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3,77

sur 180 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Encore une petite merveille des doigts de la romancière Françoise Lefèvre. Je ne me lasse pas. Je me délecte de sa plume. Je savoure chacune de ses lignes. C'est beau. C'est fort. C'est vrai.

C'est vrai car c'est la maman qui écrit ici un pan de l'histoire de son petit prince cannibale. Atteint d'autisme, Jean vit dans son monde et en revient pour devenir un enfant ordinaire. Mais dans son monde, lorsqu'il écoute de longues heures l'eau dégouliner des tuyaux, qu'il hurle quand on l'appelle Jean exigeant un autre prénom ou qu'il se bouche les oreilles et hurle à la vue d'un ballon, c'est un cataclysme pour la maman, elle se fait vampirisée, mangée par les cris et les regards mauvais des gens qui jugent. La maman fait preuve d'une patience digne des plus grands moines. Une patience qui m'a subjuguée et impressionnée tout le long. Évidemment cette patience trouve sa source dans l'amour car ce récit déborde d'amour et de tendresse.
On parcourt durant 153 pages les pensées de la maman, ses réflexions sur la grossesse, la naissance, l'enfance, la société inadaptée pour la différence.
Le tout avec un flux d'émotions permanent, une légèreté poétique sur la lourdeur des difficultés. Car l'amour toujours lui, fait déplacer des montagnes, donne toutes les réponses aux doutes, rend possible l'impossible et démontre qu'un enfant quel qu'il soit n'est autre qu'un petit prince dont le principal besoin est l'Amour.
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J'apprécie cette auteure, j'ai tardé à lire ce livre car je pressentais qu'il y aurait de la douleur.
Malgré tout, ce combat de 4 années pour sortir son fils de l'autisme, fut une réussite. Se battre contre la maladie et vaincre pour son enfant, abandonner son métier, sa vie, juste pour être là à chaque instant, pour le retenir de sombrer encore plus dans son univers. Lui tenir la main, le calmer, le rassurer et lui montrer le chemin petit à petit, jour après jour, pour qu'enfin il quitte sa planète.
C'est éprouvant comme combat, et l'auteure a su nous faire part de toute cette souffrance, les difficultés.
Un très beau témoignage sur cette maladie et sur la relation d'une mère avec son enfant.
Bien sûr la plume est toujours aussi délicieuse.
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Françoise Lefèvre est une écrivaine atypique. Son écriture est toute en délicatesse et en poésie, faite de petites phrases et de mots qui « tambourinent » souvent le coeur.
J'avais déjà lu d'elle « La grosse », un beau roman qui racontait l'histoire une grosse femme, garde-barrière et que tous les habitants grossophobes de son village rejetaient.


« le Petit Prince cannibale » n'est pas un roman. C'est écrit comme un roman, mais c'est l'histoire folle d'une partie de la vie de l'auteure. Elle raconte avec souvent des mots vibrants, des mots qui m'ont fait vaciller, qui m'ont fait vriller le coeur et qui m'ont donné des violents uppercuts, le combat insensé qu'elle a mené pendant 4 ans avec son fils déclaré autiste.


C'est le cri d'une mère qui aime son enfant, et qui pense que seul l'amour le sauvera. Qu'elle pourra faire sortir un jour son fils de ce monde où il est resté enfermé.
Françoise Lefèvre, aura pendant plusieurs années, tout sacrifié, aura mis sa vie entière et même sa vie d'écrivaine entre parenthèse.
Son livre nous donne une grande leçon de vie. Il est aussi un magnifique témoignage sur cette maladie qui illustre cette relation extraordinaire d'une mère avec son enfant.


Le livre est déchirant, il est plein d'humanité, rempli d'amour, rempli d'espoirs, de désespoirs, de désillusions, de nuits blanches, de cris, de fatigue, de patience, de colère, de sanglots, de caresses, de tendresse, de survie et d'attente, toujours d'attente. Encore de l'attente de voir ce ne serait-ce qu'une minute une amélioration à la maladie de son fils.
Françoise Lefèvre écrit que le plus dur pour elle n'est pas le mutisme ni l'indifférence de son fils, mais ce sont ses cris.

