AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782930657967
184 pages
murmure des soirs (17/01/2023)
4.6/5   10 notes
Résumé :
Budapest. Une photo. Et le nom de son
amant. Ce sont les seuls indices fournis par
madame Irène à Simon, jeune détective
privé parisien d'origine hongroise, pour
retrouver l’amour fugace de sa jeunesse.
L’enquête plonge Simon dans les heures les
plus sombres du xxe siècle. Elle le précipite sur
les traces de ses propres racines et sur la suspicion d'un secret de famille. Ce roman, dont l'imaginaire déborde largement s... >Voir plus
Que lire après Mémoires du DanubeVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
4,6

sur 10 notes
5
7 avis
4
0 avis
3
0 avis
2
0 avis
1
0 avis
„„Mémoires du Danube” de Thomas Gabriel Leichtner

Nous invitant pour un voyage entre la Budapest d'aujourd'hui et celle du temps de son occupation par l'Allemagne nazie en passant par Paris et Vienne, l'auteur nous conte les aventures d'un jeune détective parisien qui va mener une enquête pour le compte de sa cliente : retrouver le père de sa fille. Enquête qui l'amènera, un peu par hasard, à rechercher ses propres racines, aboutissant à la découverte d'un secret de famille.

Roman captivant où l'auteur mêle habilement fiction et éléments autobiographiques. Né à Budapest en 1944, Thomas Gabriel Leichtner (Thomas Degré) rejoignit avec sa mère la France à l'âge de deux ans. Il ne connut pas son père, fusillé et jeté au Danube par les Croix Fléchées (nazis hongrois) trois mois seulement après sa naissance. „Roman personnel, empreint de mystère et d'Histoire, imprégné d'enquêtes et d'autobiographie, où plusieurs destins vont s'entrecroiser et se lier, tout au long d'une investigation qui prend sa source dans l'histoire de l'occupation hongroise par l'Allemagne nazie” (JFB).

L'action débute dans le Paris des années deux mille. Simon, jeune détective, se voit confier par une femme âgée dont il ignore tout, une mission délicate : sur la base d'une simple photographie, retrouver les traces de son ancien amant (András) rencontré en Hongrie dans les années soixante. Seul indice susceptible de l'aider, la fille d'András (Helena) qui réside à Vienne. de fil en aiguille, après mille péripéties, Simon finira par rencontrer András par le biais involontaire duquel il découvrira l'existence de son grand-père naturel, Sanyi. Sanyi qui fut jadis amant de sa grand-mère Anna. Un amour passionné qui se déroulera sur fond d'une ville dévastée (nous sommes fin 1944), en proie aux bombardements pour s'achever par l'arrestation et l'assassinat de Sanyi par les Croix Fléchées. Autre personnage qui nous apparaît en toile de fond, le mari d'Anna, déporté dans un camp de travail. Mariage de raison où, à défaut de passion, Anna respectera ce mari épris, auquel elle n'aura pas le courage d'avouer sa liaison. Personnage enfin très présent, la belle Helena rencontrée à Vienne, puis établie à Budapest, qui jouera un rôle essentiel dans le déroulement de l'enquête. Enquête au cours de laquelle elle se découvrira elle-même une demi-soeur, Marika, fruit des amours de son père avec la cliente de Simon. Helena, dont les rapports avec ce dernier, au départ tendus, se feront de plus en plus intimes, laissant le lecteur deviner la suite…

Traversé par des thèmes tels que la quête d'identité, le pardon, la rédemption, l'acte juste, ce récit nous fait découvrir la ville natale de l'auteur. Tout d'abord sous les bombes et canonnades de cet hiver 44-45, avec ses immeubles éventrés, ses chaussées défoncées et ses ponts coupés, pendant tristement dans le fleuve. Puis la Budapest des années 2010, dans cette Hongrie gouvernée d'une main de fer par Viktor Orbán, un Orbán de plus en plus conservateur, nostalgique de ces années d'avant-guerre placées sous la régence de l'amiral Horthy (dont il lancera peu à peu la réhabilitation). Cette Budapest où nous avons plaisir à retrouver, au fil des pérégrinations auxquelles nous convie l'auteur, maints lieux qui nous sont chers (tel le salon de thé Művész situé près de l'Opéra). Descriptions détaillées justes et fort bien menées. Et pourtant, l'auteur avouera connaître bien mal cette ville où il n'a effectué que quatre brefs passages. Son mérite n'en est que plus grand.

Le grand atout de l'ouvrage réside aussi dans son style. Pur, fluide, élégant, d'une lecture agréable, qui vous tient constamment en haleine. Visiblement, l'auteur, au départ de formation scientifique, a un talent d'écrivain.

A recommander à celles et ceux qui s'intéressent de près ou de loin à la Hongrie, aux drames de son Histoire récente, mais aussi sensibles aux charmes de sa capitale. Recommandé également aux autres, ne serait-ce que pour leur offrir le plaisir d'une lecture prenante et émouvante - dont on a peine à se détacher.

