Pachinko est un roman dont on entend beaucoup parler depuis sa sortie et qui est un coup de coeur pour bon nombre de lecteurs. Si
Pachinko a été pour moi une lecture enrichissante, il n'a pas été la révélation que j'attendais.
Tout commence à Yeongdo, petit village coréen, lorsque la jeune Sunja tombe enceinte d'un riche étranger du nom de Hansu. Il lui avoue alors qu'il est déjà marié au Japon et lui propose de devenir sa deuxième épouse, son épouse coréenne. En refusant, Sunja prend le risque de couvrir sa famille de déshonneur. C'est alors qu'elle rencontre Isak, un pasteur chrétien prêt à l'épouser et à lui offrir une nouvelle vie au Japon, bien qu'ils se connaissent à peine. Leur union marquera le début d'un difficile exil au Japon, dans lequel nous suivrons les personnages jusqu'à la fin des années 80.
J'ai beaucoup aimé la première partie durant laquelle l'intrigue se concentre sur Sunja, sa grossesse et son arrivée au Japon chez le frère d'Isak. On en apprend beaucoup sur les relations nipo-coréennes et notamment sur la discrimination dont sont victimes les Zainichi, Coréens ayant émigré au Japon durant l'époque coloniale.
Min Jin Lee nous décrit la pauvreté terrible dans laquelle vivaient la grande majorité d'entre eux, leurs habitations construites à la va-vite où certains vont jusqu'à garder le bétail, faute de place ailleurs. Ceux qui parviennent à se faire une place et à gagner de l'argent sont généralement mêlés aux yakuzas, confortant ainsi les Japonais dans l'idée que tous les Coréens sont des criminels.
J'ai eu plus de mal avec les parties suivantes qui s'écartent de plus en plus de Sunja pour se focaliser sur ses enfants, Noa et Mozasu, puis sur son petit-fils Solomon. Au final, je n'ai pas réussi à vraiment m'attacher aux personnages. J'ai eu l'impression que plus l'histoire avançait, plus elle s'éparpillait en racontant de petits bouts de la vie de nombreux personnages sans se concentrer sur un en particulier. On a par exemple de courts chapitres sur l'ami d'enfance de Mozasu et sur sa femme, qui ne servent pas à grand chose étant donné qu'en dehors ils n'ont qu'un rôle très secondaire.
Sunja est selon moi le point fort de ce roman, d'où ma déception qu'elle soit progressivement mise de côté au fil du temps. Sa décision de suivre Isak au Japon, loin de tout ce qu'elle a toujours connu, témoigne de son courage et de sa sagesse. Elle passera ensuite sa vie à tout mettre en oeuvre pour que ses enfants puissent avoir une existence plus confortable que la sienne et les aimera plus que tout, en gardant toujours à l'esprit son père qui lui témoigna tant d'amour dans son enfance.
Min Jin Lee nous offre avec
Pachinko une émouvante saga familiale, fruit de trois décennies de recherche sur les Zainichi. Même si ce n'est pas un coup de coeur me concernant, il s'agit néanmoins d'une belle découverte. Si le roman vous tente, je vous conseille de foncer car vous apprendrez beaucoup entre ses pages.