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3.94/5 (sur 72 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Luxeuil-les-bains , le /12/1949
Biographie :

Alain Borer (né en 1949) est poète et écrivain français, professeur d’enseignement artistique à l'École supérieure des Beaux-Arts de Tours depuis 1979 et "Visiting Professor" en littérature française à l'University of Southern California, Los Angeles, depuis 2005.

Enfance à Luxeuil-les-Bains (Franche-Comté) ; études à Genève (Institut Florimont, 1965-69), Nancy (Lycée Poincaré, 1970), Paris (Lycée Henri IV, 1971), Paris VII-Jussieu et Paris X-Nanterre ; séjours en Croatie (1974-80), puis à Rome (1986-89) ; professeur d’enseignement artistique à l'École supérieure des Beaux-Arts de Tours depuis 1979 et visiting professor en littérature française à University of Southern California, Los Angeles, depuis 2005 ; réside en Touraine, à Chaumussay, où il est co-fondateur, avec Jean-Marie Laclavetine et Jean-Jack Martin, de l'« école de Chaumussay »
.
Chevalier (1985) puis officier (1991) des Arts et Lettres, président du Printemps des poètes, Alain Borer a reçu le prix Édouard Glissant 2005 décerné par l’Université Paris VIII pour l’ensemble de son œuvre. Après le prix Joseph Kessel pour son roman Koba (2003), il est lauréat en 2008 du 70e prix Apollinaire, le « Goncourt de la poésie » pour Icare & I don't (Seuil).

Le nom d’Alain Borer est associé à celui d’Arthur Rimbaud, auquel il a consacré trente ans de sa vie : à 17 ans, à l’âge auquel « on n’est pas sérieux », Alain Borer dirige Le Bateau ivre, revue des étudiants de l’Institut Florimont, à Genève ; à 27 ans, il arrive au Harar, en Éthiopie (au même âge auquel Rimbaud y arriva lui-même, en 1880) ; il en rapporte un film, Le Voleur de feu, avec Léo Ferré, diffusé sur TF1 en mai 1978, et aussi deux livres devenus classiques : un livre-album, Un sieur Rimbaud, se disant négociant, avec Philippe Soupault (Lachenal & Ritter, 1984), et son développement en essai et récit de voyage, Rimbaud en Abyssinie (Fiction & Cie, 1984, et Points-Seuil, 2004) ; à 37 ans, cessant d’écrire sur l’homme aux semelles de vent (Adieu à Rimbaud, 1991), à l’âge auquel Rimbaud est mort, après avoir livré avec L’Œuvre-vie, édition du centenaire (1991), un monument original, qui renouvelle de fond en comble la cartographie rimbaldienne.
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Source : Wikipédia
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On pense souvent, à tort, que : Il faudrait sauver le français menacé de tous côtés par l?appauvrissement, la simplification, l?écriture électronique, la novlangue inclusive, les sigles, l?anglais, l?arabe? L?état d?appauvrissement de la langue française ne serait qu?un symptôme parmi d?autres de la décadence de notre civilisation. Les jeunes en France connaitraient de moins en moins leur langue. Le baccalauréat ne vaudrait plus rien. Mais souvent, on ne sait pas que : Geofroy Tory de Bourges au XVIe siècle ou André Moufflet dans les années 1930 avaient les mêmes constats alarmistes sur la langue que nos contemporains adeptes du registre de la déploration, comme Alain Finkielkraut ou Alain Borer? La pratique du français n?a jamais été aussi homogène sur tout le territoire de la France. Le niveau d?éducation de la population n?a jamais été aussi élevé. Le français reste parmi les langues les plus parlées au monde ; il fait partie des trois langues le plus souvent apprises comme langues étrangères, en se classant après l?anglais et l?espagnol. À force de le lire et de l?entendre, cela semble admis : la langue française serait en péril. Diverses menaces contribueraient à la dégrader : les argots, les anglicismes, les barbarismes, le langage SMS, le politiquement correct, etc. de fait, défendre la langue est devenu un prétexte facilement recevable pour tempêter contre la société contemporaine (forcément décadente). Mais qu?est-ce donc qu?aimer la langue française ? C?est passer du temps à lire, parler, écrire et surtout s?interroger : sur la langue, mais aussi sur les discours qui la concernent et sur ceux qui sont tenus en son nom. le français n?est pas figé, il a une histoire, qui continue à s?écrire. Pour poursuivre ces réflexion sur la langue française, lire l'ouvrage de Maria Candéa et Laélia Veron « le Français est à nous ! Petit manuel d'émancipation linguistique ». Un livre pour se forger un point de vue éclairé et critique non seulement sur la langue française, mais aussi sur les discours tenus en son nom. En librairie le 11 avril 2019 Pour en savoir plus ? https://bit.ly/2WP5yPy Éditions La Découverte Réalisation vidéo © Johanna Bourgault