Un grand merci à son auteur.

Pierre Waline

Commenter  J’apprécie          10
Par Franck Antunes 8 février 2023,
Terminé : Mémoires du Danube de Thomas Gabriel Leichtner (2023) (Thomas Degré) Murmure des Soirs
Je savais qu'on allait s'entendre.
Un livre qui commence par le gimmick de fin de concert d'Elvis accapare forcément toute mon attention. Surtout qu'entre les pages on aperçoit le grave « Dance me to the end of love » du feu Leonard Cohen ou la dégustation d'un bon Lagavulin.
Voilà pour la mise en bouche.
L'auteur nous évoque ainsi une histoire très intime en la mélangeant soigneusement avec des parties inventées pour plus de pudeur.
Tout part d'une vieille Dame voulant retrouver l'amant de sa jeunesse et père de son enfant, à l'aide d'une unique photo confiée à un détective de peu d'envergure portant choisi avec soin. En remontant le fil de la tragédie, Simon tissera patiemment l'histoire de ses propres origines hongroises.
Le contexte historique touche au coeur et le récit est délicatement mis sous tension par une discrète introspection.
Thomas bâtit sa recherche du bout des doigts, avec retenue et beaucoup de respect, soigneusement, sans trop oser. Il n'y a là aucun défaut ni manque d'aller à l'os du débat, non, tout est abordé mais en délicatesse, en tournant autour, avec de la minaude dans l'oeil de celui qui regarde son passé de trois-quarts, à peine par-dessus l'épaule, en se retournant.
Une écriture qui peut raconter des horreurs de la plus douce des façons.
A lire avec un café viennois, sur une nappe trop blanche, dans une atmosphère capitonnée, avec un brin de Mozart dans l'air.
C'est ce que j'ai fait et je ne suis pas près d'oublier les mémoires du Danube.
Commenter  J’apprécie          30
J'ai dévoré ce roman, grâce au style très fluide et agréable de l'auteur.

Il est très rassurant pour le lecteur de retrouver une structure de détective privé "à l'ancienne" pour commencer - avec un clin d'oeil à 10 jours de canicule, du même auteur, sous le nom de Thomas Degré.
En effet, la lecture du prologue nous annonce un sujet très personnel, et on pourrait penser qu'on va lire une auto-fiction grave et surplombante. Puis le récit commence, et on est happé par cette enquête improbable commanditée par une presque Jeanne Moreau à la recherche de son amour passé. On se sent en confiance, c'est ludique, on avance et sans même s'en rendre compte, on s'immerge dans l'histoire très sombre de la Hongrie de la guerre et les drames intimes des personnages.

Différentes histoires sont emboîtées, comme des poupées gigognes. Toutes sont prenantes, toutes se répondent, et quand à la fin on relit le prologue, on est pris d'un vertige : était-ce déjà le narrateur qui nous parlait ? Ou alors le narrateur et l'auteur ne sont qu'un ? Où et comment est-on passé de la fiction à la réalité ? L'auteur se garde de répondre à ces questions et nous maintient dans un brillant effet de tourni...

