle extérieurement, mais son cœur ne connaît pas la pitié ni la bonté. De la glace brûlante !