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Citations et extraits (40) Voir plus Ajouter une citation
Quelle déception de constater que M. Borer a écrit ce livre pour lui seul. Lui seul ou pour une petite frange d'érudits aptes à avaler sa rhétorique épuisante.Prof de Lettres, j'ai sauté sur ce livre comme sur un bon dessert et je l'ai refermé à la 130ème page en soupirant de soulagement. Si l'on veut faire aimer la langue française, la préserver, encourager l'émergence de nouveaux mots français, il faudrait d'abord commencer par utiliser un langage intelligible par tous. Je ne dis pas de rédiger en français de la rue, loin de moi de telles envies, mais de ne pas assommer les lecteurs et les décourager avec des phrases comme (je cite) : "Où reconnaître le souci acribique de la langue française d'échapper aux significations aléatoires par le contexte, en dessinant un concept absolu.". A qui souhaitez vous vous adresser, Monsieur ? à vos pairs érudits déjà convertis ou à tous ceux qui manient mal la langue et qui auraient pu trouver intéressant de votre part un recadrage compréhensible pour eux... dommage pour nous. Je vous laisse à vos métaplasmes et à vos silures et je retourne faire la classe à mes petits "angolais"...
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Rien n'est plus choquant pour l'amour de la langue, le respect de soi le plus élémentaire, la préoccupation de la culture ou de ce que cela pourrait être, que de voir la légèreté avec laquelle a été votée la loi Fioraso. Les déclarations politiques relèvent de ce que Hitchcock appelait des "mac guffin" : des harengs rouges. Ils servent à détourner l'attention du bedeau pour le mener où l'on veut. Afin de ne pas se laisser distraire par les harengs rouges, une seule méthode, celle des arts plastiques : il faut déduire les intentions des faits.
Ainsi la loi Fioraso (par son article 2) voulait-elle hypocritement développer l'anglais ("faciliter l'usage des langues étrangères") à l'université ("dans certains cours") contre différentes lois de la République et en contradiction même avec la Constitution, qui fait de la langue française la langue de la République ; mais, selon l'antique méthode du cheval de Troie, cette loi n'avait au fond qu'un seul objectif stratégique, en application du projet anglophone-européen, et de la loi de libéralisation des universités, celui de livrer l'universel à l' "anglobal".
Cette loi scélérate fut opportunément dévitalisée par un acte de résistance du Sénat ; mais tel est le reniement de soi dont Fioraso est le nom : il y eut un Allègre auparavant et d'autres capitulards viendront pour annoncer comme eux que "l'anglais ne devrait plus être considéré en France comme une langue étrangère" ; cette vision stratégique gouvernementale entrera dans les mœurs aussi sûrement que l'apprentissage de l'anglais aux petits Français à l'école maternelle, dont la seule annonce indignait Le Canard enchaîné, naguère encore, en 1988...
- et pour cause : une langue apprise à la maternelle forme ce que Chomsky appelle un "langage institué". Autrement dit, la langue excède son apprentissage : apprendre l'anglais à la maternelle, c'est assurément apprendre beaucoup plus qu'une langue. Le projet d'apprendre l'anglais à la maternelle (avec la méthode globale ?) serre un tour d'écrou en faveur de la langue du maître :
que l'enseignement se généralise en anglais dans toute l'Europe et de la maternelle à l'université, telle est en effet la logique des gouvernements soumis à la Commission de Bruxelles, la logique du libéralisme européen et celle de la détestation de soi qui accompagne le naufrage des Etats-nations - parousie prévisible de l' "englobish" en néolatin, dupliquant les Etats-Unis d'Amérique et occupant pleinement son empire continental potentiel. Ainsi la loi Fioraso venait-elle opérer ce grand renversement historique : le contraire de l'ordonnance de Villers-Cotterêts, par laquelle la langue française s'émancipait du latin. Et qui restait le plus ancien texte juridique français encore en vigueur.
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"Il y a d'autres peuples qui [veulent] nous interdire de parler notre langue..."
Charles de Gaulle, Arras, 1914

