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3,77

sur 181 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Lu lorsque j'étais adolescente, je me souviens de cette mère complètement désarçonnée et dépassée au début par son enfant qui ne se développe pas comme les autres et lui prend tout son temps pour essayer de le sécuriser.
Ce petit enfant qui a de nombreuses terreurs et ne sait pas les exprimer, qui hurle et se fait violence devant des choses qui semblent anodines (un simple ballon de baudruche...).
J'ai découvert il y a peu que ce récit autobiographique décrit l'enfance d'un petit garçon autiste qui a dû se battre aux côtés de sa mère pour affronter le monde.
Un texte très fort, marquant.
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Très beau texte lu il y a bien longtemps.
Une maman raconte sa vie avec son petit garçon atteint d'autisme, ses doutes, ses souffrances, sa solitude aussi.
Le livre eu en son temps le Goncourt des lycéens et c'était bien mérité.
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C'est une histoire de femmes. La narratrice est deux femmes à la fois : elle est écrivain et mère, comme deux parties d'elle-même. Elle évoque tout le processus d'écriture, l'intrusion, presque malgré elle, des mots et des personnages dans sa vie, dans sa tête. Elle est d'ailleurs presque possédée par Blanche, son personnage, mystérieux, qui va et vient au fil du récit.

Elle est également la maman d'un petit garçon autiste. Elle décrit la relation fusionnelle et conflictuelle qui existe entre eux. Elle organise une défense contre le monde extérieur pour protéger son fils. Elle est à la fois dans la tourmente et dans la joie des petites victoires.

Sa vie personnelle et sa vie d'auteur sont vampirisées, dévorées par ce "Petit Prince cannibale". C'est un récit poignant, fort, sur cette relation très spéciale (qui m'a particulièrement parlé car il y a un enfant autiste au collège).

Il y a de magnifiques passages d'amour maternel et des passages d'une grande tristesse face à l'impuissance ressentie par cette mère.

J'ai aussi beaucoup aimé la partie sur sa facette créatrice, de vecteur de personnages qui cherchent à s'exprimer à travers elle, mais qui n'arrivent pas toujours à s'imposer.

J'ai beaucoup moins aimé les parties sur le personnage de Blanche, le personnage du roman de la narratrice car sa présence ne m'apportait pas grand chose par rapport au reste du roman, d'autant que cela correspondait aussi aux passages moins réalistes, plus étranges qui me faisaient un peu décrocher.

Ce roman mêle un style poétique à un style plus concret. Ce qui m'a gênée ce sont les envolée irréelles qui ne cadraient pas avec le reste mais j'ai quand même beaucoup aimé le contenu.
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Une véritable broderie. Mais pas de ces broderies ternes et blafardes. Une broderie de fils colorés, une broderie en relief.

Les brins de coton teintés de la femme, de Blanche, de Sylvestre, de l'écrivain, de la mère, de la mère-écrivain et de l'écrivain-mère s'entremêlent, s'entrecroisent dans une danse au rythme de leurs cris, soupirs, souffrances et espérances respectifs. Chef d'orchestre multiple, les solitudes dessinent le canevas de cette symphonie de couleurs.

J'ai tout aimé dans ce petit livre, mais j'ai une préférence pour les passages sur la « condition » d'écrivain et ceux sur cet amour maternel tellement pur dans son inconditionnalité et sa douleur.

J'aurai bien du mal à choisir UNE citation, mais je vais tenter d'y réfléchir.

Ma journée de travail finie, j'ai repris le livre à la recherche des nombreux passages que j'aurai souhaiter citer, pour tenter de choisir parmi eux.
Mais le hasard a fait que mon choix s'est porté sur les pages qui se sont ouvertes en premier entre mes doigts ; je ne me souvenais pas y avoir lu cette image de broderie qui m'a sauter à la tête ce matin quand j'ai commencé à écrire cette critique. Et pourtant... Rien ne s'invente, et tout se réinvente.
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Dans ce roman, Françoise Lefèvre évoque les premières années de son fils autiste. Des années de combat contre l'autisme, où chaque progrès est une victoire gagnée au prix de grands efforts. Élever un enfant autiste est incompréhensible pour qui n'a pas vécu cette situation. le terme de cannibale du titre prend tout son sens : « Je me souviens de tout et de rien. Si je devais n'employer qu'un seul mot pour parler de cette époque, je dirai « transfusion ». J'ai la nausée et le vertige quand je me rappelle certaines étapes, ces heures chaotiques où j'ai cru perdre ma vie à t'insuffler toute mon énergie. J'ai cru perdre la tête à lutter contre ta force d'opposition, tes refus, tes colères et surtout tes cris. Tes cris me transperçaient le cerveau. Je t'aurais tué parfois de me faire si mal, d'aspirer avec tes hurlements toute ma poésie. Mes pensées. Ma bonne volonté. Tout mon amour. Mon increvable amour pour toi. Tu prenais tout et ne donnais rien. Tu mettais toute ton énergie à ne rien donner. »

