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Danny Coughlin tome 1 sur 3

Isabelle Maillet (Traducteur)
EAN : 9782743619367
759 pages
Payot et Rivages (14/01/2009)
4.31/5   972 notes
Résumé :
L'Amérique se remet difficilement des soubresauts de la Première Guerre mondiale.
De retour d'Europe, les soldats entendent retrouver leurs emplois, souvent occupés par des Noirs en leur absence. L'économie est ébranlée, le pays s'est endetté et l'inflation fait des ravages. La vie devient de plus en plus difficile pour les classes pauvres, en particulier dans les villes. C'est sur ce terreau que fleurissent les luttes syndicales, que prospèrent les groupes a... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (129) Voir plus Ajouter une critique
4,31

sur 972 notes
J'ai toujours trouvé que Dennis Lehanne était un incroyable conteur a tel point que se romans peuvent (et ont) servis a en faire des films.

Une fois encore, ce roman est juste exceptionnel. Ses personnages sont travaillés avec une extrême finesse. Rien n'est laissé au hasard.

Bien évidemment le scénario est juste prenant et nous emmène loin , en véritable immersion au début du XXème siècle.
D'ailleurs je crois bien que là ou réside la qualité première de l'auteur c'est de créer une certaine atmosphère qui fait qu'on se sent emporté, que dis-je téléporté, dans l'univers qu'il nous décrit. On y est. On le vit, en tant que spectateur, en somme en live. Quand je regarde un concert sur un DVD , on n'a pas cette atmosphère qui règne dans un vrai concert. Et bien pour moi Lehanne là fait. Il a su tellement bien retranscrire ses idées, les émotions que le lecteur y est réellement.

Et puis la retranscription des grèves est juste magistrale. Et les sujets traités au fond par ce roman sont assez fort. Parce que le racisme, l'immigration, les malversations.. rien n'est oublié.

Ce roman est pour moi un très, très grand roman, très fort et plein d'humanité.
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Avant j'aimais Lehane. Mais ça c'était avant.
A présent, j'admire davantage. Je place l'écrivain dans le cénacle de ceux, rares, qui racontent l'Amérique entre histoires et Histoire, tissant un récit aussi dense et somptueux qu'une toile de Jouy.

Un pays à l'aube, c'est l'Amérique entre 1917 et la prohibition de 1919. Ce sont sept cent cinquante pages qui annoncent dans leurs spasmes sauvages la modernité naissante d'un XX° siècle américain qui s'étourdira de jazz, dressera ses buildings toujours plus haut, connaitra quelques années prospères, tombera dans le capitalisme pour ne plus s'en relever.
John Edgar Hoover pointe déjà son nez.
Les mouvements politiques balaient les rues de Boston. Il y a des rêves anarchistes dans l'air, des bombes qui s'égarent parfois, des tracts bolchéviques qui viennent titiller ces entreprises mangeuses d'hommes. Il y a les noirs que l'on congédie pour faire place aux soldats rentrés d'Europe dans la grande épidémie de grippe. Il y a ce racisme qui ulcère l'âme, gangrène l'espoir d'une impossible égalité. A ce titre, la partie de base ball inaugurale du roman est un sommet en plus d'un hommage à Outremonde de Don DeLillo.
Il y a ces espoirs syndicaux qui s'embourbent déjà.

Avant, j'aimais Lehane. Mais ça, c'était avant. Maintenant je l'élève toujours plus haut dans mon palmarès personnel. Lui qui redonne vie et parole à ces anonymes engloutis par L Histoire. Lui qui dénonce par des faits (rien que des faits) ce rêve américain qui, malgré ses désenchantements, ne cessera de renaître comme si le seuil de pauvreté jamais ne touchait une part importante de la population.
Jamais d'envolées lyriques. Juste quelques vols de briques. Jamais de considérations oiseuses sur le bien et le mal. Des histoires qui s'enchevêtrent et racontent des hommes. Aucun aphorisme d'écrivain qui se regarde écrire mais le détail qui succède au détail.

Avant j'aimais Lehane. Mais ça, c'était avant. Aujourd'hui, je ne le réduis pas à un auteur de. Avez-vous remarqué combien est réducteur tout complément du nom écrivain? Être écrivain de romans policiers pose moins qu'être écrivain. Pourtant, sans vouloir être mauvaise langue, je connais moult écrivains-tout-court qui ne valent guère l'usure des yeux même minime que la lecture de leur prose reliée engendre. Mais ceci est une autre littérature.

