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Quelle jolie réécriture de conte !
Si vous croisez ce texte, n'hésitez pas, vous y découvrirez une autre facette de la "méchante" reine de blanche-neige, une ou plutôt plusieurs facettes : attachante, complexe, forte, amoureuse … Une histoire de femme dans un monde d'hommes. Une histoire de chute et de relève. Une belle histoire, tout simplement.
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Ce que je préfère dans les réécritures, ce sont celles qui conservent les grandes lignes, ou les détails, des histoires dont elles s'inspirent, mais qui ne sont pas des copiés/collés. Ici c'est tout à fait ce que j'y ai trouvé. On s'éloigne complètement du Disney, et on se concentre sur l'origin story de la Méchante de l'histoire. L'autrice met en avant beaucoup de belles valeurs : le féminisme, l'importance de l'indépendance des femmes, et met en scène une histoire d'amour très respectueuse (et pas celle auquel je m'attendais). Elle nous propose aussi un univers vraiment très riche, et qui pourrait même continuer à être développé dans d'autres histoires.

J'ai beaucoup aimé ma lecture. le style est très agréable, et j'y ai trouvé des vibes à la "Rose éternelle", autre roman qui propose une réécriture comme je les aime. Malheureusement la maison d'édition Noir d'absinthe a fermé ses portes, j'espère que ce roman pourra avoir une autre vie, ou que vous pourrez le trouver en occasion, car il mérite d'être plus connu.
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Une lecture très mitigée, mais qui finit bien. Je commencerai donc par ce qui m'a paru faiblard pour finir par ce qui m'a plu.

« Show, don't tell. » J'ai souvent pensé à ce fameux adage, en lisant ce roman. Je l'ai en effet trouvé assez maladroit. Beaucoup de dialogues rapportés, de scènes racontées après coup dont je vois bien qu'ils sont là pour assurer la cohérence du récit, mais qui m'empêchent de me projeter. J'ai eu l'impression que rien n'était jamais décrit, ni les personnages ni les décors ; tout était brossé à très grands traits. En même temps, et je sais combien c'est paradoxal, tout passe par ces descriptions : les personnages ne se reconnaissent pas par leurs actions, mais par le détail minutieux de pensées qui ne m'ont pourtant pas parues très approfondies.
Je crois que cela vient, peut-être, de l'univers, qui m'a semblé mal maîtrisé. Tout m'y a paru très gratuit : l'invraisemblable élément perturbateur, dont je me suis douté dès le départ qu'on n'en saurait jamais plus et m'a donné le sentiment d'avoir été tiré aux dés, la présence des monstres qui n'apportent rien à l'histoire, si ce n'est justifier l'existence des mages (un emprunt à The Witcher ?), les méchants très méchants qui cumulent les défauts… Pour moi, l'autrice n'avait qu'une idée très vague des traits culturels propres à chaque nation qu'elle évoque, on dirait qu'elle ne savait pas bien comment amener les éléments nécessaires à la construction de son histoire. Et puis certains éléments, comme la stratégie militaire, semblent lui échapper (à moi aussi, ce n'est pas un reproche), alors elle brode (« Ils discutèrent de la stratégie à adopter, réfléchirent aux possibles tactiques de l'ennemi puis décidèrent de lancer l'assaut », en gros.)
À l'exception de Violaine, aucun personnage n'a de personnalité propre. Je sais bien qu'il s'agit d'une réécriture de conte de fée – plus exactement, d'un prequel, en fait – mais justement, on ne retrouve le conte original qu'à la toute fin du roman… Cela le rend profondément bancal, de mon point de vue, et cela me semble accentué par le fait que prologue et épilogue soient contés à la première personne (au présent, ce qui m'agace), tandis que tout le coeur du récit est à la troisième personne. L'inverse m'aurait paru plus logique.