Elle évoque aussi les jugements des autres devant ce handicap si mal compris « Tu m'éreintes, Sylvestre, tu m'éreintes. Mais les autres me fatiguent encore davantage. le choeur des autres. Ceux qui savent tout et n'écoutent rien. »
C'est un roman d'amour, un roman de bataille. le roman de l'amour d'une mère pour son fils, le roman d'une bataille pour faire sortir l'enfant de son isolement et petit à petit l'amener au monde. C'est cela finalement, une deuxième naissance lorsque l'enfant sort de son mutisme et commence à communiquer. Jean est mort, l'enfant s'appelle désormais Sylvestre, un nouveau prénom puisqu'il a une nouvelle vie.
L'auteure porte en elle un roman qu'elle peine à écrire. le personnage de Blanche la hante et le destin de celle-ci semble évoquer le destin de cette mère et de son fils. J'ai vraiment apprécié la façon dont l'auteur parle de son métier d'écrivain « Il y a tant de retrait, d'enfermement dans l'acte d'écrire que c'est étrange d'imaginer toutes ces pages ayant leur propre vie. Infusant à d'autres êtres une force bénéfique, alors que pour les écrire on s'est privé de tout. » Elle parle d'enfermement et de retrait pour le métier d'écrivain, finalement l'écrivain serait-il aussi enfermé que le sont les autistes ? L'acte d'écrire leur permettant de faire communiquer leur monde intérieur avec le monde extérieur.

Les mots de l'auteur se déversent tantôt avec douceur, tantôt avec fureur. Au départ j'ai eu un peu de mal avec ce déferlement de mot, je me suis sentie happée, submergée. Et finalement, je me suis laissé porter et emporter par la vague des mots. Que de force dans ce texte ! de nombreux passages m'ont marquée et bouleversée, les mots de Françoise Lefevre sont d'une grande beauté.

Certains ont reproché à l'auteur de ne pas avoir évoqué (ou à peine, en remerciement) le rôle des professionnels et du père auprès de l'enfant. Mais ce roman n'est pas l'histoire d'une thérapie. C'est l'histoire d'une mère et de son fils.

C'est une histoire forte et profonde, une très belle histoire d'amour.

Devenu adulte, Sylvestre (ou plutôt Hugo) a également écrit un livre racontant son histoire L'empereur c'est moi. Il a également participé à un documentaire dans lequel il parle de son autisme : Hugo parle de Sylvestre de Sacha Wolf.
Lien : http://tantquilyauradeslivre..
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J'ai découvert ce roman il y a quelques mois, grâce à un ami. Je n'ai jamais eu d'enfant autiste. Je ne suis pas écrivaine. J'ai quelques expériences professionnelles, comme travailleur social. Ai-je su parler à ces parents d'enfant autiste ? Mes bras silencieux plus souvent que les mots, l'épaule trempée de la pluie de leurs yeux. J'ai lu à petites gorgées ce roman. L'énergie de cette écrivaine qui ne lâche rien, de cette mère qui ne baisse pas les bras m'a engloutie. Elle dit, voudrait hurler son désarroi, ses inquiétudes, ses joies. Elle se fait dévorer et reste contre vents et marées, debout, l'esprit en éveil. Leçon de vie. L'extraordinaire force insoupçonnée. Entourée des sachants, que l'on voudrait ignorer, nous aussi en lisant. Comment gommer la profondeur du désespoir ?
Un livre singulier et essentiel, d'une puissante qui balaie les égratignures et les bobos.
Au fil des mots, cette proximité qui se bâtit, ce « nous » qui s'esquisse d'une étrange alliance. Il y a comme cela, des livres dont vous ne sortez pas indemne. Mots ciselés dans la souffrance, eux fondus dans le minuscule, le gain d'un bout de mie mâchée. Oh petit cannibale que tes canines sont pointues, que notre monde manque de sensible, de colère ou de rage.
Parfois les larmes sont invisibles, elles gouttent sur les pages et l'on voudrait une trêve qui ne soit pas la mort, juste une bonne tranche de pain frais.
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Dans ce roman, Françoise Lefèvre évoque les premières années de son fils autiste. Elle évoque aussi les jugements des autres devant ce handicap si mal compris « Tu m'éreintes, Sylvestre, tu m'éreintes. Mais les autres me fatiguent encore davantage, le coeur des autres, ceux qui savent tout et n'écoutent rien».
C'est un roman d'amour, un roman de bataille. Un roman d'amour entre une mère et son fils, le roman d'une bataille pour faire sortir l'enfant de son isolement et petit à petit l'amener au monde. Beau texte fort et tellement profond. (Grand prix des lectrices ELLE 1975).
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Très beau témoignage d'amour et de tendresse... d'une mère pour cet enfant différent qui la grignote chaque jour un peu plus
" ...tous les problèmes sont posés... et sur le tableau noir du malheur... avec des craies de toutes les couleurs il dessine le visage du bonheur " ( citation empruntée à Prévert ) résume assez bien l'état d'esprit de ce petit livre.
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Oui, le personnage de Blanche apparaît, mais en filigrane. Car le personnage principal, c'est Jean, qui a décidé de changer de prénom, car Jean n'est pas intéressant et il est mort.

