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Citations sur Par les armes (66)

Blesser, tuer, protéger. Telle pourrait être la triple mission assignée à une arme. Pourtant, l'archéologie invite à ne pas se limiter à ces trois objectifs, réels mais insuffisants. L'arme de guerre joue ce rôle lorsqu'elle entre dans un cadre clairement défini, celui du combat structuré, organisé. Les âges des métaux, Âge du bronze puis Âge du fer, ne laissent subsister aucune incertitude sur cette réalité effective. La spécificité des objets fabriqués dans l'atelier du bronzier l'atteste. Pour les époques plus anciennes, les objets qui servent à se battre sont polyvalents, laissant un éventuel doute sur leur usage, leur mise en action sur un terrain, de chasse ou de guerre, malgré une volonté actuelle chez les chercheurs de voir la guerre au moins dès le début du Néolithique. Pour le Paléolithique, la même tendance est à l'ordre du jour. Pourtant, les traces sont maigres, ou plutôt, elles attestent la violence entre les hommes, mais pas nécessairement la guerre.
p. 202
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L'archéologie ne dit pas tous ces détails. Elle atteste en revanche ces actes ultimes de destruction, d'abandon, d'immersion auxquels il faut donner un sens. Si l'épée est bien le double du guerrier, son exclusion de la sphère des vivants n'a de sens que si on l'associe à l'individu, à son identité et ses actions. Sa vie et celle de son arme.
p. 201
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Cet ensemble était complété par des animaux en tôle, dont des sangliers, et un lot d'une trentaine de carnyx, trompes de guerre dont le pavillon prend également les traits d'animaux, gueule ouverte, prêts à effrayer l'ennemi. Le mieux conservé d'entre eux mesurait environ 1,60 m. Les mobiliers du dépôt de Tintignac rappellent fortement ceux de l'une des scènes du chaudron de Gundestrup (Danemark), lui aussi consacré dans un espace votif à la même époque. La guerre est affaire de violence, de combat, de technique, mais elle est aussi pleinement intégrée aux rituels cultuels et aux pratiques qui lui sont inhérentes.
Le métal para le buste...
Outre le casque, se développe une autre protection corporelle à l'Âge du bronze, la cuirasse.
p. 191
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Le casque métallique doubla la tête du guerrier...
L'équipement du guerrier ne saurait être complet sans une protection des parties les plus vulnérables du corps : la tête et le torse — où se situent des points vitaux —, ainsi que les jambes. Le fantassin ne vaut plus grand-chose s'il ne peut plus avancer ou esquiver. L'équipement corporel défensif se développe en même temps que le combat armé. L'attaque conduit à la défense. Ses fonctions sont différentes de celles de l'armement offensif et sa nature dépend en partie du mode de combat lui-même. Les trois pièces principales qui le composent sont le casque, la cuirasse, les jambières. Sur le plan technique, l'armement défensif entre dans une logique différente de celle de l'armement offensif. Ce sont des objets créés spécifiquement pour le combat, telle l'épée, mais qui sont nés plus tardivement et non avec les premiers développements de la métallurgie des alliages cuivreux. Associés au bouclier, ils remplissent également un rôle social dans la mesure où ils servent aussi à afficher l'identité, la puissance de l'individu et celle du groupe auquel il appartient. C'est un troisième ensemble auquel les sociétés anciennes et leurs artisans métallurgistes ont porté une attention soutenue.
p. 182
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Le bouclier protégea le corps...
C'est le représentant par excellence des protections individuelles, à la fois rempart contre les coups et pièce mobile de la panoplie pouvant servir à repousser l'adversaire. Grâce au bouclier, le coup peut déséquilibrer, faire tomber, plus difficilement blesser et moins encore tuer. Nulle trace de bouclier avant l'Âge du bronze en Europe même si on pourrait imaginer que les archers auraient eu tout intérêt à développer ce type de protection dans une version légère et mobile. Rien dans le mobilier ou les représentations figurées ne laisse supposer son existence. Plus encore, il semble apparaître concomitamment à la naissance de l'épée.
p. 179
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L'évolution se fait dans l'analogie, non dans une rupture morphologique. Les pointes de flèche accompagnent les évolutions techniques, sans jamais être un support d'innovation. Le travail de finition est sommaire et le nombre de ces petits objets n'est pas très élevé durant les âges des métaux, même s'ils ne disparaissent pas. Leur interprétation est complexe.
