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Critique de Macabea


Ce livre ne m'est pas tombé des mains....il arrache à l'ombre tant de richesses'...comme écrivait Simone de Beauvoir dans la préface à La Bâtarde. Un récit envoûtant, plein de tendresse et de pudeur. Très personnel et féminin. La femme au petit renard fait penser à Giulietta Masina... elle enveloppe du regard les balançoires, court vers l' escalier du métro, sort une clé de sa poche, désoeuvrée déclame des programmes de bonheurs jamais atteints, se souvient, rêve, pense à ses morts, a envie de mourir, se rétablit, se raccroche à son sac à main. Un petit pain au chocolat la nargue. le fracas du métro aérien. le monde est lourd à porter, elle le porte. Elle va et elle vient, parle aux objets, qui l'interpellent: meubles, châle, buffet, chapeau cabossé, paillasson. Les passerelles, les marchepieds, une péniche, un trottoir, une bâche, la guérite de la vendeuse de billets de loterie, un demi morceau de sucre au bout d'une ficelle. le flic-flac de ses chaussures trop grandes. La litanie des publicités. Un marronier la meurtrit. L'émoi des lumières reflétées dans la Seine. Ses va-et-vient dans Paris à pied. le quai de la station Strasbourg-Saint-Denis. La concierge. le marchand des quatre-saisons. La cour du Louvre. M.Dumont-Boigny. le grondement d'un train lancé. Son petit renard aux yeux ronds de boutons de bottines nous fend le coeur, 'j'ai faim mais je peux attendre, lui dit-elle'. de quoi avons-nous faim? la vie, oh la vie, ce n'est pas grand-chose, mais c'est énorme, et fabuleux, dans la langue inspirée, transpirée et inspirante, étincelante de Violette Leduc: une coulée de poésie. On en sort ravigoté. On lui doit encore ça.
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