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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Par Franck Antunes 8 février 2023,
Terminé : Mémoires du Danube de Thomas Gabriel Leichtner (2023) (Thomas Degré) Murmure des Soirs
Je savais qu'on allait s'entendre.
Un livre qui commence par le gimmick de fin de concert d'Elvis accapare forcément toute mon attention. Surtout qu'entre les pages on aperçoit le grave « Dance me to the end of love » du feu Leonard Cohen ou la dégustation d'un bon Lagavulin.
Voilà pour la mise en bouche.
L'auteur nous évoque ainsi une histoire très intime en la mélangeant soigneusement avec des parties inventées pour plus de pudeur.
Tout part d'une vieille Dame voulant retrouver l'amant de sa jeunesse et père de son enfant, à l'aide d'une unique photo confiée à un détective de peu d'envergure portant choisi avec soin. En remontant le fil de la tragédie, Simon tissera patiemment l'histoire de ses propres origines hongroises.
Le contexte historique touche au coeur et le récit est délicatement mis sous tension par une discrète introspection.
Thomas bâtit sa recherche du bout des doigts, avec retenue et beaucoup de respect, soigneusement, sans trop oser. Il n'y a là aucun défaut ni manque d'aller à l'os du débat, non, tout est abordé mais en délicatesse, en tournant autour, avec de la minaude dans l'oeil de celui qui regarde son passé de trois-quarts, à peine par-dessus l'épaule, en se retournant.
Une écriture qui peut raconter des horreurs de la plus douce des façons.
A lire avec un café viennois, sur une nappe trop blanche, dans une atmosphère capitonnée, avec un brin de Mozart dans l'air.
C'est ce que j'ai fait et je ne suis pas près d'oublier les mémoires du Danube.
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Une photo. Un homme et une femme.
Et l'histoire passionnante et émouvante de Thomas Gabriel Leichtner commence.
J'ai été happée immédiatement par le style léger et puissant, par les personnages que l'on suit avec une grande émotion et qu'on ne lâche plus.
La réalité de la grande Histoire dans la Hongrie déchirée se mêle à l'histoire personnelle du romancier et se décline dans une fiction haletante, captivante.
Jusqu'au dernier mot, vous m'avez tenue en haleine Monsieur Leichtner.
Merci pour ce témoignage brodé délicieusement par votre talent qui tisse et restaure le lien et la transmission.
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Même sur des sujets aussi sensibles que le sort des juifs dans cette période trouble en Hongrie, l'auteur conserve un style fluide et captivant. C'est d'autant plus remarquable qu'il ne s'agit pas d'un témoignage en ligne directe
puisqu'il saute une génération. L'auteur confirme les qualités humaines et littéraires révélées dans ses précédents ouvrages.
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« Mémoires du Danube » de Thomas Gabriel Leichtner s'est avéré être une lecture des plus captivantes. Ce roman offre une narration se déployant sous différents angles, tour à tour enquête palpitante, quête de ses origines, exploration historique, et méditation sur la notion de pardon. Cette richesse narrative est sans aucun doute la force majeure de l'ouvrage.
À travers cette oeuvre, j'ai pu m'immerger dans une sombre période de l'histoire hongroise, un pan méconnu qui s'est révélé d'une profondeur saisissante. L'auteur nous exhorte à garder l'oeil vigilant sur les béances du passé pour éviter de les répéter, soulignant que notre époque n'est guère immunisée contre de telles dérives.
L'ouvrage est remarquablement documenté, offrant au lecteur une immersion totale dans cet univers lourd et pesant, sublimé de deux histoires d'amour en deux époques distinctes.
Alors que les thématiques abordées auraient pu conduire à une narration plus mélodramatique, voire larmoyante, le livre évite habilement ces écueils, offrant une lecture des plus agréables.
Je ne saurais que vous conseiller de vous embarquer aux côtés de Simon, ce détective à la dérive, et de découvrir ainsi une part essentielle de l'histoire récente de la Hongrie.
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J'ai dévoré ce roman, grâce au style très fluide et agréable de l'auteur.

Il est très rassurant pour le lecteur de retrouver une structure de détective privé "à l'ancienne" pour commencer - avec un clin d'oeil à 10 jours de canicule, du même auteur, sous le nom de Thomas Degré.
En effet, la lecture du prologue nous annonce un sujet très personnel, et on pourrait penser qu'on va lire une auto-fiction grave et surplombante. Puis le récit commence, et on est happé par cette enquête improbable commanditée par une presque Jeanne Moreau à la recherche de son amour passé. On se sent en confiance, c'est ludique, on avance et sans même s'en rendre compte, on s'immerge dans l'histoire très sombre de la Hongrie de la guerre et les drames intimes des personnages.

Différentes histoires sont emboîtées, comme des poupées gigognes. Toutes sont prenantes, toutes se répondent, et quand à la fin on relit le prologue, on est pris d'un vertige : était-ce déjà le narrateur qui nous parlait ? Ou alors le narrateur et l'auteur ne sont qu'un ? Où et comment est-on passé de la fiction à la réalité ? L'auteur se garde de répondre à ces questions et nous maintient dans un brillant effet de tourni...

