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3,87

sur 250 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Chère Leila,

Par où commencer... ? A la lecture de votre roman « Mariée de force », je suis passée par plusieurs stades émotionnels : la compassion, la tristesse, la peur, l'effroi, et aussi la révolte. Beaucoup de questions s'enchaînaient, se mêlaient à mon abattement : comment peut-on vivre ainsi ? Cela existe-il ? En France ? C'était, et cela reste, l'incompréhension totale.
Comme vous le dîtes dans votre roman, je ne peux pas comprendre. Ou du moins, mon éducation de jeune « gauloise » ne me permet pas de comprendre. Et en effet je ne comprends pas. Je ne comprends pas cette « honte » qui plane sur toutes les jeunes filles, cette obsession de la virginité intacte, à une époque où la sexualité n'est [presque] plus pudique. Votre monde, ce monde inimaginable dans lequel vous avez grandi, me semble tout droit sorti du cosmos. Loin de la réalité. Loin du 21ème siècle.
Leila, vous semblez être une femme en manque d'amour, notamment d'amour paternel. Vous avez peur ; votre ancienne vous, décrite dans le livre, était noyée par la peur. Votre seul moyen de communication était alors la révolte : cigarettes, maquillage... puis très vite des choses bien pires : fugues, tentatives de suicide, et ce à plusieurs reprises. Des appels à l'aide désespérés, des cris amers dans le vide... Ce que vous avez vécu est innommable. Cette vie de dur labeur, en tant qu'esclave de vos DIX frères, tout ceci est inconcevable. Et pourtant...
En France, les femmes se battent pour l'égalité des sexes, au Maroc la femme est « inférieure ». Je ne peux m'imaginer à votre place, je ne peux même pas concevoir que cela puisse exister.
Votre roman est fort, puissant. Et en même temps plein d'émotions, de beauté, d'espoir, de votre personnalité propre en quelque sorte. Votre humanité, votre courage transpirent de ces pages. Car malgré tout, vous ne détestez pas votre famille, votre père. « Mon père reste mon père ». Et pour cause : il ne souhaitait que « votre bien ». Cependant cette notion de « bien » ne semble pas être la même que la mienne. Votre éducation, son éducation à lui, est à des années lumières de la mienne. Mais c'est « normal ». Les pères battent leurs filles, leur trouvent un mari, les casent dès que possible... pour leur bien.
J'ai beaucoup, vraiment beaucoup aimé la lecture de votre roman. Cela m'a beaucoup apporté, en tant que lectrice, mais aussi en tant que femme. J'espère sincèrement que votre combat ne s'arrêtera pas à l'écriture d'un livre. Votre combat devrait être entrepris par toutes les femmes, quelque soit leurs origines. Toutes les femmes qui souhaitent une vie plus libre, une vie faite de droits. Parce que vous le méritez. Votre parcours de vie a été semé d'embûches, de souffrances et de malheurs. Malgré tout, vous souriez, vous aimez la vie, vous la remerciez pour ce que vous avez, vous vous battez pour votre fils... C'est si incroyable ! Bravo à vous.
Merci pour cette lecture enrichissante, prenante, fascinante. Merci de vous battre encore et toujours.

- Séverine

Lien : http://s.ecriture.over-blog...
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Il fut un temps, pas si lointain, ou nous aussi, femmes européennes, étions sous le joug du père, ou d'un mari que nous n'avions pas forcément choisi.
Il fut un temps ou nous n'avions pas le droit d'ouvrir un compte bancaire, si nous avions la chance de travailler, sauf avec l'accord du père ou du mari.

Merci à nos grands-mères, et nos mères qui se sont battues pour notre liberté d'action, pour que la femme puisse vivre Sa VIE, comme elle le souhaite.