En s'ouvrant à la vie, l'enfant autiste change de nom et devient Sylvestre.

La mère peut alors raconter ses jours et ses nuits pour arracher son fils à l'autisme et à ses "crises".

Son amour, toujours, plus fort que tout ; plus fort que sa fatigue et son découragement ; plus fort que son envie d'écrire.

Un très beau roman, mais qui ne sera pas un coup de coeur, car elle fait la part trop belle à la mère et peu aux autres acteurs (même si l'auteure les remercie en début dédicace).

La musique qui teint peu de place dans ce roman, même si le personnage de blanche est une cantatrice et même si un flûtiste vient aider Jean-Sylvestre a sortir de son autisme.

L'image que je retiendrai :

Celle des "crises" de Jean-Sylvestre au supermarché, que les personnes autour qualifient de crise de colère.
Lien : http://motamots.canalblog.co..
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Le petit prince cannibale" est un livre très émouvant, tant par le thème abordé que par l'écriture.
Françoise Lefèvre a écrit cet ouvrage avec ses tripes, parle de la difficulté de s'occuper de son enfant différent, considéré comme presque débile, voué à être accueilli en établissement spécialisé.
Ce livre est le combat d'une mère, essayant chaque jour d'entrer en communication avec son petit garçon. Une mère qui souffre de le voir se balancer, de l'entendre crier, de refuser de mâcher, de se faire dessus. Elle crie aussi, intérieurement, et se consume.
Sa vocation ? Elle doit l'oublier, tant ce petit être lui prend du temps, lui happe son énergie, elle est parfois sur le point de sombrer dans une certaine folie, face aux difficultés. le peu qu'elle puisse écrire, durant ces années, concerne Blanche, une cantatrice certes adulée par son public, mais délaissée par l'homme qu'elle aime, et de surcroît amoindrie et défigurée par la maladie qui la ronge. Des mots jetés sur le papier, en parallèle avec la situation de l'auteure, qui peine à surmonter la différence de son petit, enfermée dans ce huis clos avec lui, si seule et impuissante. Il n'y a que peu de choses en retour, mais elle guette le moindre progrès, le mot qui sort enfin, le sourire tant espéré qui se dessine. L'abnégation est de mise, cette mère se résout, malgré la complexité, à aller vers son enfant, à entrer dans son monde, à profiter des instants fugaces mais intenses, où il vient vers elle, lui touche les cheveux, lui caresse le visage. Mais le regard de son fils s'assombrit soudainement, il repart dans sa bulle, les derniers progrès disparaissent, tout est à recommencer.

"Mère courage",est le titre que je donne à cette récit, tant le parcours est difficile. C'est un hommage aux parents d'enfants différents, mené par une écriture sensible, poétique et tremblante d'émotions diverses.

Des mots posés délicatement parfois, pour apaiser la douleur de la situation, et des termes plus durs et des cris, quand les nerfs lâchent et que la rage l'emporte.
N' hésitez pas à le découvrir !
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