Espion de l'étrange

Ses yeux verts,légèrement bridés,suivaient la houle que le vent imprimait aux hautes herbes.Sa bouche étroite,entrouverte,laissait filer de fines bouffées de buée blanche.En la voyant ainsi,debout sur le ciel qui se barrait de nuages,je ressentis avec une intensité presque douloureuse le passage du temps. Lylia ne serait plus jamais ce qu'elle était à cette seconde.Sa peau aurait une autre nuance,in autre grain,ses lèvres se plisseraient en une moue différente,son cou et ses épaules dessineraient d'autres courbes. Regarde bien l'oeuvre que son corps trace dans l'espace,Dekk. Il y en aura d'autres - demain,dans une heure,une minute,même.Mais celle-ci,tu ne la reverras pas.Personne ne la reverra.

« Hé, Dekk ! » ([Thomas] Bauduret m’appelait Dekk et [Roland C.] Wagner Karl.) « Ça y est, t’as fini ?
- Fini quoi ?
- Ton histoire du futur. Le livre des Ombres. Le cycle de F.A.U.S.T. et tous ces trucs...
- Je suis dedans, dis-je en prenant un siège.
- Écrire une histoire du futur dans le désordre, c’est là meilleure manière de ne jamais finir », observa Wagner.
Remarque prophétique, mais ceci est une autre affaire.

Espion de l’Étrange, p. 41

En plein jour, cette bouffée d’unheimlich m’aurait fait sourire mais le jour était en train de finir.

Espion de l’Étrange, p. 26

[Francis] Berthelot soupira. « Ne recommençons pas comme la semaine dernière. Marianne [Leconte] et moi, on aimerait savoir si [Wim] Wenders a tort ou raison sur un point de détail bien précis.
- Les Allemands ont souvent raison, observa [Joseph] Altairac.
- C'est vrai. Tout ce ce qui est rouge et radioactif leur fait peur. Ah-aah ! »

Le sytème Dogoudjiev, p. 259

« ... C𠆞st l’une des raisons pour lesquelles la place de la science-fiction dans le champ de la littérature contemporaine pose problème : elle fait des mondes qui réclament pour exister un fort investissement créatif de la part du lecteur. On est donc confronté à un dilemme. Ce genre est-il une branche déviante du réalisme ou un système esthétique entièrement nouveau ? Réfléchissez-y, on en reparle la semaine prochaine. »

Collector, p. 225

C'était aussi une manière de voir le monde, d'enrichir le quotidien en le perfusant de mystère, comme un remède au désenchantement.

« Dekk, espèce d𠆞nfoiré ! Je hais la science-fiction ! »

L’homme qui voulait sauver l’univers, p. 198

Vous écrivez de la science-fiction. Le futur est au cœur de votre travail. A quoi ressembleront la Terre et la civilisation humain dans un siècle ou deux?

- Le métier que nous faisons (espion de l'étrange) ne s'apprend pas à l'université.
- A l'université, peut être pas. Mais plutôt dans les romans de science-fiction.

La DATEX. Les vampires. Un flot de bile aigre se déversa dans mon ventre, manquant de me terrasser. Je les haïssais, oui - je les avais toujours haïs. La Terre leur devait ses guerres, ses crève-la-faim, ses bourreaux et ses damnés. Tout au long de l'Histoire, ils s'étaient nourris de charognes. Mais cela ne leur suffisait plus. Il leur fallait aussi...Nos rêves?