Cette passion structurelle a d'innombrables antécédents, comme les Hollandais qui interdisaient aux protestants français réfugiés en Afrique australe d'user de leur langue (ce dont s'indignait encore Jean Jaurès en 1884), comme les Américains de l'Etat de Louisiane qui promulguèrent en 1921 une loi interdisant de parler français, ou comme les colons flamands du Congo belge qui encourageaient le lingala puis le latin afin de ne pas propager le français - domaine où leurs descendants se surpassent aujourd'hui, dans l'agglomération flamande de Menin où parler français est interdit par la loi et par des pancartes dans les magasins ;
or, dans cette grande Europe civilisée qui peut infliger aux Etats de lourdes amendes pour des histoires de réglementations économiques, pas une voix ne s'élève, pas un politique, ni européen ni français, nul Barroso, pas un "pays ami", pas un citoyen pour s'indigner contre ceux qui, au cœur même de l'Europe, se croient permis d'interdire par la loi de parler une langue, quelle qu'elle soit, en l'occurrence une langue de la Communauté et langue internationale parlée sur cinq continents... C'est dire en même temps la faiblesse de notre capacité de défense, sinon la haine de soi partagée, ou un commun projet de faire taire la langue française. Les Français sont les Flamands d'eux-mêmes.
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Apprenons que parler l'anglais constitue, de facto, le projet officiel et explicite de la Commission européenne. Avez-vous été consulté ? On pouvait imaginer une Europe intelligente, démocratique, riche de ses cultures : "La langue de l'Europe, c'est la traduction, pas l'anglais" expliquait fortement Umberto Eco.
"L'Union européenne s'est formée en ignorant les parentés culturelles concrètes qui peuvent exister entre les différentes nations", s'indigne Agamben ; elle parachève désormais les visées de l'hégémonisme anglo-saxon ; la langue française fut la langue du traité de Rome et de l'Europe des Cinq (jusqu'à l'entrée de l'Angleterre dans la Communauté, et en dépit de quelques promesses trahies), l' "anglobal" sera celle de l'Europe libérale unifiée.
Ces directives européennes, sans aucune consultation démocratique (sans aucune résistance non plus), s'imposent de façon contraignante aux Etats surveillés, classés, blâmés comme vingt-huit potaches, humiliés ou récompensés, soumis au maître ; au fond, près du radiateur, la France infantilisée entend d'année en année la notification de son avant-dernière place ("25e" en 2013), le bonnet d'âne étant à envier à l'Italie, au banc des nations civilisées... Personne ne réagit - si ce n'est pour assurer que nous allons redoubler d'efforts - et le ministère d'envoyer force circulaires, et la presse de fustiger : "LES FRANCAIS NULS EN ANGLAIS."
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Aucune langue n'est supérieure à une autre, seulement toutes diffèrent par un projet singulier (il faut dire en quoi, au juste) et, en cela, philosophiquement se complètent ; "on ne connait pas de langues pauvres [...] Elles fourmillent de subtilités qu'on n'attendait pas" (Henri Michaux, "Poteaux d'angle"). Chacune rétablit plus ou moins ce qui manque à l'autre par des artifices qui manquent à l'autre. C'est pourquoi il faudrait les étudier toutes pour philosopher, et c'est cette même raison pour laquelle il serait ridicule de traiter de la "Précellence du langage français", comme Henri Estienne en 1579 (...) il ne s'agit que de la singularité de notre langue, de sa singularité à elle qui la constitue en langue française, à l'exclusion de nulle autre, chacune ayant son "génie" et n'existant qu'à cette condition :
la langue sait sur nous des choses que nous ignorons.