C'est dans son dernier quart que Bad Queen prend une tournure vraiment personnelle, là enfin qu'on peut y rencontrer l'autrice dans la singularité de son univers.
Si le début de la romance m'avait plus ennuyée qu'autre chose, tant les protagonistes tergiversaient (et, apparemment, se mentaient à eux-même en ayant conscience de le faire, ce qui me laisse perplexe), une fois qu'elle est installée, ça devient… beau. Violaine s'y révèle pleinement, là où elle ne se caractérisait auparavant que par son courage, sa résilience et son mépris des convenances. Elle prend chair, son amoureux prend chair, et j'ai été émue de ce qui leur arrivait. Et quand, enfin, on en vient à Blanche-Neige, là j'ai été surprise et emportée.
Je me demande si Bad Queen n'aurait pas gagné à être beaucoup plus court, car quand Magali Lefebvre cesse de se débattre dans un univers qui ne semble pas être le sien, elle révèle quelque chose d'éminemment personnel, une voix propre. On sent bien que là, on touche à ce qui la pousse à écrire, et elle transpose alors un parcours singulier dans une histoire universelle.
J'ai refermé le livre bien plus enthousiaste que je ne l'étais au début de ma lecture, et même, en regrettant que ce soit fini !
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Cela faisait quelque temps déjà que je voulais tester la plume de Magali Lefebvre, et je suis maintenant ravie que ce soit chose faite.
Ordinairement, je suis pas très fantasy, aussi j'ai dû me forcer un tout petit peu pour rentrer dans le début de l'histoire mais soudain, une incursion totalement inattendue (et assez rapide) dans un autre genre que j'aime de tout mon coeur semblait m'attendre et me faire signe. Et après cette bouffée d'air rance (c'est comme une bouffée d'air frais, mais pendant des scènes de torture), je me sentais prête à suivre Violaine un peu partout.
La moralité de l'héroïne - qui n'hésite pas trop à passer d'une patrie à une autre sans vraiment donner dans la traîtrise ou le pathos - m'a beaucoup plu ! Ainsi que la romance (et c'était pas joué pour cette pauvre romance, généralement les histoires d'amour en fantasy m'ennuient) assez touchante.
En revanche, j'ai trouvé le dernier acte un peu rapide, et c'est peut-être le seul vrai reproche que j'aurai à faire à cette histoire autrement fascinante !
L'autrice a malheureusement perdu sa maison d'édition en début d'année, situation que je ne connais que trop bien, donc si vous avez ce livre sous la main n'hésitez pas à le chroniquer et le faire vivre ! C'est le meilleur service à lui rendre en attendant qu'il retrouve une place au chaud !
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Il est de ces romans qu'on commence un peu au hasard, sans se douter qu'une véritable rencontre littéraire est sur le point de se produire.

C'est ce qui m'est arrivé avec « Bad Queen ». Lorsque j'ai appris la fermeture des éditions Noir d'Absinthe et poussée par l'envie de soutenir la maison d'édition dans ses derniers moments, j'ai fait l'acquisition de son catalogue numérique. le roman de Magali Lefebvre m'a tout de suite attiré, par sa couverture et son résumé : j'aime lire de temps à autre des réécritures de conte et je suis toujours intriguée par la figure de la « Méchante ».

Je ne m'attendais pas à partir dans de telles aventures : comment décrire en quelques mots l'incroyable voyage qu'a été pour moi cette lecture ?! On y suit le parcours de Violaine, de son passé de fantassine à sa rencontre avec Blanche. Sur fond de magie, avec une pointe de SF, l'épopée de Violaine la guerrière est passionnante à suivre. Son personnage, complexe, pétri de failles, m'a touchée en plein coeur et les thématiques abordées m'ont profondément émue.

Ce roman va me suivre longtemps et je vais m'empresser d'aller découvrir les autres romans de l'autrice !
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🍎 Ce livre dormait dans ma PAL depuis l'Ouest Hurlant de l'année dernière, où j'ai rencontré Magali Lefebvre un peu par hasard, en m'arrêtant devant le stand de sa maison d'édition, Noir d'Absynthe. Une ME que j'aime beaucoup (et qui ferme malheureusement ses portes…). J'ai été interpellée par la sublime couverture du livre, ses couleurs, cette femme à l'air si dur… Puis par le résumé accrocheur de cette histoire qui m'a immédiatement attrapée. Une réécriture du mythe de la méchante reine dans Blanche-Neige ? Vendu !