Avant j'aimais Lehane. Mais ça, c'était avant. Maintenant j'aime Lehane.
Il y a juste qu'après un pays à l'aube je possède la preuve que cet écrivain-là est un grand écrivain. Il a su dresser un portrait politique, social, moral d'une Amérique charnelle, pleine de suie, de mélasse, de fureur, d'espoir et de haine. Et il lui a suffi d'incarner quelques destins pour ce faire.
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Ayant une expérience limitée de Dennis Lehane (le 1er Kenzie-Gennaro et c'est tout), je m'attendais à un polar du même type, avec le même style impayable, mais situé dans la Boston des années 1918-1920 et prenant comme héros les grands-parents des détectives de la tour d'église. Un pays à l'aube, ce n'est pas ça du tout... et c'est probablement tant mieux pour nous !

Pour commencer, ce n'est pas un thriller à proprement parler, plutôt un roman historique sombre autour de 2 thèmes importants : le syndicalisme et le racisme (j'oubliais, ça parle aussi d'un 3ème thème important de temps en temps : le baseball). le livre apporte certes son lot de morts violentes, d'agressions et d'injustices, mais sans qu'il y ait enquête ou qu'on s'interroge sur les auteurs et les mobiles. Non, ce sont simplement des événements de la vie courante pour ceux qui ne se trouvent pas du bon côté de la barrière en cette période troublée (et ils sont nombreux, que la barrière vienne du statut social, de la couleur de peau ou simplement d'une histoire personnelle malheureuse).

Ensuite, les personnages sont plus nombreux, plus complexes, et on fait connaissance avec eux plus en profondeur (alors que dans un polar ''classique'', l'intrigue policière occupe presque toute la place). Évidemment, on s'attache à Danny, flic qui suit au départ les traces de son père le capitaine, jusqu'à ce que sa conscience s'éveille au fil de ses missions d'infiltration, de l'aggravation des terribles conditions de travail de ses collègues et des injustices faites aux Noirs. À Luther aussi, qui personnalise les impasses auxquelles un Noir se trouvait confronté à cette époque-là, aussi doué, idéaliste et malin soit-il. À Nora enfin, dans une certaine mesure la femme fatale de l'histoire, embourbée dans ses souhaits paradoxaux de liberté et de respectabilité. J'aurais aimé les connaitre, tous les trois, partager un verre de vin avec eux sur le toit, plaisanter et refaire le monde. Les portraits des personnages secondaires sont très réussis aussi : de Babe Ruth qui aimerait être un grand homme mais ne parvient qu'à être un grand joueur de baseball (assez sympathique, malgré tout) au lieutenant Eddie, le gentil parrain de Danny qui bascule parfois dans les préjugés et la haine (nettement moins sympathique, pour le coup). Puis toute la famille Coughlin, Lila, les Gidreaux, les communistes, les anarchistes, les policiers, les syndicalistes...

Parce que c'est ça, la dernière particularité de ce roman : il est basé sur un fait réel méconnu, la grève de la police de Boston en 1919, et nous apprend énormément de choses sur la période, les mentalités et les événements. Cela se traduit dans le style, plus sérieux et moins percutant, mais toujours fin et agréable. On se sent (un peu) plus intelligent après la lecture, je me suis même surprise à reconsidérer ma position sur les syndicats (ou à tout le moins à me dire que je devrais me documenter plus sur la question).

Bref, une lecture tout à fait passionnante (mais je me réjouis quand même de retrouver le Lehanne de Kenzie-Gennaro dont j'avais vraiment adoré l'humour, par ex 'Gina-du-bain-moussant' qui est devenu culte pour moi).
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Boston 1919, l'Amérique retrouve ces soldats après la première guerre mondiale. Ces héros ont bien l'intention de récupérer leur travail, occupés par la communauté noire pendant leur absence. Mais voilà, le chômage, les mouvements sociaux et raciaux, l'inflation sont au coeur du pays, de plus la grippe espagnole fait son apparition causant une mortalité affolante. Dans ce contexte, nous suivons cette fresque à travers Danny Couglin, fils ainé d'une famille irlandaise dont le père est une figure emblématique de la police et Luther Laurence, un jeune noir idéaliste. Ce qui frappe le lecteur c'est l'incroyable complexité de l'époque, à ce titre le travail de documentation est remarquable, et le nombre impressionnant de personnages qui jalonne le récit.
Cette fresque est tout simplement extraordinaire, Lehane nous attire dès les premières pages avec une puissance narrative incroyable. Chaque personnage se bat avec ces idéaux et ces fantômes et Lehane entrecroise ces destins de façon magnifique. Une fresque puissante, passionnante, formidable photographie d'une Amérique en pleine construction. Un pays à l'aube, un auteur à son apogée.
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Un moment de l'histoire d'une ville américaine, à travers trois personnages qui représentent trois visages de l'Amérique du vingtième siècle.