Les personnages sont toujours bien campés, les descriptions précises et dénuées de superflu. Il y a beaucoup de sentiments et un de mes passages préférés a été quand Anna murmure son prénom à Sanyi, celui qui deviendra son amant alors qu'elle est promise à un homme bon, et qu'il doit lui demander de répéter.
J'ai trouvé ça très touchant et extrêmement juste - elle est submergée d'émotions contraires et arrive à peine à parler - elle comprend déjà dans quelle situation elle va se mettre et sait qu'elle n'y échappera pas.
Belle description d'un coup de foudre quasi tragique...
Commenter  J’apprécie          10
𝐁𝐨𝐧𝐣𝐨𝐮𝐫,
En décembre 2021, Thomas Degré Leichtner cherchait une bêta-lectrice. Nous avons échangé quelques messages, je craignais de ne pas aimer cette histoire, car je sortais de ma zone de confort. Et finalement, je me suis lancée, le résumé m'a convaincu.
𝙈𝙚́𝙢𝙤𝙞𝙧𝙚𝙨 𝙙𝙪 𝘿𝙖𝙣𝙪𝙗𝙚 il s'appelait à ce moment-là « Mémoire de l'eau ».
Ce roman a été une très, très belle découverte.
➡️Par la couverture, qui exprime et résume, en 3 photos ce dont parle ce roman.
➡️Par l'histoire, elle-même, celle de Simon, déjà compliqué avec le suicide de son père qu'il ne comprend pas, et qui découvre au détour d'une mission confiée par Mme Irène, un tout autre pan de son histoire.
➡️Par les personnages, Simon, la belle Helena, le courageux Sanyi, la grand-mère et les autres, de beaux personnages au caractère bien défini, leur histoire personnelle, leur passé, leurs secrets, parfois difficiles à porter et qui pèsent sur leurs épaules toute leur vie. J'ai ressenti de l'empathie pour eux, surtout la grand-mère, qui m'a particulièrement émue, et Sanyi aussi, vous comprendrez pourquoi en le lisant.
➡️Par la période historique, qui est, comme chacun le sait, une période terrible, la Seconde Guerre mondiale, l'holocauste, les Juifs emmenés et tués par milliers. Et cette période me touche énormément.
L'histoire est donc basée sur des faits historiques réels. J'ai appris beaucoup sur cette période dans la ville de Budapest. Les maisons étoilées, dans lesquelles on parquait les familles juives, les fusillés sur le bord du Danube et les chaussures, ça, ça m'a vraiment bouleversé.
L'histoire est fluide, cohérente, avec un peu de poésie, de l'humour, de l'amour et de l'espoir. Une très belle écriture. Je l'ai lu en très peu de temps, car je voulais connaître la suite à chaque page tournée.
On voyage avec Simon. Les chapitres alternent entre le présent et les souvenirs douloureux du passé, on se laisse porter par les événements qui s'y produisent. Les émotions sont au rendez-vous tout au long de la lecture. Et à la fin, on comprend tout, on comprend pourquoi son père, c'est suicidé et aussi pourquoi le titre 𝙈𝙚́𝙢𝙤𝙞𝙧𝙚𝙨 𝙙𝙪 𝘿𝙖𝙣𝙪𝙗𝙚. Cette fin est remplie d'espoir.
Je compare 𝙈𝙚́𝙢𝙤𝙞𝙧𝙚𝙨 𝙙𝙪 𝘿𝙖𝙣𝙪𝙗𝙚 au roman 𝙇𝙚 𝙏𝙖𝙩𝙤𝙪𝙚𝙪𝙧 𝙙'𝘼𝙪𝙨𝙘𝙝𝙬𝙞𝙩𝙯 de Heather Morris, car j'ai ressenti les mêmes émotions, la colère, l'horreur, l'angoisse, la tristesse, l'espoir.
Thomas Degré signe là un magnifique roman, aussi bien historique que personnel, car il livre une partie de son histoire.
C'est pour moi une belle découverte et un véritable coup de coeur.❤️
Merci de m'avoir permis de la découvrir.

Lien : https://www.facebook.com/pho..
Commenter  J’apprécie          10
« Mémoires du Danube » est un roman puissant et émouvant qui plonge les lecteurs dans l'histoire tourmentée de Budapest pendant la Seconde Guerre mondiale. L'auteur nous livre une histoire saisissante qui explore le sort des Juifs en Hongrie. Il nous fait ressentir toute la tragédie et l'humanité qui ont émergé de cette période sombre de l'histoire.
L'intrigue se déroule avec une sensibilité et une profondeur qui captivent dès les premières pages. L'auteur a réussi à recréer avec précision l'atmosphère étouffante de l'occupation et les tensions palpables qui pesaient sur la population à Budapest. À travers des personnages authentiques, nous sommes témoins des difficultés et des sacrifices auxquels ils sont confrontés pour survivre et protéger ceux qu'ils aiment.
L'une des forces de ce roman réside dans la façon dont il explore les relations humaines et les dynamiques complexes qui se développent dans des circonstances extraordinaires.
Au fil des pages l'auteur nous transporte dans les rues de Budapest, nous fait ressentir l'effervescence de la ville et l'angoisse qui l'envahit. La richesse des détails historiques renforce l'authenticité de l'histoire et l'immersion du lecteur dans cette époque troublée.
« Mémoires du Danube » est un roman qui mérite d'être lu et célébré. Il nous rappelle l'importance de ne jamais oublier les tragédies du passé et de prendre conscience de la force de l'humanité face à l'adversité. C'est une histoire qui touche au coeur. Je recommande vivement ce livre à tous ceux qui sont à la recherche d'une lecture captivante et émouvante, imprégnée d'histoire et de compassion.
Commenter  J’apprécie          11

Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Ils ne sont pas à l'abri d'une bombe, évidemment, mais ils croient en leur bonne étoile, même si par les temps qui courent, cette étoile est jaune.
Commenter  J’apprécie          00
Pardonner signifie briser le cycle de la haine.
Commenter  J’apprécie          10
Je comprenais bien qu'arrivé à cet âge, l'élan pouvait fléchir sur le tremplin de la vie.
Commenter  J’apprécie          00
Nous n'en étions plus là. De l'eau avait coulé sous les ponts du Danube et de la Seine.
Commenter  J’apprécie          00
On vit toujours avec ses morts.
Commenter  J’apprécie          10

Livres les plus populaires de la semaine Voir plus

Lecteurs (25) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1711 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..