Ce sentiment baroque de la vie, mouvement perpétuel, vis sans fin, spirales et torsades, vertige, élan, envol, envolée de marbre noir veiné d'or, (.....) Ce sentiment que rien n'épuise, que rien n'épuisera jamais. Tout n'était pas dit. La mort n'aura pas le dernier mot --- la hantise d'en finir. Pas encore ! Un instant, je vous prie. Fin du ressassement, fin du ressentiment.... Ce livre-ci.
J'aime que ciel ait deux pluriels :
ciels --- ciels bas et blancs, ciels venteux, ciels gris, vastes ciels bleus fuyant au-dessus de la terre et courbant les blés sous l'ombre portée des nuages, ciels d'orage déchirés d'éclairs, grands ciels clairs des soirs d'été en Ombrie, listel d'or tiré entre la mer et l'infini, ténèbres roses de l'aube sur le Mont-Rose, brumes légères du crépuscule, spacieuse immensité silencieuse où le regard se perd ---,
cieux --- ces plafonds baroques où des dieux dansent autour de grand lustre ou, à l'inverse, ce lieu vide et sans âme, cet espace où seule se meut la pensée.
Je ne crois pas en Dieu. Je veux croire au bonheur. C'est-à-dire que je veux m'efforcer de toujours voir ce qu'il y a de cieux dans les ciels, de ciels dans les cieux.
Je veux lever les yeux sur ce ciel-ci, qui change.
Je délire? Oui.
Et je sais quel ridicule menace toute prose incantatoire qui mélange, en précipité, du moral et du politique avec du poétique sous une pluie de points d'exclamation.
Dans Le Monde daté de demain, au hasard, ce titre, ce soir :
Cent sociétés détiennent la moitié du patrimoine mondial.
Séville m'a paru soudain, en septembre, le lieu idéal où fuir, où me retrouver.