🍎 Mon instinct ne m'avait pas trompée : j'ai adoré cette lecture ! C'est une vraie pépite. L'intrigue commence sur les chapeaux de roue et ne laisse pas le temps de respirer, ça va de mystères en révélations, de coups de foudre en tragédies. le personnage de Violine, celle qui deviendra cette reine si cruelle (dit-on), est très bien écrit. Moi qui craignais de ne pas réussir à m'attacher à une "méchante", je suis aussitôt tombée sous le charme de cette jeune femme rusée, vulnérable, puissante, dépassée par les catastrophes qui hantent son chemin comme autant de spectres. J'ai pleuré avec elle aux pires moments de son histoire. D'une certaine façon, le chemin de Violine n'est guère différent de celui de Blanche, la toute jeune fille à qui elle conte son existence.

🍎 J'ai particulièrement aimé enfiler mon costume d'enquêtrice et partir à la recherche de toutes les petites références au conte original : la pomme, le miroir, la forêt hantée… bref, c'est une lecture coup de coeur ! Je suis bien curieuse de découvrir les autres romans de l'autrice, dont j'ai beaucoup aimé la plume.
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Disclaimer :
Je me décide à poster ma chronique sur ce roman au moment où la maison d'édition, Noir d'Absinthe, annonce qu'elle ferme ses portes. Donc, si vous voulez lire ce livre et l'avoir dans son édition présente (qui deviendra collector), avec sa superbe couverture, c'est maintenant où jamais !

Mon avis :

Une belle réécriture de conte féministe, à la fin douce-amère, qui évoque un peu certaines nouvelles de Tanith Lee (qui a beaucoup réécrit ce conte, de Perce-neige à White as snow), avec le symbolisme des couleurs, le rôle des loups, de la neige, des pommes, des épées, etc. En cela, la ME a fait un très beau boulot en confiant la couverture à une illustratrice qui a tout à fait capté l'ambiance du roman, Amaryan, tout en faisant référence à la sorcière de Disney (c'est clairement celle-là qui sert de référence ici). L'idée du miroir est merveilleusement exploitée (je l'avais un peu vue venir, mais ça n'enlève en rien la façon habile dont c'est traité : c'était, d'ailleurs, l'un des éléments qui m'avait le plus intrigué dans le dessin animé). L'histoire d'amour, poignante et émouvante, entre Ciaran et Violaine est très belle. Les émotions sont bien présentes et j'avoue avoir versé ma petite larme plusieurs fois dans le roman (surtout vers la fin).

J'avoue qu'au début, je me suis demandé où l'autrice voulait nous emmener. le démarrage, la mise en place, sont plutôt lents, et certains choix narratifs peuvent paraître déroutants, comme les éléments — discrets cela dit — de SF qui m'ont semblé un peu déplacés dans ce décor. Pour moi, toute l'intrigue politique entre les royaumes de Rosehaÿ et Talamh Dorcha n'a présenté que peu d'intérêt et j'ai eu du mal à en venir à bout. le roman m'a paru démarrer véritablement lorsque Violaine rencontre Ciaran, ce qui n'arrive pas avant la deuxième partie. Par ailleurs, j'ai eu du mal à saisir pourquoi l'autrice avait fait de la reine-sorcière de Blanche-Neige une guerrière venue d'un autre monde, et je me demandais quand exactement (et comment) elle allait raccrocher les wagons avec le conte original. J'ai parfois eu l'impression de lire un roman de fantasy qui n'avait rien à voir avec la réécriture de conte, ce qui est assez déroutant lorsqu'on s'attend à découvrir une redite du matériau original.
Mais en lisant les cent dernières pages, j'ai enfin compris où l'autrice voulait en venir. Toutes les péripéties de la future « bad queen », y compris la longue intrigue préalable à la romance entre Ciaran et Violaine (qui a une réelle utilité dans l'histoire), étaient nécessaires pour que certaines choses prennent tout leur poids à la fin. Donc, chapeau pour la construction, même si je pense que le roman aurait gagné à être un poil ratiboisé dans sa première partie, et, au contraire, développé vers la fin. Finalement, cette reine-sorcière que nous connaissons et attendons n'apparaît que dans les cinquante dernières pages. J'ai eu la même impression pour sa relation avec la princesse Blanche, qui, de par sa subtilité, aurait mérité un peu plus de détails et de développement.

