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Critique de Rinat


le livre est certes passionnant à lire quand on est rimbaldien puisqu'il contient une foule d'informations et de précisions que l'on ne connaissait pas, et on se replonge dans cet univers avec un grand plaisir ; en ce sens c'est de la belle ouvrage.
Sauf que le livre a les défauts de ce genre de biographies, aussi sérieuses, aussi honnêtes, aussi fouillées soient-elles : on passe complètement à côté de l'être qui a écrit ces poésies ! La poésie de Rimbaud dépasse Rimbaud et ce n'est pas en recensant tous les faits et gestes de l'auteur jusqu'au moindre détail que vous trouverez en lui ce qui a fait cette clarté, ce chant si profond, vrai et mystérieux et qui fait qu'on le lit encore (cf le Contre Sainte-Beuve de Proust et les articles de Simon Leys).
Jean-Jacques Lefrère donne l'impression de reprendre sans arrêt Rimbaud comme on reprendrait un mauvais élève ou un chenapan en lui tirant l'oreille parce qu'il a été malpoli avec son professeur. Il passe à côté de son génie, et les pages sur les lettres du Voyant sont symptomatiques en ce sens que le biographe s'intéresse plus de savoir à quelle heure a été postée la lettre et combien coûtait le timbre qu'à ce qui anime le poète. Disons que Rimbaud tapait dans les boîtes et Lefrère, en bon professeur, en garant de la normalité, en documentaliste consciencieux, range les boîtes dans le bon ordre sur ses étagères.
Au contraire de Borer, de Bonnefoy, de Munier, lui ne va jamais se mouiller, sous couvert d'être objectif, et par là même faire montre d'un académisme combattu par Rimbaud. On dirait qu'il n'a pas compris tant il passe à côté de la flamme : sûr que lui et ses amis les positivistes ne vont pas s'y brûler !
Il ne faudrait pas qu'un mausolée en béton étouffe le murmure de Rimbaud.
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