« le Petit Prince cannibale » est un livre qui m'a déstabilisé par cette mère qui hurle sa souffrance et sa solitude, mais qui chaque jour continue d'espérer.


Pour information, le petit garçon a aujourd'hui 37 ans, il s'appelle Hugo Horiot. Il est écrivain et comédien.
Dans une interview, il dit ceci :

« Vers six ans, je me suis dit que si ma mère, la personne qui m'aimait le plus, se donnait tant de mal pour que j'accepte de vivre dans ce monde, ce serait peut-être bien que je le fasse. »

C'est alors qu'il annonça à sa mère qu'il changeait de prénom. Il s'appelait Julien, il s'appellerait désormais Hugo, son second prénom. C'était, explique-t-il, une façon de tuer en lui le dictateur qu'incarnait Julien, un puritain qui ne souffrait aucune compromission et préférait son rêve à la réalité bruyante.
Hugo représentait en lui la voix de la diplomatie.
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Ce livre semble un long et douloureux poème d'amour d'une mère à son fils autiste. Françoise Lefèvre témoigne d'années de lutte acharnée, avec une alternance de doutes et d'éclairs de perspicacité, pour qu'éclate la bulle de souffrance dont est entouré son enfant. Cela se joue au détriment de sa vie de femme et surtout de sa vocation d'écrivain...qui pourtant, donne tout son sens à sa vie. C'est un amour quasi fusionnel entre un enfant inconsciemment tyrannique et une mère sans doute en mal de reconnaissance.
Devenu adulte, Sylvestre (alias Hugo) a écrit un livre, en écho à celui de sa mère, où il raconte son histoire "vécue de l'intérieur" : " L'empereur c'est moi". Il a aussi été le sujet d'un documentaire réalisé par Sacha Wolf, et dans lequel il parle de son autisme : "Hugo parle de Sylvestre".
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Chant d'amour, d'abnégation, de don total de soi, de renoncement, d'une mère à son fils autiste. Dans la douleur. Pour qu'il renaisse, qu'il vive, qu'il soit accepté par les autres, qu'il accepte le monde qui l'entoure. Des années de lutte, d'acharnement, de doutes, de perspicacité, de construction, pour qu'il devienne un être accompli, pour qu'éclate la bulle de souffrance. Au détriment de sa vie de femme, d'écrivain. Mère admirable, elle a, semble-t-il, tout misé sur cet amour inconditionnel, au risque de s'y perdre, d'y noyer sa famille, son couple, ses autres enfants, sa vocation. Amour fusionnel entre un enfant tyran et une mère combative qui a donné toutes ses forces, parfois avec violence, combattu les idées reçues, seule contre les institutions médicales, scolaires et contre son entourage, sans regrets.
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Un très beau livre, l'auteur décrit sa maternité tellement justement que cela m'a fait revivre la mienne. Les sensations qu'on oublie vite dailleurs. "Alourdie par toi, ralentie, presque entravée dans ma marche, je ne me sens ni faible, ni démunie,mais remplie de la même force que cette femme qui maintient ouverte la gueule d'un lion sur cette carte du tarot qui s'appelle justement la FORCE.''
Les descriptions des moments d'allaitements sont eux aussi juste magnifiques. ''Le plus fabuleux c'est d'être un corps à manger, un corps nourrissant. Cette fuite du lait vers ta bouche adorable, vorace, c'est aussi la fuite du temps. Alors, je reste là, en pleine détresse, en pleine lumière, sachant bien que c'est aujourd'hui, l'éternité. Maintenant. Et tout de suite. En moi tout se réconcilie. Tout s'apaise. J'aime le monde. La mort n'existe plus''.
Au delà d'être le témoignage de la maman d'un enfant autiste, c'est le témoignage d'une maman avec un grand M.
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Dans cet ouvrage à forte résonance autobiographique, une femme écrivain nous fait vivre les quatre années qu'elle passe à combattre l'autisme de son enfant. Elle consacre ses journées à tenter de le sortir de son enfermement, à apaiser ses souffrances. Pour cela, elle n'hésite pas à entrer dans son monde étrange et effrayant. Refusant l'avis des spécialistes, elle se fie à ses intuitions, alternant les moments d'exaltation quand de petits progrès se font sentir et les moments d'abattement quand l'enfant régresse et que tout s'écroule.