Dans ce roman, il faut accepter que la reine-sorcière soit un personnage radicalement différent de celle qui apparaît dans Blanche-Neige. le trait de caractère principal de cette mauvaise reine dans l'histoire originale est sa vanité, symbolisée par son recours au miroir (« Miroir, miroir, dis-moi qui est la plus belle... »). Ici, l'autrice en a fait complètement autre chose. Violaine n'est pas vaine, et l'origine de sa jalousie envers la princesse se situe autre part.
J'ai d'ailleurs trouvé cette thématique mature, intéressante et audacieuse : c'est rare que l'on évoque ce genre de thèmes en fantasy, et là encore, ce choix d'une écriture très féminine (qui se prête très bien avec le genre du conte) m'a rappelé Tanith Lee. J'aurais aimé en lire un peu plus là-dessus...

Bad Queen est sans doute un roman qui ne parlera pas à tout le monde : ce n'est pas un page-turner, et encore moins une romantasy comme c'est la mode en ce moment. En tant que réécriture de conte, il peut aussi décevoir les attentes. Mais il m'a touché, de par ce destin de femme tragique, qui exploite avec justesse la figure de la sorcière (une femme libre, indépendante et incomprise, qui s'autorise tous les sentiments, même les mauvais) et le plot-twist audacieux et novateur qu'il propose à la toute fin. Désolé pour ce manque de détails, mais c'est le type de bouquin qu'il ne faut pas spoiler ! Lisez-le, surtout si vous croyez tout savoir de Blanche-Neige : vous serez surpris.
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Bad Queen est un roman de Magali Lefebvre qui peut se lire comme un prequel du conte de Blanche-Neige. On y suit toute la jeunesse de la future Reine-Sorcière, prénommée Violaine. Les réécritures, parce qu'elles comblent les blancs des contes, apportent de la nuance et de l'épaisseur aux personnages. C'est le cas ici avec le personnage de Violaine. Tout l'enjeu du roman est de nous faire comprendre comment elle en arrive à être le personnage que l'on connait dans le conte des frères Grimm : l'archétype de la marâtre, vaniteuse, orgueilleuse et jalouse.
Ceci, Bad Queen le montre bien. Violaine se débat dans un monde d'hommes, avec des pouvoirs qu'il lui faut cacher. le roman met en scène cette dualité : la magie est réservée aux femmes et les rend puissantes. Bad Queen insiste sur les stéréotypes qui contraignent toutes ces femmes, restant dans l'ombre et dominées par la violence masculine. Les aventures que Violaine vit expliquent son cheminement vers la rancune et l'aigreur, et cette métamorphose tout au long du roman est très bien réalisée.
J'ai également apprécié la fin du roman, qui nous apporte un regard différent sur les événements après Blanche-Neige. Là encore l'autrice apporte de la nuance, de la complexité et de ce fait rend le personnage de la Reine-Sorcière beaucoup moins simpliste.

Mais ce prequel m'a semblé trop brièvement relié à son conte d'origine.
En effet, Bad Queen est un récit que Violaine fait à Blanche-Neige a posteriori des événements du conte d'origine. de ce fait, je l'ai trouvé trop long pour un récit raconté par une personne. Ainsi, je n'ai pas trop compris le choix de la 3e personne du singulier. Ca amoindrit énormément l'implication du personnage dans le récit. Les émotions ressenties par Violaine sont intermédiées, donc beaucoup moins vivaces, et on perd aussi la marque des souvenirs de la conteuse qui s'estompent. J'ai trouvé ça un peu dommage, ça annule l'effet testimonial du récit. J'aurais aimé un dialogue entre les deux, quelque chose de plus dynamique et moins linéaire.
Enfin, quand ce prequel rejoint enfin le conte d'origine, le lien est très bref, et le récit s'accélère. Dommage, c'est la partie que j'attendais le plus ! J'aurais aimé m'étendre plus longuement sur le point de vue de la Reine-Sorcière pendant les événements du conte. J'ai été un peu frustrée d'avoir passé les 4/5e du roman sur le passé de Violaine. Je me suis longtemps demandé si Bad Queen n'était pas un roman à part. Ca n'en aurait pas fait un roman moins bon pour autant. Mais pour qui est attaché au conte, attendre aussi longtemps pour un lien finalement assez peu exploité dans la longueur est frustrant.