p.14
Italiques sur "singularité" et "singularité à elle" dans "il ne s'agit que de la singularité de notre langue, de sa singularité à elle qui la constitue en langue française"
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les linguistes sont sous le capot, donc ils ne voient rien venir. La linguistique ne pense pas, c'est le prix élevé de sa prétention scientifique. Et c'est pourquoi le linguistique "n'est pas le garant d'une culture" [Hagège] ; mais alors qu'il s'abstienne de combattre ceux qui s'en préoccupent ! Au lieu de quoi il exècre les "déclinistes", blâme les écrivains _ qui ont le panorama et les intuitions. (...) Sans doute le discours sur "la fin de la langue" qui lui échappe et l'horripile (chasse gardée !), est-il récurrent, très ancien même, sinon consubstantiel à l'amour de la langue ;
or ce n'est pas "la langue" qui est en cause, mais notre langue française (ce qui reste à préciser) ; et la"créativité" non plus ne cessera pas (du moins peut-on l'espérer !) : simplement la créativité n'irrigue plus la langue française, et il faut savoir ce que cela signifie au juste. Bref, le linguiste décrit le moteur, mais se fiche de la marque. "N'attendez donc pas de lui des discours qui bannissent les emprunts à l'anglais, ni qu'il prenne part au combat pour la promotion du français", déclare Claude Hagège. Pour ce qui est de la linguistique, j'ai mes papiers en règle ; mais ce qui me distingue de ces techniciens de surface, c'est qu'ils feront toujours de la linguistique quand la langue française aura disparu.

p.9-10
italiques sur "chasse gardée"
sur "notre" et "française " dans "ce n'est pas "la langue" qui est en cause, mais notre langue française (ce qui reste à préciser)"
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Il serait instructif d'étudier, au cours de cette période, la langue des chefs de l’État sous la Ve République. D'établir un bilan de la langue, comme on leur demande un bilan économique. Du général de Gaulle entré en Bibliothèque de la Pléiade jusqu'à Sarkozy dont la langue, surtout quand il improvisait, sombrait dans l'indigence et la vulgarité de pensée (« Ch'u pas l'premier », « Si y en a que ça les démange », « casse toi pov' con »), la langue française s'est effondrée en langue de sous-France : Coluche a fait son entrée à l'Élysée.
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Harar est une ville excrémentielle - non pas, à vrai dire, au sens d'une répulsion, mais dans une sorte de bien-être enfantin, un lieu d'aisances. Pour un peu, on s'y promènerait le nez coiffé d'un de ces cornets remplis d'herbes odoriférantes en usage pendant les grandes pestes. Mais ces odeurs fortes plaisent à celui qui maudit les salons et hume à chaque instant le signe le plus sûr de "l'éloignement de la métropole crue moderne".
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Pour que vive une ville, il lui faut un totem. La pierre noire, le Colisée, la tour Eiffel. Afin que les gens sortent et tournent autour. Pour qu'ils mettent leurs plumes, et dansent. Harar est une ville tabou, une ville qui convient à un voyageur déplumé comme Rimbaud, à celui qui ne cherche pas le centre,mais se déporte sans cesse à la périphérie, une ville poussière qui pousse au désert.
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Qu’est-ce qui singularise la langue française ? La langue française est la seule au monde qui ne prononce pas tout ce qu’elle écrit. (p. 14)
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