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Citations sur Le miracle Spinoza (169)

Toute la pensée de Spinoza repose […] sur cette idée qu'un individu s'accordera d'autant mieux aux autres qu'il est bien accordé avec lui-même. Autrement dit, nos démocraties seront d'autant plus solides, vigoureuses et ferventes que les individus qui les composent seront capables de dominer leurs passions tristes - la peur, la colère, le ressentiment l'envie, etc. - et qu'ils mèneront leur existence selon la raison.
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Il se livre enfin à une étude plus approfondie de la méthode visant à interpréter l'Écriture.
Ces derniers chapitres [du Traité théologico-politique] commencent par une charge violente contre les clercs, les théologiens et les autorités religieuses, qui utilisent et interprètent les Écritures afin de consolider leur pouvoir et d'étendre leur domination sur les hommes : « Seule une ambition criminelle a pu faire que la religion consistât moins à obéir aux enseignements de l'Esprit-Saint qu'à défendre des inventions humaines, bien plus, qu'elle s'employât à répandre parmi les hommes, non pas l'amour, mais la lutte et la haine la plus cruelle sous un déguisement de zèle divin et de ferveur ardente.» En notre époque marquée par un nouveau déchaînement des passions religieuses et de massacres d'innocents commis au nom de Dieu, cette parole de Spinoza frappe par sa pertinence.
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Là où Spinoza diverge fortement de la lecture rabbinique (et même chrétienne) traditionnelle de la Bible, c'est qu'il ne considère pas que l'élection du peuple hébreu soit le fait d'une quelconque préférence de Dieu, mais un artifice pédago-gique, afin que les Hébreux comprennent et pratiquent la loi divine, laquelle réside dans les lois immuables de la nature : « Par gouvernement de Dieu, j'entends l'ordre fixe et immuable de la nature, autrement dit l'enchaînement des choses naturelles ; en effet, nous avons dit plus haut et montré ailleurs que les lois universelles de la nature, suivant lesquelles tout se produit et tout est déterminé, ne sont pas autre chose que les décrets éternels de Dieu. » Une telle conception de Dieu et de sa providence est évidemment aux antipodes de celle dominante chez les juifs et les chrétiens, qui imaginent un Dieu extérieur à la nature, doué de sensibilité et de volonté à la manière humaine, capable de s'éprendre d'un peuple particulier pour se révéler (puis ensuite pour les chrétiens, selon le même modèle de l'élection, qui aimera d'un amour singulier le peuple des baptisés).
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Le rationalisme, comme l'on sait, a été initié par Descartes sur la base du dualisme.
D'un côté, le monde matériel ; de l'autre, le monde spirituel. Spinoza se place également sous l'égide de la raison, mais dépasse largement ce clivage. Sa pensée à la rigueur géométrique déconstruit les systèmes existants pour bâtir une philosophie globale qui ne fait plus la séparation entre le créateur et la création, le spirituel et le matériel, mais appréhende dans un même mouvement l'homme et la nature, l'esprit et le corps, la métaphysique et l'éthique.
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On est d’autant plus libres qu’on est moins contraints par les causes extérieures et qu’on comprends la nécessité des lois de la Nature qui nous déterminent. Ensuite, la libération de la servitude augmente notre puissance d’agir et notre joie.
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Il ne faut pas diminuer ou supprimer le désir, mais l’orienter par la raison. Apprendre à l’orienter vers des personnes ou des choses qui augmentent notre puissance et notre joie au lieu de la diminuer. La sagesse, ce n’est pas éviter toute rencontre, c’est apprendre à sélectionner les rencontres pour favoriser les bonnes et éviter les mauvaises. C’est discerner et désirer ce qui est bon pour nous, ce qui nous apporte les plus belles joies.
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La raison comme la volonté ne suffisent pas à nous faire changer. Le moteur du changement, c’est le désir.
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Spinoza ne croit pas au Dieu révélé de la Bible; mais il pense Dieu
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C'est une véritable révolution copernicienne de la conscience morale qu'instaure Spinoza : la vraie morale ne consiste plus à chercher à suivre des règles extérieures, mais à comprendre les lois de la nature universelle et de notre nature sin- gulière afin d'augmenter notre puissance d'agir et notre joie... et c'est ainsi que nous serons le plus utiles aux autres. Ce n'est pas en courbant l'échine sous des prescriptions morales et religieuses, mais en augmentant notre force personnelle, sous la conduite de la raison, que nous serons le plus certains d'agir de manière bonne pour nous-mêmes et que nous serons utiles aux autres. Être vertueux, de son point de vue, ce n'est pas obéir. "Agir par vertu, écrit Spinoza, n'est rien d'autre en nous qu'agir, vivre, conserver son être sous la conduite de la Raison, et cela d'après le principe qu'il faut chercher l'utile qui nous est propre". A la morale traditionnelle, fondée sur des catégories transcendantes du bien et du mal, Spinoza substitue une éthique fondée sur la recherche rationnelle et personnelle du bon et du mauvais [p.179 - 180]
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La sagesse de Spinoza est donc très différente de celles qui considèrent le désir comme un manque (Platon) ou comme un affect indifférent (stoïciens) ou à diminuer (traditions ascétiques), à cause des égarements et de l'attachement qu'il procure. Le désir n exprime pas un manque, mais une puissance, répond Spinoza à Platon. Il n'est pas dangereux en soi, mais en tant qu'il est mal orienté, et il ne faut surtout pas le supprimer, mais le guider, clame-t-il aux ascètes de toutes les religions qui prônent le renoncement. Car vouloir supprimer ou diminuer le désir, c'est diminuer la puissance vitale de l'être humain, c'est chercher, au nom d'un idéal surhumain, à lui enlever l'un des fondements de son humanité. L'ascèse, le renoncement au désir, n'est pas une vertu pour Spinoza, mais une diminution de la puissance d'être, qui conduit davantage à la tristesse qu'à la joie. Il ne faut pas diminuer ou supprimer le désir, mais l'orienter par la raison. Apprendre à l'orienter vers des personnes ou des choses qui augmentent notre puissance et notre joie au lieu de la diminuer. La sagesse, comme je l'ai dit précédemment, ce n'est pas éviter toute rencontre, c'est apprendre à sélectionner les rencontres pour favoriser les bonnes et éviter les mauvaises. C'est discerner et désirer ce qui est bon pour nous, ce qui nous apporte les plus belles joies. [p.167]
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