Finalement, Bad queen m'a séduite pour certains aspects et mais d'autres m'ont aussi moins plu.
J'ai aimé le discours résolument centré sur les femmes et la féminité. le roman explore la féminité d'un point de vue social et sociétal. Il évoque les rapports de force entre les sexes, le positionnement de chacun et les attendus sociaux relatifs à chaque sexe. Etre une femme dans Bad Queen répond à des exigences auxquelles il ne faut pas dévier, au risque d'être considérées comme gênantes, puissantes… donc sorcières. Bad Queen émet l'idée que la figure de la sorcière n'est que le produit d'une société masculine et misogyne, effrayée par la perte de ses pouvoirs et de sa prédominance.
Le roman traite également de la question du corps. Bad Queen évoque notamment le sujet de la maternité. Et c'est là le gros point fort du roman, parce que la thématique est très bien traitée, avec tact, subtilité, mais aussi douleur. C'est un roman qui est très personnel, intime. C'est douloureux mais touchant, et je n'ai nul doute que cela parlera et touchera beaucoup de femmes concernées.
Deux thématiques plutôt bien traitées, même si j'ai trouvé la première trop répétitive et trop peu nuancée sur le long terme.

Malgré toute la force de ces thématiques, Bad Queen ne m'a pas toujours convaincue.
D'abord, parce que le roman repose, dans une grande part, sur une romance. Si je reconnais sa qualité, elle m'a cependant un peu ennuyée, je ne suis vraiment pas friande de ce genre. Je reconnais que c'est bien ficelé et que sa présence a du sens. le lien créé entre ce prequel et le conte est ainsi fort malin. Mais ça ne me réconcilie pas forcément avec ce genre.
Je dois avouer également que le discours féminin-masculin m'a un peu lassée à la longue.
Ensuite, si je reconnais la qualité d'écriture des thématiques évoquées plus haut, je dois avouer qu'elles ne m'ont pas non plus bouleversée. Bad Queen sera une lecture très importante pour certaines, salutaire aussi, peut-être. Mais cela dépendra finalement du vécu de chacun(e).
J'ai regretté la longueur du roman. Pas en tant que telle, mais parce que le roman délaye beaucoup. J'ai lu en diagonale une bonne partie du roman, sans rien perdre du fil principal. Selon moi, c'est le dernier quart qui est vraiment intéressant, mais il est trop rapidement expédié. le reste n'est pas désagréable à lire, mais j'ai trouvé qu'il manquait de force, n'apportait pas grand-chose de décoiffant ni de nouveau. A contrario, certaines scènes auraient mérité un développement supplémentaire. C'est par exemple le cas de ces mondes alternatifs ou de la scène à coloration un peu SF du début. Des choix que je n'ai pas compris, tant rien n'est expliqué, exploré ni suffisamment développé : le worldbuilding est plus que léger et c'est dommage.

Enfin, j'ai trouvé que le sujet au coeur du roman prenait trop de place dans le roman, au détriment du reste.
Ceci dit, c'est peut-être aussi l'effet recherché : c'est exactement ce que ressent Violaine à un moment, étouffée par ses pensées qui tournent sans arrêt dans le même sens et obnubilée par ce qu'elle vit. Mais je n'ai pas ressenti non plus cette pesanteur dans les mots ni le style. Peut-être parce que le récit n'était pas au « je ». Mais peut-être que cela aussi s'explique, comme une manière pour l'autrice de prendre de la distance, de se protéger de ces émotions dévastatrices.

Certes, je n'ai pas retrouvé ici la plume de l'autrice qui s'amuse des mots et des codes du genre. Mais parfois, les mots ont un rôle bien plus important : celui de guérir des blessures encore vives. Car il y a un temps pour s'amuser, et il y a un temps pour apaiser sa peine. C'est bien ce que j'ai ressenti en lisant Bad Queen : une grande peine sur laquelle les mots agissaient comme autant de petits pansements. Et c'est peut-être cela, le pouvoir le plus fort des mots.
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Violaine est une guerrière aux dons incroyables qu'elle cache. Jusqu'au jour où, imprudente, elle est repérée et enlevée sans possibilité de retour chez elle. Violaine va devoir se créer une nouvelle vie, loin des siens.