Les personnages sont toujours bien campés, les descriptions précises et dénuées de superflu. Il y a beaucoup de sentiments et un de mes passages préférés a été quand Anna murmure son prénom à Sanyi, celui qui deviendra son amant alors qu'elle est promise à un homme bon, et qu'il doit lui demander de répéter.
J'ai trouvé ça très touchant et extrêmement juste - elle est submergée d'émotions contraires et arrive à peine à parler - elle comprend déjà dans quelle situation elle va se mettre et sait qu'elle n'y échappera pas.
Belle description d'un coup de foudre quasi tragique...
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Un roman entre vérité et fiction au coeur des années noires de Budapest.
Madame Irène fait appel à Simon, détective privé, pour retrouver à Budapest le père de sa fille, qu'elle a connu en 1965. C'est l'occasion pour lui de retourner dans une ville où sa famille a vécu avant de fuir les Croix Fléchées et les martyres des juifs, dans les années 40. En apportant des réponses à sa cliente, il va aussi mettre au jour un secret qui a peut-être conduit à la mort de son père. Voudra-t-il le révéler à sa famille ?
J'ai apprécié la virtuosité avec laquelle l'auteur a mêlé des moments de vie autobiographique et les réalités d'une ville et de son passé, celui de Budapest durant les années de guerre et celui de la chasse aux juifs. Une distance ouatée ne rend pas les faits moins douloureux mais instille une idée de pardon et de juste réflexion envers ceux qui ont été pris dans les rets de l'Histoire. Tout est écrit et décrit avec une grande délicatesse.
Plongée dans les méandres des vies durant les années noires, puis dans les recherches des anciens tortionnaires hongrois, et en même temps dans les merveilleuses histoires d'amour vécues par de jeunes couples qui choisissaient de donner la vie, j'ai beaucoup appris sur le courage, l'abnégation de certains tout autant que sur la voracité et la criminalité des autres.
Le bagage culturel, la documentation ciblée fournissent un solide fond, permettant ainsi à l'auteur de faire vivre des personnages différents, tous attachants. Un temps de suspense est régulièrement ravivé, ne nous laissant jamais oublier qu'une enquête est en cours pour l'une et une quête pour l'autre. Côté gastronomie et plus anecdotique, trouver sur mon chemin des lángos et des beigli a piqué ma curiosité.
J'ai découvert que parler de l'horreur pouvait se faire avec élégance et que cela donnait encore plus de poids aux mots. Merci Thomas pour votre confiance. Merci à votre Maison d'édition « Murmure des soirs » qui s'attache à publier de la qualité.

Lien : https://www.facebook.com/Les..
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𝐁𝐨𝐧𝐣𝐨𝐮𝐫,
En décembre 2021, Thomas Degré Leichtner cherchait une bêta-lectrice. Nous avons échangé quelques messages, je craignais de ne pas aimer cette histoire, car je sortais de ma zone de confort. Et finalement, je me suis lancée, le résumé m'a convaincu.
𝙈𝙚́𝙢𝙤𝙞𝙧𝙚𝙨 𝙙𝙪 𝘿𝙖𝙣𝙪𝙗𝙚 il s'appelait à ce moment-là « Mémoire de l'eau ».
Ce roman a été une très, très belle découverte.
➡️Par la couverture, qui exprime et résume, en 3 photos ce dont parle ce roman.
➡️Par l'histoire, elle-même, celle de Simon, déjà compliqué avec le suicide de son père qu'il ne comprend pas, et qui découvre au détour d'une mission confiée par Mme Irène, un tout autre pan de son histoire.
➡️Par les personnages, Simon, la belle Helena, le courageux Sanyi, la grand-mère et les autres, de beaux personnages au caractère bien défini, leur histoire personnelle, leur passé, leurs secrets, parfois difficiles à porter et qui pèsent sur leurs épaules toute leur vie. J'ai ressenti de l'empathie pour eux, surtout la grand-mère, qui m'a particulièrement émue, et Sanyi aussi, vous comprendrez pourquoi en le lisant.
➡️Par la période historique, qui est, comme chacun le sait, une période terrible, la Seconde Guerre mondiale, l'holocauste, les Juifs emmenés et tués par milliers. Et cette période me touche énormément.
L'histoire est donc basée sur des faits historiques réels. J'ai appris beaucoup sur cette période dans la ville de Budapest. Les maisons étoilées, dans lesquelles on parquait les familles juives, les fusillés sur le bord du Danube et les chaussures, ça, ça m'a vraiment bouleversé.
L'histoire est fluide, cohérente, avec un peu de poésie, de l'humour, de l'amour et de l'espoir. Une très belle écriture. Je l'ai lu en très peu de temps, car je voulais connaître la suite à chaque page tournée.
On voyage avec Simon. Les chapitres alternent entre le présent et les souvenirs douloureux du passé, on se laisse porter par les événements qui s'y produisent. Les émotions sont au rendez-vous tout au long de la lecture. Et à la fin, on comprend tout, on comprend pourquoi son père, c'est suicidé et aussi pourquoi le titre 𝙈𝙚́𝙢𝙤𝙞𝙧𝙚𝙨 𝙙𝙪 𝘿𝙖𝙣𝙪𝙗𝙚. Cette fin est remplie d'espoir.
Je compare 𝙈𝙚́𝙢𝙤𝙞𝙧𝙚𝙨 𝙙𝙪 𝘿𝙖𝙣𝙪𝙗𝙚 au roman 𝙇𝙚 𝙏𝙖𝙩𝙤𝙪𝙚𝙪𝙧 𝙙'𝘼𝙪𝙨𝙘𝙝𝙬𝙞𝙩𝙯 de Heather Morris, car j'ai ressenti les mêmes émotions, la colère, l'horreur, l'angoisse, la tristesse, l'espoir.
Thomas Degré signe là un magnifique roman, aussi bien historique que personnel, car il livre une partie de son histoire.
C'est pour moi une belle découverte et un véritable coup de coeur.❤️
Merci de m'avoir permis de la découvrir.

Lien : https://www.facebook.com/pho..
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