De nos jours, les choses ont-elles vraiment changées ? Il y a toujours des femmes battues, des femmes maltraitées psychologiquement. Il y a toujours des hommes qui pensent que "leur femme" leur appartient, quelque soit la religion.
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Ce livre est tiré d'une histoire vraie qui se déroule en France. Et cette histoire est tout simplement très triste. Ce qui est poignant dans ce livre est le mal-être de Leila qui date de son enfance et qui la suit toute sa vie. Parce qu'elle a du mal à dialoguer, parce qu'elle ne comprend pas l'attitude de son père, ces émotions se manifestent différemment : suicides et fugues deviennent des appels au secours adressés à ce dernier. D'ailleurs, ce mal-être est aussi accentuée par le poids des traditions et des convenances dans la famille.
Leila ne se positionne pas seulement comme victime. Elle admet qu'elle a fait des erreurs, qu'elle aurait dû accepter de l'aide dès le début avant d'être engagé dans la spirale sans fin du mariage. Même en ayant subi l'impensable, Leila trouvera le courage de se battre pour sa liberté.
Je n'en dirais pas plus pour vous donner envie de lire le livre, qui est relativement court et qui dénonce certaines réalités dont on n'a pas forcément conscience.

Lien : http://leslecturesdehanta.co..
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Ce témoignage est fort, prenant, touchant, bouleversant. Il nous révèle bien des choses… que nous occidentaux avons du mal à comprendre vis à vis des traditions et de cette religion. Il permet de montrer que même en France, certaines traditions sont encore bien ancrées dans certaines familles.

Un témoignage qui mérite d'être plus connu… Je vous le recommande.
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Le manque de considération et l'éducation stricte la pousse à se rebiffer et à avoir elle-même des excès de violence afin de rejeter sa haine et sa frustration d'être traitée comme une esclave chez elle. Rajoutons à ça son sentiment d'isolement et d'enfermement, tentant de ne plus ressentir pour ne plus subir, et de vouloir sans cesse braver les interdits pour se sentir exister.

Il est difficile d'imaginer pouvoir tolérer une telle violence dans sa propre famille, et d'en ressentir la honte d'en parler. de subir, en plus des violence physiques, les insultes et les menaces perpétuelles des êtres qui sont censés nous être chers et présents pour nous soutenir et nous aimer.

Il y a beaucoup de mots "cash" ou de "jeunes", qui pourrait peut-être rebuter certaines personnes (?).
Ce livre n'en est pas moins une dénonciation importante sur un sujet grave, dont on en entend pas parler.

Un témoignage douloureux.


Lien : http://esquissedesmots.fr/in..
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Je pense que le genre de vie qu'à vécu Leila, tend peut-être à disparaître
que les Maghrébins prennent conscience qu'agir ainsi avec la femme
n'est pas normal..
De plus, si l'on vérifie dans la vie de Muhammad et les débuts de l'islam, les femmes étaient respecté.
C'est l'homme qui a décidé de rabaisser les femmes, à les considérer presque comme des objets.
Leila s'est même fait violer par son frère !




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Une histoire qui doit arriver bien plus souvent que nous ne le pensons..mais qui nous incite a quelques reflexions sur les differences d'education et les problemes psychologiques qui peuvent en resulter, meme si certains episodes nous paraissent irrealistes et d'un autre temps...ecriture simple, pour un temoignage parlant.
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Se lit très bien et très vite. L'écriture est très sympa, langage familier. L'histoire est à la fois choquante et réaliste.
Aucune difficulté de lecture, j'aimerais bien savoir ce qu'elle est devenue après cette histoire. Manque peut être de détails parfois mais c'est pour dire quelque chose.
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Récit poignant et immersion dans une famille musulmane traditionnelle. J'ai aimé ce livre pour découvrir ce qui se cache dans certains foyers, j'y ai découvert avec horreur cette "maltraitance" pourtant normale aux yeux de toute une famille. Par moments ça devient invraisemblable et pourtant...il est vrai que nous n'y pensons pas, nous, dans notre culture française. J'ai aimé le répondant de Leila par moments, j'ai vécu certaines scènes où elle leur cloue le bec avec jubilation. Maigre consolation cela dit et j'aurai aimé qu'elle écrive un second récit pour raconter comment est devenue sa vie par la suite.
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Un témoignage très touchant d'une fille issue d'un milieu modeste d'origine maghrébine.
Je le conseille vivement
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