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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Fan de la culture espagnole, j'ai été très contente de recevoir cet ouvrage.
Quelle histoire ! Si bien ficelée, j'ai trouvé l'écriture très fluide, douce et en même temps forte.
Les personnages sont tous très attachants. On se lie facilement d'amitié avec Antoine mais aussi avec les autres personnes de son entourage.
Sa mère, laisse très rapidement une vague de chaleur bien qu'elle soit morte et ai donné vie sous la neige.
C'est par elle et pour elle que se lie et de délie les dits et les secrets de sa famille.
Des rencontres, des adieux, une aventure épique et une quête d'identité très poétique.
Je suis sûre qu'en relisant l'histoire, on peut y déceler d'autres subtilités invisibles à la première lecture.
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« de ce côté » c'est la France, l'Ariège, pays d'accueil des grands parents et de la mère d'Antoine, fuyant les troupes franquistes en 1938. le père d'Antoine resté sur le front n'en reviendra pas. de ce père biologique, Antoine ne connaît que le portrait et la détermination à combattre l'oppresseur. de l'Espagne, il ne sait « que la tristesse ». On ne parle pas de l' « avant » dans sa famille afin de pouvoir reconstruire sa vie ici.
La mort prématurée de la mère d'Antoine, va libérer la parole familiale. La découverte de lettres de ce père inconnu va inciter Antoine à franchir la barrière pyrénéenne, à passer « de l'autre côté », à la recherche de l'histoire paternelle et de ses racines. Il en découvrira bien plus que ce qu'il était venu chercher…

Ce roman court et raconté simplement, m'a très facilement entraîné à la suite d'Antoine dans la découverte de son histoire familiale intrinsèquement liée à celle du peuple espagnol sous Franco. L'intrigue démarre lentement et va crescendo ; le rythme s'accélère au fil des découvertes d'Antoine. le climat lourd de non-dit et d'interdits de ce village de l'Ebre, les révélations inattendues et les actions qui en découlent donnent parfois le sentiment d'être au coeur d'une intrigue policière et nous tiennent en haleine jusqu'au dénouement.

A travers l'histoire d'Antoine, l'auteur aborde des sujets qui m'ont touchés : l'exil, la quête d'identité, la filiation (biologique ou non), le poids du secret familial, l'importance de la mémoire, qu'elle soit collective, familiale ou individuelle. Il interroge sur la capacité des individus à se construire lorsqu'une partie de leur histoire leur échappe. Antoine est du côté de la vie…la fin très belle en est tout un symbole.
L'auteur rend également un bel hommage aux combattants Républicains tombés pour leurs idéaux, ainsi qu'aux réfugiés pour qui une certaine forme d'oubli a souvent été nécessaire pour se reconstruire.

J'ai apprécié la pudeur de ce roman : l'auteur ne s'épanche pas sur les sentiments de ses personnages. Ceux-ci transparaissent au détour d'un paysage, d'un geste, du souffle du vent, d'une odeur, des paroles interdites de la Santa Espina, offrant de beaux moments de lecture, des passages inspirés. Les sens pour entrebâiller la porte des émotions.
Ce roman se regarde, se sent et s'écoute autant qu'il se lit.
A découvrir.
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Une recherche d'un père, une recherche de son histoire et voilà que la boite à secrets de famille s'ouvre. Elle nous entraîne en Espagne à une époque trouble. le rythme est soutenu et ne nous donne pas envie d'interrompre la lecture : Aller jusqu'au bout, aller au delà de cette ambiance lourde de non dit de ce village catalan pour comprendre...
très bon moment de lecture !!
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Peut-on lutter contre l'oubli en allant à la recherche de son père, et plus exactement du passé de celui-ci ? Il semble bien que cela soit le cas à la lecture du roman de Serge Legrand-Vall La rive sombre de l'Èbre.

Nous sommes en 1964 .Antoine est journaliste à Bordeaux, il aime Marie, sa compagne .Il est fils adoptif d'Emile qui l'a élevé durant son enfance en France .Antoine est fils de réfugiées espagnols, Inès et Antonio Romero. Ce dernier est mort durant la bataille de l'Ebre en 1938 tandis que son épouse Inès a pu mettre au monde son enfant Antoine dans la neige d'un col pyrénéen durant la Retirada, terme désignant la retraite des troupes républicaines espagnoles face à l'offensive des troupes franquistes conduite cette même année.
Antoine apprend le décès de sa mère Inès, disparition due à une crise cardiaque .A l'occasion des obsèques, on lui remet des lettres de ce père, au passé insuffisamment éclairci pour Antoine. Pour en avoir le coeur net, il décide de se rendre en Espagne qui est à cette époque toujours sous le joug de la dictature de Franco .Antoine décide de rencontrer les habitants du village de Mora, localité de Catalogne .Il y rencontre ainsi une certaine Pilar, qui a connu Antonio Romero et l'ai aimé en pleine guerre civile. Toutefois, Antoine est intrigué à la lecture des lettres de son père par la mention d'un certain Gonzalo. Pilar lui fait comprendre que ce Gonzalo l'a aimée elle aussi, qu'il a réussi, entre deux affrontements, à lui rendre visite … Ce qui met en doute la véritable filiation d'Antoine .Est-il le père d'un combattant républicain, Antonio Romero, ou d'un franquiste Gonzalo ?

Il ya dans ce roman des séries de rappel concernant l'histoire, le pouvoir de l'idéal, celui de la violence aussi .Ainsi apprend-on avec quelque honte que les réfugiés espagnols ont été loin d'être les bienvenus en 1939 au pic de leur exode .Manolo, un personnage du roman, exilé , se souvient : « Et les coups de crosse avec ça , les insultes .Comme si la seule chose qu'ils voulaient, c'était nous humilier .On a été parqués comme du bétail dans une cour de ferme , sans nourriture , sans eau, dans la boue , sous la pluie et la neige … »
L'auteur rappelle que cette guerre fut le théâtre d'atrocités multiples, que des milliers de fusillés ont été enterrés dans des fosses communes, sans sépulture…Le récit de la mort d'Antonio Romero en novembre 1938, noyé au cours d'un repli de son détachement, prend tout son sens : « Engourdi, épuisé. L'eau glacée emplit sa bouche .Elle avait un goût de roche et de pluie .Antonio sut qu'il ne vivrait pas ce que la vie pourtant lui avait réservé .Puis, la paix des eaux le recouvrit. »

Le récit retient bien l'attention du lecteur, en particulier grâce à la mention du contenu des lettres d'Antonio et à l'évocation de la situation des personnages durant la guerre civile, fort opportunément indiquée en italique dans l'ouvrage. Les personnages y ont une grande épaisseur humaine. On s'attache à leurs combats, on compatit à leurs déchirements entre deux cultures. Nous ne révélerons pas le dénouement du roman, dont la lecture est très agréable, souvent émouvante .Cet ouvrage illustre la liaison étroite entre l'Histoire, toujours à (re)découvrir et les destinées individuelles, incluses dans cette dernière et actrices de son accomplissement.

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