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Citations sur Ténèbres, prenez-moi la main (79)

J'en vins à ne plus rien redouter,
hormis le canon d'un pistolet braqué dans ma direction
ou le brusque potentiel de violence dans les prunelles d'ivrognes aigris
et des hommes se rendant soudain compte
que leur vie tout entière est passée inaperçue aux yeux de tous,
sauf des leurs.
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Je n'ai jamais aimé les camionnettes.

Pour une raison mystérieuse que, j'en suis bien certain,
Dodge et Ford aimeraient connaître afin de mieux la supprimer,
j'associe toujours ces véhicules à quelque chose de malsain -
aux bourreaux d'enfants,
aux violeurs qui rôdent dans les parkings des supermarchés,
aux histoires de clowns meurtriers qu'on se raconte entre mômes,
au mal.
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Autrefois, quand je regardais Kevin, je ne voyais rien,
seulement le néant.

A présent, je me rendais compte de mon erreur.

Là où j'avais cru ne rien voir, il y avait tout.

Tout ce que le monde comportait de pourri.
Les croix gammées, les champs de bataille,
les camps de travail, la vermine
et le feu tombé du ciel.
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- Vous ne cessez jamais de vous ronger les sangs, dit-elle.
Jamais.

Vous vous souvenez de la première fois où il a escaladé son berceau,
quand il est tombé avant que vous n'ayez pu le rattraper.

Sur le moment, vous l'avez cru mort.
Une fraction de seconde.
Et vous vous rappelez combien cette pensée était horrible.

Quand il grandit, enfourche son premier vélo, grimpe aux arbres,
revient tout seul de l'école, et file comme une flèche devant les voitures au lieu d'attendre que le feu change de couleur,
vous essayez de vous convaincre que tout va bien.

Vous vous dites, "c'est ça, les gosses. A son âge, je faisais pareil."

Pourtant, vous parvenez tout juste à refouler ce cri
au fond de votre gorge,
cette envie de hurler.

Non.
Arrête.
Je t'en prie, ne va pas te blesser. (...)

Ça ne disparaît jamais.
L'inquiétude.
La peur.
Ça ne vous laisse pas une seconde de répit
.
C'est le prix à payer pour avoir donné la vie.
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Plus elle se rapprochait de lui, plus j'avais envie de demander au couple s'ils étaient bien certains que leur chien se tiendrait tranquille.

C'était un sentiment curieux.

Sur une échelle du danger, les Scottish terriers doivent se situer à peu près entre les poissons rouges et les tournesols,
mais cette pensée ne suffisait pas à me rassurer alors que la distance s'amenuisait entre le corps minuscule de la fillette et ce machin armé de crocs.
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Soudain, je vis un garçon tirer les cheveux d'une fillette
qui me rappela Mae à sa façon d'incliner légèrement la tête sur le côté
comme pour écouter le vent lui murmurer des secrets.

Quand l'affreux eût commis son forfait, elle hurla et se frappa l'arrière du crâne,
donnant l'impression d'être attaquée par des chauve-souris ;
son assaillant courut rejoindre ses copains, et la fillette cessa de piailler
et regarda tout autour d'elle,
l'air perdue et solitaire,
et j'eus brusquement envie de traverser le boulevard pour attraper ce petit con,
lui tirer les cheveux,
le forcer à se sentir à son tour perdu et solitaire,
même si j'avais vraisemblablement tiré les cheveux des filles une bonne centaine de fois quand j'avais son âge.

Sans doute cette impulsion était-elle liée au fait de vieillir,
de se rendre compte, avec le recul
que rare sont les brutalités innocentes infligées aux plus jeunes,
que toute souffrance, aussi modeste soit-elle,
abîme et érode ce qu'un enfant a en lui de plus pur,
de plus fragile.
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(...) il y a des semaines où le Coolidge ne présente que des films hyper-réalistes
en provenance de Finlande, de Croatie ou d'un pays du même genre,
glacial et sinistre,
où les habitants,
tous plus pâles et émaciés les uns que les autres,
passent apparemment leur temps à parler de Kerkegaard, de Nietzche
et des malheurs de leur existence
au lieu d'envisager d'aller s'installer dans un coin plus ensoleillé,
avec des gens plus optimistes.
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-Bon dugland, j'imagine que tu ne m'as pas appelée à trois du matin uniquement pour prendre des nouvelles de ma vie sexuelle.
Quoi de neuf? demanda-t-elle en allumant une cigarrette.
-Tu te souviens de Kara Rider?
-Mouais.
-Elle a été assasinée la nuit dernière.
-Quoi? s'écria-t-elle les yeux equarquillés.
-C'est vrai, Ange.
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Tu ne peux pas patauger dans les égouts toute la journée et revenir à la maison en sentant la rose.
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Ils voguaient au gré de l’existence tels des canards en plastique dans une baignoire, se retrouvaient de temps en temps le bec dans l’eau, attendaient qu’on les redresse, puis reprenaient leur dérive. Un cheminement sas conflits, mais sans passion non plus.
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