Il y a une seconde histoire dans ce livre (une sorte de roman dans le roman) car cette maman, quand elle peut se libérer, essaye d'écrire. le personnage principal de cette deuxième histoire s'appelle Blanche et sa vie est une tragédie. J'ai eu un peu de mal avec l'intrusion de Blanche dans "Le petit prince Cannibale", sans toutefois que cela gâche ma lecture.

Vous l'aurez deviné, j'ai beaucoup aimé ce livre qui parle si bien de l'amour maternel. Etre mère apporte beaucoup de bonheur mais c'est aussi une source de frustrations quand on doit s'oublier pour le bien de son enfant. C'est le choix douloureux de la narratrice quand elle met sa vie d'écrivain entre parenthèses pour se donner corps et âme à un petit prince qui souffre.

"Il faut, Sylvestre, que j'accepte d'être moins exaspérée par tes crises de violence, ces ornières où tu tombes si souvent. Il faut que j'accepte de ne plus écrire, de remettre mon livre sans cesse à demain avec tout le malaise que cela fait naître en moi. Il faut que j'accepte enfin que tu me prennes tout et que tu ne me donnes presque rien."

Il convient de préciser que ce livre n'est pas uniquement un témoignage sur la difficulté d'élever un enfant autiste, c'est aussi une oeuvre littéraire à part entière, d'une grande sensibilité.

Un livre qu'on ne peut quitter une fois commencé…
Lien : http://sylire.over-blog.com/..
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Ce récit est celui d'une écorchée vive. Une femme - une écrivain - à fleur de peau, dont les rapports à la vie et aux éléments sont toujours entrés en dissonance par rapport à ceux des autres. La plupart du temps incomprise, peinant à trouver sa place parmi les autres.

Une femme devenue mère de quatre enfants, dont un différent. Dont les rapports à la vie et aux éléments sont toujours entrés en dissonance par rapport à ceux des autres Incompris. Peinant à trouver sa place parmi les autres.

Ensemble, par le truchement d'heures acharnées à combattre l'autisme, souvent sans aide extérieure, ce duo fusionnel va s'extraire de leurs difficultés à être au monde, pour trouver et revendiquer leur place dans la société.

De manière percutante, parfois chaotique mais toujours sans fard, elle livre presque crûment la vérité nue du quotidien avec son fils. le silence effroyable, le désespoir face à ce travail titanesque qui est celui de trouver la porte d'entrée pour entrer en relation avec son fils. Ses combats à bras le corps, au sens propre comme au sens figuré, pour le faire exister et lui donner les clés de la communication, lui offrir un passeport pour être accepté dans une société normée.

Ce témoignage parle de la solitude crasse face au handicap, le néant que l'on peut ressentir face à l'ampleur de la tâche, qui semble même indéchiffrable. Comment apprivoiser le monde dans lequel vit son enfant, pour ensuite bâtir des ponts solides avec celui dans lequel nous vivons nous ? Vertigineux, ce livre parle aussi de l'incompréhension de l'entourage proche - ou non - et de leur jugement facile.

