L'éditrice
Pom Bessot et son mari le journaliste Philippe Lefait racontent l'histoire de leur famille depuis la naissance de Lou, leur fille handicapée.
Donner naissance à une enfant dysphasique quand votre métier tourne autour des mots pourrait être considéré comme un mauvais tour du destin. Philippe Lefait et
Pom Bessot doivent trouver un nouveau langage avec leur fille. Mais il leur faut déjà comprendre celui des médecins qui masquent leur manque de diagnostic derrière un jargon médical. Il faudra dix ans pour mettre un nom sur le problème de Lou.
Dans leur nouvelle vie avec leur fille, les jeunes parents font face à toutes sortes de problèmes, dont le plus essentiel est sa survie. Confrontés aussi à des difficultés relationnelles au sein de leur couple, leur perception du monde et d'eux-mêmes est soumise à un séisme qui fait vaciller leur équilibre.
Finalement, ils transforment cette expérience, qu'aucun parent n'a envie de vivre, en un parcours où la progression et l'autonomie de leur fille priment. Ils ne veulent pas se préoccuper du regard d'une société individualiste et narcissique, où le handicap est la pire des malédictions.
Et tu danses, Lou est un livre écrit par deux auteurs au style très différent. Philippe Lefait donne l'impression de vouloir faire un travail d'écrivain, avec un style parfois complexe et obscur, qui ne laisse pas de place à l'émotion.
Pom Bessot, au contraire, vibre, aime et souffre – nous le ressentons à travers une écriture épurée où elle va à l'essentiel.
Mais pourquoi écrire un tel livre ? Peut-être pour se libérer d'un poids trop lourd à porter, ou pour témoigner de leur amour pour leur fille « différente ». Il n'en reste pas moins vrai que cette mise sur la place publique d'une affaire personnelle peut mettre mal à l'aise. le lecteur regarde la souffrance d'autrui : il est en position de voyeur. Et dans le cas de personnages connus, c'est alimenter une curiosité malsaine pour leur vie intime.