Elle doit être replacée non seulement dans l'histoire des techniques, mais également plus largement dans celle des sociétés, y compris dans leur volet guerrier. La pointe de flèche est un objet polyvalent. Dans une étude de la guerre « par les armes », elle soulève de nombreuses questions. Elle ne répond pas aux mêmes impératifs que les armes métalliques nouvellement créées. Elle n'engage pas de manière aussi forte. De manière générale, elle peut servir dans des circonstances multiples. Elle peut être un instrument de chasse. Elle peut être une arme de guerre. Des rapprochements similaires sont envisageables, dans une certaine mesure, avec l'épieu et la lance. Dans le détail, y compris morphologique et technique, il peut y avoir des distinctions de fabrication entre les pointes de flèche destinées à la chasse, et celles qui sont destinées au combat. Les études ethnologiques le confirment.
p. 176
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L'utilisation de l'arc est si importante durant le Mésolithique que des populations ont été parfois assimilées à un peuple d'archers.
p. 175
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Clamer que l'on entre dans la guerre « par les armes » oblige. Si tant est que l'on sache ce qu'est une « arme ». Au moins deux niveaux de définitions peuvent être isolés : de manière générale, l'arme est un objet ou un dispositif qui sert à attaquer ou à se défendre; de manière plus précise, cet objet ou ce dispositif n'a pour seul usage que de blesser ou de tuer un adversaire, ou au contraire de s'en défendre. Dans cette seconde définition, sans doute faut-il introduire des nuances, des catégories en fonction des usages, exclusifs ou non. Dans tous les cas, l'arme est liée à l'affrontement et ne peut être dissociée de la guerre, celle-ci étant entendue comme une action organisée d'affrontements. C'est l'outil de la violence construite. Étudier la guerre au sein des sociétés du passé inclut l'étude de l'armement. L'un ne va pas sans l'autre.
Une autre interrogation surgit alors : par quoi, par quelle réalité, quel objet, quelle « arme » peut-on, doit-on, commencer ? Les contes démarrent en général par le début, le fameux « Il était une fois ». Il conviendrait donc d'ouvrir ces lignes par la “première” arme de l'histoire. Un défi bien délicat à relever, tout au moins en ces termes.
p. 158
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Cette longue chaîne opératoire de fabrication est synonyme d'accumulation de moyens, de temps, de savoir-faire, de choix à chaque étape, et pour chaque type de fabrication. Toutes ces réalités impliquent qu'il faille étudier les productions à l'échelle de leur individualité, comme autant de réalisations particulières voulues et pensées par le bronzier. Le chercheur, lui, démarre le plus souvent son enquête par la fin, l'objet. Il tente de remonter le plus exhaustivement et le plus haut possible dans la chaîne opératoire pour chacune des pièces produites. À l’œil nu, il observe. Sous la loupe binoculaire, il se rapproche de détails. Grâce au microscope, il entre dans la matière. Il traque chaque indice et tente d'avoir une vision globale à partir de laquelle il pourra envisager de proposer synthèse et conclusions.
p. 152
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Faire le choix du métal en Europe
L'Europe a fait le choix volontaire et engageant du métal. Dans cette démarche, rien d'inéluctable. C'est une invention optionnelle de l'histoire humaine, motivée et lourde de conséquences, sans doute au point de « faire tourner le monde ». De nombreuses sociétés dans le monde ont d'ailleurs vécu sans métallurgie jusqu'à une date récente. En outre, l'ordre dans lequel les métaux apparaissent n'est pas une évidence universelle qui coïncide nécessairement avec la succession des introductions de métaux en Europe. Cette nouveauté n'a pu se produire de n'importe quelle manière. Elle suppose des dynamiques multiformes : des populations qui font un mouvement vers ce matériau, pour des motivations variées. Le phénomène n'est concevable que si les sociétés concernées sont capables, de manière cognitive et concrète, de le faire et qu'elles mettent en place les moyens et les réseaux nécessaires.
La première métallurgie apparaît en Europe au Néolithique, de manière décalée chronologiquement par rapport aux processus de néolithisation eux-mêmes, c'est-à-dire à la naissance du monde paysan. Dans ces espaces devenus agricoles, l'organisation de la vie se fait de plus en plus dans des lieux spécialisés : ceux qui sont dédiées aux cultures ne sont pas ceux de l'élevage, de la cellule d'habitat, des nécropoles ou même des espaces cultuels. Chacun est ainsi, spatialement, à « sa » place. Ce processus se met en place par étapes, de manière arythmique entre les VIIe et Ve millénaires, puis se renforce dans une sorte de seconde « Révolution », dite aussi « Néolithique accompli ».
p. 123
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