On se sent légèrement bousculé par cette écriture crépusculaire où tout devient possible : la frontière entre rêverie et réalité semble frêle, parfois même inexistante. L'univers de l'écrivain, qui l'appelle, qui l'aspire presque parfois, s'entrechoque avec celui de la mère charnelle et tourmentée qu'elle est par ailleurs. Cette dualité nécessaire se ressent de manière troublante dans ce récit, dévoilant le chaos inévitable lié à ce quotidien acharné, et la difficulté à trouver un équilibre salvateur.

Dans l'adversité, on peut être capable du pire comme du meilleur. Alors que cette maman est poussée dans ses retranchements, devant faire face à un combat dont elle n'imagine pas la portée, est sortie du plus profond d'elle même une énergie du désespoir comparable à une force dévastatrice et créatrice. Celle-là même qui l'avait portée pour l'écriture de ses ouvrages et qui a pris le relais ici, et lui a permis de dépasser les difficultés dans lesquelles son fils et elle semblaient enlisés.

Ce livre est l'appel d'une maman qui a traversé des tempête et réclame le droit d'être entendue et reconnue ; une maman qui s'est tout d'abord noyée pour mieux renaitre de ses cendres. À travers une écriture plurielle dont pourtant la justesse est saisissante, l'auteur nous emmène dans la sphère de l'intime sans fausse note. Elle revient sur ce long parcours, avec simplicité et intelligence, et témoigne de cette renaissance que l'adversité, contre toute attente, lui a apporté.

Rétrospectivement, ce terrifiant combat du quotidien résonne comme un long cri dans un silence assourdissant. Une rage de vivre et de s'en sortir pour ce duo soudé et magnifique entre cette mère et son fils. Et aussi un bouleversant partenariat qui a tenu bon, contre vents et marées, et dont la pugnacité a permis des éclaircies dans leur quotidien, puis un avenir possible pour son enfant.



Un livre à part dans le paysage littéraire français ! Faites cette découverte, osez cette expérience de lecture unique ! Cette défense des enfants différents et de l'autisme en particulier ne devrait pas vous laisser de marbre. Bonne lecture !



Lien : https://auxpetitespepites.bl..
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Le Petit Prince cannibale est une espèce d'ovni, un de ces récits autobiographiques, qui raconte tout et rien à la fois. La protagoniste, écrivain, tente d'écrire l'histoire de Blanche, une cantatrice, atteinte d'un cancer qui lui ronge la peau et qui est morte noyée façon Anne-Marie Stretter. Mais cet écrivain est aux prises avec l'autisme de son fils Sylvestre, trouble envahissant, qui dévore tout son temps. Ces deux récits parallèles trouvent des échos sans fin : Blanche est à l'image de l'écrivain - un dialogue s'engage entre les deux qui leur permet d'avancer- , le cancer à l'image de l'autisme, l'enfant à l'image d'un petit prince qui redécouvre le monde et offre à sa mère un monde de violence et de poésie plus concret que n'importe quel roman. Au-delà du portrait juste et saisissant qui est fait de l'autisme, ce roman est aussi une ode à l'écriture, à son impérialisme et à sa nécessité : comme l'autisme, elle semble d'un même mouvement scléroser et révéler la vie. Côté style, même si certains passages contiennent des métaphores un peu surannées, on sera touché par la poésie omniprésente : quelques passages sont tout bonnement anthologiques, qu'il s'agisse de réflexions sur la littérature ou sur l'autisme ou, plus largement, sur le fonctionnement des enfants. Car l'autisme, même s'il nous est présenté comme éreintant par la femme qui subit celui de son enfant, est aussi une invitation à ne pas figer le monde imaginaire des gamins, mais à y entrer, à le stimuler. Il y a une forme de pureté dans cet imaginaire qui refuse de se laisser dompter, et tout poète se retrouve dans l'image de Sylvestre.
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La vie d'une maman et de son fils autiste, qui veut l'aider seule sans l'aide de médecins, psy etc....
1 livre plein de courage, de force et de patience....
Je recommande !!!!
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