Citations sur Le désir, une philosophie (41)
Sans cette force du désir, on n'est plus humain. Un être humain qui ne ressent plus aucun désir est un mort-vivant. Il est fondamentalement un être désirant et c'est grâce au désir que nous jouissons pleinement de la vie.
Dans la vie, tout est question de désir et de motivation. Et lorsque nos désirs sont mal orientés et abîment notre santé ou nous rendent tristes, la meilleure solution est d'apprendre à les réorienter vers des objets qui nous mettent dans la joie.
Pour Aristote, il n'y a donc pas de vie heureuse et de vie morale sans raison, mais également sans désir, car c'est notre âme désirante qui va mobiliser notre raison pour la mettre en mouvement et notre volonté pour lui donner la force de tendre vers le bien.
Un enfant avait remarquer qu'il n'était pas aussi heureux lorsque sa maman lui achetait tout de suite un jouet qu'il voyait dans un magasin que s'il l'avait attendu longtemps.
Nul être humain ne pourra bien évidemment réaliser tous ses désirs tant dans leur diversité que dans leur intensité ou dans une durée infinie. C’est pourquoi Kant parle d’un idéal imaginaire. Je partage bien sûr ce point de vue dès lors qu’on assimile bonheur et désir-manque. Mais nous verrons plus loin, avec Aristote et Spinoza, que le désir et le bonheur peuvent être considérés d’une tout autre manière, ce qui fait tomber l’objection kantienne.
Je souffre quand je désire ce que je n’ai pas et je m’ennuie une fois que je possède ce que j’ai désiré ! Je souffre d’être au chômage, mais je m’ennuie dans mon travail. Je souffre d’être célibataire, mais je m’ennuie en couple, etc. C’est ce qu’exprimera avec humour l’écrivain irlandais George Bernard Shaw : « Il y a deux tragédies dans la vie. L’une est de ne pas obtenir ce que l’on désire ardemment. L’autre est de l’obtenir6! »
L’amour se réveillera lorsque notre désir se portera sur une autre personne. Et il en va de même pour tout ! Je désire un objet, mais une fois celui-ci en ma possession, je finis par m’en lasser et mon désir me porte vers un nouvel objet.
« Ce qu’on n’a pas, ce qu’on n’est pas, ce dont on manque : voilà les objets du désir et de l’amour3. » Selon une telle conception, nous ne cessons d’aimer et de désirer ce qui nous manque. Mais dès lors que nous possédons l’être ou la chose désirée, notre désir et notre amour s’émoussent.
Je ne crois pas un seul instant à ce mythe de l’amour-fusion, qui renvoie très probablement à la nostalgie de la vie embryonnaire où le fœtus fusionnait avec sa mère, mais force est de constater qu’il a inspiré de nombreux artistes et continue de vivre, plus ou moins consciemment, dans le cœur de beaucoup d’êtres humains.
Certains seraient en quête d’individus du même sexe, tandis que les androgynes seraient à la recherche d’individus de sexe opposé. « C’est de ce moment que date l’amour inné des hommes les uns pour les autres : l’amour recompose l’antique nature, s’efforce de fondre deux êtres en un seul, et de guérir la nature humaine.