Plus qu'une réécriture de l'histoire de la méchante reine de Blanche-neige (celle-ci n'intervient qu'à la fin), nous sommes devant une sombre fresque épique qui m'a tenue en haleine

Entre les batailles, les complots, la politique, on ne s'ennuie pas un seul instant. Il y avait une ambiance roman de cape et d'épée qui m'a beaucoup plu. La touche fantastique est présente mais ne prend pas le pas sur l'intrigue je trouve, ce que j'ai aimé. Par contre la romance est un peu trop évidente.

Les thèmes abordés étaient forts, touchants : la différence, la perte des siens, le deuil, le désir d'enfant, l'amour... Plusieurs scènes m'ont tiré des larmes.

Le personnage de Violaine n'est pas facile, ses actions et pensées ne sont pas toujours en adéquation avec ce que l'on cherche chez un héros et pourtant j'avais encore envie de rester avec elle à la fin. Ses souffrances, sans l'excuser, la rende humaine malgré tout.

Bref, un roman que j'ai lu d'une traite, très bien écrit et qui donne un passé incroyable et une épaisseur à la "méchante" reine de Blanche-Neige.
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C'est le 2ème roman de l'autrice que je lis et c'est donc un plaisir de retrouver sa plume, j'ai vraiment beaucoup aimé cette lecture.

Il s'agit d'une réécriture de conte et plus précisément de la sorcière dans Blanche Neige. C'est un récit de fantasy médiéval avec une touche de SF. J'ai adoré le fait que cette histoire nous fasse découvrir la vie de la sorcière/méchante reine de Blanche Neige (qui se prénomme ici Violaine), avant qu'elle ne devienne celle-ci.

Violaine est une jeune femme qui préfère combattre plutôt que de coudre, et qui a également un fort tempérament. Elle est intelligente, audacieuse et n'a pas sa langue dans sa poche. Comme vous le savez peut-être maintenant, j'aime ce genre de personnage badass qui prend sa vie en main et ne se laisse pas marcher sur les pieds. C'est ce qu'est Violaine. C'est une femme forte dans un monde d'hommes. Mais elle a tout de même des moments de faiblesses et de doutes qui la rendent d'autant plus humaine. On découvre donc sa vie, sa famille, sa façon de vivre et également son puissant don qu'elle doit garder secret. Un jour, elle va cependant attirer l'attention, et en rentrant d'un banquet, va se faire droguer, enlever et torturer. En essayant de s'enfuir elle va se retrouver propulsé dans un autre monde, et ainsi débute l'histoire/l'aventure de Violaine. Elle va découvrir un nouveau pays, de nouvelles coutumes, et également de nouvelles personnes comme : Anicet le mercenaire accompagné de Vivien le ménestrel, la Reine Rosalia de Fleurÿ, ou encore le ténébreux Ciaran Laoch et son ami Adhamhan. Toutes ces personnes, et d'autres encore, vont avoir un impact sur sa nouvelle vie. Elle va ainsi devoir s'adapter à ce nouveau monde et mode de vie, où les complots et les guerres sévices, et également faire le deuil de son ancienne vie et de sa famille.

L'histoire se met gentiment en place, pour ensuite être bien rythmée. L'univers est bien détaillé et les personnages sont bien développés, et attachants pour certains (comme Violaine, Ciaran, Adhamhan). L'intrigue est bien menée et je ne me suis pas du tout ennuyée pendant la lecture de ces 500 et quelques pages. L'écriture est fluide et encore une fois, j'adore la plume de l'autrice. Il y a de l'action, de la romance, des rebondissements, des combats, des complots, de la magie, tout pour faire un bon récit de fantasy.

Il y a des thèmes forts comme la place et la condition de la femme, le féminisme, mais aussi le deuil, la vengeance, la maternité (les passages sur les désirs de maternité de Violaine sont ceux qui m'ont le plus touché personnellement. Ça m'a atteint en plein coeur), l'amour ou encore l'amitié. C'est à la fois un récit très sombre et très humain. J'ai été vraiment captivé par cette histoire et c'est une très belle découverte.
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