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Critique de Aela


L'Homme du Paléolithique croyait-il en la survie de l'âme?
D'où vient ce besoin chez l'être humain de donner un sens à son existence, à croire parfois en des forces invisibles?

Après le monumental Sapiens de l'historien israélien Yuval Noah Harari, voici l'Homo Spiritus, fruit de 30 ans de recherche du célèbre philosophe spécialiste des religions Frédéric Lenoir..

Le livre couvre une période immense, depuis la Préhistoire jusqu'à notre époque et vise à faire comprendre la dimension spirituelle de l'être humain. C'est une gigantesque histoire des religions avec à chaque fois un motif qui ressort: à chaque fois qu'il y a un changement de mode de vie (passage à la sédentarité, au numérique...) la spiritualité évolue fortement. Ainsi on peut observer 4 grandes mutations au cours des dix derniers millénaires, où bouleversements sociaux, évolution des modes de vie, changements spirituels et religieux sont étroitement corrélés: la révolution agraire, parallèlement à l'apparition du culte des ancêtres et des premières divinités; les civilisations de l'écriture, marquées par l'avènement des sociétés patriarcales et la naissance des grandes religions polythéistes; la création des empires, avec la révolution spirituelle de l'âge axial et la naissance des religions du salut; et enfin la modernité, qui va de pair avec l'avènement de l'individualisme, la globalisation, le développement de l'esprit critique et de la science et un profond bouleversement de la religion avec l'apparition de nouvelles quêtes spirituelles et individuelles.

Frédéric Lenoir développe aussi un chapitre intéressant sur le transhumanisme et ses enjeux. L'auteur d'ailleurs affirme qu'il n'est pas favorable à ce projet transhumaniste radical et lui préfère de loin une quête spirituelle de transformation de soi, pour aller vers toujours plus d'humanité, dans un engagement solidaire et écologique pour améliorer le monde.

Le terme de "sacré" a été expressément retenu pour englober le sens le plus large, et pour montrer la dimension universelle de cette quête chez l'Homme. La religion devient ainsi un espace culturel où le "sacré" est en quelque sorte domestiqué.

Le livre se compose de deux parties: une partie qui est une fresque historique des différentes croyances selon les lieux géographiques et les époques; et une deuxième partie qui apporte les réponses possibles à ce besoin de sacré chez l'être humain.

Le passage sur l'intérêt des empires m'a particulièrement intéressée. le rappel des grandes dates de l'Ancien Testament est important aussi pour ce genre d'ouvrage. le livre couvre aussi les grands courants de pensée philosophiques, avec l'évocation de l'oeuvre de Spinoza, l'école de Milet, Socrate, Platon, Aristote, Platon, le néoplatonisme avec Plotin, le stoÏcisme, la pensée asiatique (Bouddha, Lao Tseu..)

Les religions du Livre sont bien sûr au premier rang mais l'auteur inclut dans son analyse des courants de pensée aussi divers que le spiritisme, le spiritualisme, la Kabbale et les penseurs plus récents (Freud, Nietzsche, Darwin, Jung..)

Bref j'ai été impressionnée par ce livre qui est une brillante synthèse des courants spirituels au travers de l'histoire de l'humanité. le livre, à mon sens, est destiné à devenir un ouvrage de référence, à l'instar du "Sapiens" de Harari.

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