Il y a Babe Ruth, le joueur de baseball qui sera un des plus célèbres de l'histoire (et l'idole de mon grand-père, mais je ne peux pas m'empêcher de me demander comment les exploits des sportifs étaient connus à travers le monde à l'époque où il n'y avait ni télé, ni internet…)

Il y a le jeune policier Danny Coughlin, un Irlandais catholique, dont le père est capitaine de police. C'est aussi un idéaliste qui veut bien faire son métier et gravir les échelons. Il n'est pas attitré par la religion ou la politique, mais il veut défendre les siens et sera impliqué presque malgré lui dans ce qui deviendra un syndicat de policiers.

Il y a aussi Luther Lawrence, un noir qui est peut-être aussi doué au baseball que Babe Ruth, mais qui, bien sûr, ne peut pas participer, car on est alors en 1918 et le premier Noir ne sera admis dans les ligues majeures qu'à partir de 1947. Luther ressent avec acuité le malaise de ces gens qui sont exploités et méprisés à cause de la couleur de leur peau, tout en étant tiraillé entre son besoin de liberté et l'amour de sa famille.

Le protagoniste principal toutefois, c'est peut-être la société américaine elle-même. On la découvre à travers les évènements de l'histoire, la fin de la guerre, la grippe espagnole, mais aussi la violence sociale, comme à East-Saint-Louis où des Américains blancs ont incendié un quartier noir. Mais il n'y a pas que des tensions raciales, c'est aussi le début des luttes de travailleurs, avec une répression souvent sauvage de la part d'une escouade policière spéciale. Ces affrontements peuvent dégénérer en émeutes où de paisibles citoyens se transforment en vandales et en pillards qui frappent allègrement leurs semblables.

