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Critique de MonsieurHyacinthe


Le moins que l'on puisse dire, c'est que les compères Serge Lehman et Frederik Peeters savent allécher le lecteur et poser une ambiance ! Ce premier tome de « Saint-Elme » promet, promet, promet… un hameçon bien lancé !

Tout en violence teintée de polar, l'atmosphère de « Saint-Elme, tome 1 : La vache brûlée »  est diluvienne, sous le signe de la pluie qui s'abat visiblement sur tous les protagonistes. Tout le monde en prend pour son grade, alors même que le duo d'auteurs pose les bases de leur historiette. Je ne m'attendais pas à autant de tempêtes musclées, de passages à tabac, d'armes à feu. C'est virevoltant, cinématographique, vif et inquiétant. La maîtrise de Frederik Peeters pour suggérer le mouvement, la vivacité d'une action et la surprise, est certaine et efficace ! J'aime également son choix des couleurs, particulièrement brillant en nocturne, qui colle à ce récit éclairé de ténèbres et participe au climat général. A titre d'exemple, se permettre des personnages verts pour évoquer l'éclairage d'un feu de camp, d'autres violets pour simuler la nuit, fonctionne à merveille et dénote d'une habilité acquise au long cours, d'un savoir-faire fichtrement virtuose. Ça n'a l'air de rien et peut passer inaperçu, mais quand on s'attache vraiment au dessin, ce genre de plus-value est un régal pour les pupilles.

Au scénario, Serge Lehman ne semble pas en reste. Il pose ici bien des petits cailloux pour plus tard. Les dialogues sentent bon le naturel, ça chante juste, et se permet même des grossièretés, injures et insultes qui puent le vrai. Je ne lui ai pas toujours trouvé ce naturel et appuie donc fortement sur ce point : la prose fonctionne à merveille, ose le vulgaire. En règle général, je raffole des jargons, baragouins, patois et autres déviances langagières, Lehman est à deux doigts d'y sombrer avec allégresse. Il se dégage même un léger sadisme dans le ton et les situations, qui porte un humour inattendu et les personnages plus mordants encore. On sent que l'étonnement sera légion dès le prochain tome, les retournements de situation nombreux, le ravissement en ligne de mire. J'apprécie le retour des crapauds et grenouilles martyrisées, clin d'oeil à « L'homme gribouillé » ou nouvelle marque de fabrique des deux loustics ? On le verra au fil des oeuvres. En tout cas, je n'ai qu'une conclusion : vivement la suite ! Et je remercie vivement Babelio et les éditions Delcourt pour la masse critique privée qui m'a permis de participer au tirage au sort ciblé sur des auteurs que j'apprécie de longue date. Ce site est décidément un bienfait pour l'humanité, une mine d'or pour la curiosité de l'art.
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