Un excellent thriller qui ouvre une page d'histoire et rappelle la fragilité de la liberté et de la paix sociale.
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Citations et extraits (103) Voir plus Ajouter une citation
_ J'ai l'air de quelqu'un qui est allé au boulot, ces derniers temps ?
_ Non, m'sieur.
_ Non, je suis pas allé au boulot, confirma Arthur Smalley. Vous savez ce que j'ai fait ? Avant-hier soir, j'ai enterré ma cadette dans le jardin. Sous un orme. Elle l'aimait bien, cet arbre, alors...(il haussa les épaules) Elle avait treize ans. Mon autre fille aussi a attrapé cette cochonnerie, elle est au lit. Ma femme, elle, ça fait deux jours qu'elle a pas repris connaissance. Son front est aussi brûlant que la bouilloire oubliée sur le feu. Elle va mourir, ajouta-t-il en branlant du chef. Ce soir, probablement. Ou demain. Vous êtes sûrs que vous voulez pas entrer ?
Luther et Jessie firent non de la tête.
_ J'ai des draps couverts de sueur et de merde qu'il faudrait laver. Un coup de main, ce serait pas de refus.
_ L'argent, m'sieur Smalley.
Luther aurait voulu fuir cette maison, mettre le plus de distance possible entre eux et la maladie, et il éprouva soudain une violente bouffée de haine contre Arthur Smalley qui portait ce maillot crasseux.
_ J'ai pas...
_ L'argent, répéta Jessie. (Il avait sorti son 45, qui pendait au bout de son bras) Maintenant pépé, y en a marre de tes conneries. Vas chercher ce putain de fric !
Une autre plainte s'éleva à l'intérieur.
_ Vous n'avez donc aucune décence ?
_ Non, aucune.
_ Ma femme et ma fille sont...
_ Le Bedeau se fiche pas mal de tes obligations domestiques, le coupa Jessie.
_ Mais vous ? Vous vous en fichez aussi ?
_ Nous, tout ce qui nous intéresse, c'est le fric.
_ Le fric, répéta Jessie.
_ Sinon quoi ? répliqua Arthur Smalley, formulant les mots que Luther redoutait d'entendre depuis le début. Vous allez me descendre ? Allez-y, ça me va. Vous voulez descendre ma famille ? Allez-y, vous me rendrez service. S'il vous plaît. Vous pouvez pas...
_ Tu vas la déterrer, gronda Jessie.
_ Quoi ?
_ T'as bien entendu.
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Danny, Nora et Luthar jouaient aux cartes sur un vieux drap étalé entre deux cheminées sur le toit de l’immeuble de Salem Street. Il était tard, ils étaient tous les trois recrus de fatigue – Luther avait apporté avec lui l’odeur des parcs à bestiaux, Nora celle de l’usine – et pourtant ils avaient choisi de s’installer là-haut avec deux bouteilles de vin et un jeu de cartes car il n’y avait pas beaucoup d’endroits où un Noir et un Blanc pouvaient se montrer ensemble, et où une femme pouvait se joindre à eux pour boire trop de vin. Lorsqu’ils étaient tous les trois réunis ainsi, Danny avait l’impression de remporter une victoire sur le monde.
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Chaque soir, il écrivait à Lila, et tous les deux ou trois jours ses lettres lui revenaient en l’état. Il se sentait sur le point de flancher tant il était accablé par la tournure des événements (le silence de Lila, cette ville étrange, ce sentiment troublant d’anonymat total) quand, un matin, Yvette Giddreaux apporta le courrier et posa doucement deux autres missives sur la table devant lui.
_ C’est votre femme ? demanda-t-elle en s’asseyant.
Luther hocha la tête.
_ Vous avez dû drôlement la contrarier.
_ Oui, m’dame. Oh oui.
_ A cause d’une autre fille ?
_ Non.
_ Alors, je vous pardonne.
Quand elle lui tapota la main, Luther fut un peu rassuré par sa chaleur.
_ Ne vous en faites pas. Elle a encore des sentiments pour vous.
Désespéré à la pensée d’avoir perdu Lila, il soupira.
_ Non, m’dame.
_ Les hommes sont doués pour beaucoup de choses, Luther, mais il n’y en a pas un qui sache déchiffrer le cœur d’une femme.
_ Elle ne veut plus.
_ Elle ne veut plus vous ouvrir son coeur ?
_ Euh, oui, murmura-t-il, honteux.
__ Permettez-moi de ne pas être d’accord, mon garçon. (Mme Giddreaux leva une des lettres pour lui montrer le rabat) C’est quoi, là, au bord ?
Luther regarda l’endroit indiqué sans rien remarquer de particulier.
De l’index, Yvette suivit les contours du rabat.
_ Vous voyez ce petit renflement le long de la bordure ? On sent que le papier est plus souple en dessous…
Cette fois, Luther distingua quelque chose.
_ Oui.
_ C’est l’effet de la vapeur, mon garçon, de la vapeur. Votre femme lit vos lettres, Luther, puis elle les renvoie pour vous faire croire le contraire. Je ne sais pas si c’est de l’amour, ajouta Yvette en lui pressant le bras, mais en tout cas ce n’est pas de l’indifférence.
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- Ce jour-là, je ne comprenais rien à part la douleur. Vous croyez que j’aurais pu me souvenir de l’anglais ? De cette langue complètement... insensée ? Vous vous servez de quatre mots quand un seul suffirait ! Oui, vous le faites tout le temps. Alors l’anglais en un moment pareil ? (Elle agita la main.) Non, non, vous êtes un garçon qui parle sans réfléchir.
- Un garçon ? J’ai quelques années de plus que vous, ma belle.
- D’accord, d’accord. (Elle alluma une autre de ses cigarettes.) Mais vous êtes quand même un petit garçon. Dans un pays de petits garçons. Et de petites filles. Aucun de vous n’a encore grandi. Vous passez trop de temps à vous distraire.
- Tiens donc. Et qu’y a-t-il de si distrayant pour nous ?
- Tout ça. (De la main, elle indiqua le ciel.) Ce grand pays de folie. Vous les Américains, vous n’avez pas d’histoire. Pour vous, seul le présent compte. Maintenant, maintenant, maintenant. Je veux ceci maintenant, je veux cela maintenant...
À ces mots, Danny se sentit gagné par l’exaspération.
- Pourtant, tout le monde semble bien pressé de quitter sa patrie pour venir ici !
- Bien sûr! Les rues pavées d’or... La grande Amérique où tout le monde peut faire fortune... Et ceux qui n’y arrivent pas, alors? Et les ouvriers, agent Danny? Hein? Ils travaillent, travaillent et travaillent encore, mais s’ils tombent malades à force de travailler, le directeur leur dit : « Bah, rentrez chez vous et ne revenez pas. » Et s’ils se blessent? Pareil. Vous les Américains, vous avez tout le temps le mot « liberté » à la bouche, mais moi je ne vois que des esclaves qui se croient libres. Je vois des usines qui exploitent les enfants et les familles, et...
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Quand il se rapprocha, Babe trouva qu'il sentait bon, comme seuls sentaient bon les gens nés riches, ceux qui savaient des choses que lui-même n'appréhenderait jamais. Les hommes tels que Fraze dirigeaient le monde parce qu'ils comprenaient quelque chose qui lui échappait : l'argent. Ils planifiaient ses mouvements, étaient capables de prévoir à quel moment il changerait de mains... Oh, et ils connaissaient aussi tout un tas de trucs que Babe ignorait, à propos des livres, de l'art et de l'histoire de la terre. Mais avant tout, ils maîtrisaient l'argent.
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