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Citations sur L'Ultime Secret de Frida K. (30)

Machuca n’ose même pas imaginer la réaction dans le quartier de Tepito quand la nouvelle sera ébruitée. Parce qu’après le choc, l’incrédulité, le pire peut arriver.
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Et en plus ce salaud est cultivé, se dit-il. Il contemple en silence la triste image de la Flaca réduite en morceaux. Il a du mal à réfléchir au milieu de cette odeur de poulailler et d’encens. Le coupable a une belle calligraphie et un sacré courage ! Ou une haine redoutable. Il fallait du culot pour s’introduire dans ce quartier, règne de la kalachnikov, où tout s’achète et se vend, à commencer par la vie, où la seule chose qui compte, c’est d’être protégé par la Santa Muerte. Tout le monde prie la Flaca, tous demandent sa protection, elle est le dernier espoir quand toute espérance a été perdue. Quand on n’attend plus rien de la charité de Dieu ou des hommes.
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L’inspecteur aperçoit soudain une petite carte glissée sur l’autel. Il déchiffre les mots inscrits dessus, d’une belle écriture soignée : « Au nom de Dieu. »
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Avec ses cheveux longs et sa boucle d’oreille, il ressemble plus à une rock star qu’à un flic, mais Machuca n’a pas de chance, son collègue est aussi dénué de talent dans un domaine que dans l’autre.
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L’inspecteur Machuca entre dans la chapelle d’un air las, excédé. Il ne répond même pas au salut martial de son collègue Figueroa. Il ne sait pas ce qui le scandalise le plus : voir le squelette détruit, ou l’Évêque, le prêtre autodéclaré de ce culte, en petite tenue. Celui-ci, furieux, rouge d’apoplexie, peine à trouver ses mots. Le seul qui ose prononcer une parole après avoir fait le tour de l’église, son appareil photo en main, c’est Figueroa qui annonce doctement :

— Un petit malin cherche à nous emmerder.
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En découvrant l’image de la Santa Muerte vêtue d’une tunique blanche, tenant dans la main droite une faux et dans la gauche un globe terrestre, Daniela perdit toute envie de rire. Cette figure macabre, presque parodique, provoqua en elle un sentiment de malaise. Elle rendit la photo à Vargas qui regarda Daniela d’un air amusé avant de poursuivre :

— Tu sais ce qu’on dit d’elle ? lui demanda-t-il en se carrant dans son fauteuil.

— Je t’écoute.

— Qu’elle est très rancunière, et qu’il faut lui obéir pour éviter qu’elle ne se fâche.

— Ne t’en fais pas. Ce n’est pas une femme en robe de mariée qui va me faire peur. Je n’ai jamais eu de problèmes avec les femmes moi, seulement avec les hommes.

Vargas ne put s’empêcher de glousser. Il aimait cette détermination chez Daniela, le meilleur élément de toute l’agence. C’était ce qui la différenciait des autres. Certes, elle avait eu un moment de faiblesse récemment, mais quelle importance ? Dans ce bas monde, personne ne pouvait échapper à une tache d’huile, une sortie de route était inévitable ; ce qui comptait, c’était de se rétablir, et c’est ce qu’elle avait fait. Elle seule pouvait retrouver le tableau volé.
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Quand son chef lui annonça qu’elle devait partir à Mexico, Daniela fit la grimace. Ce pays ne lui avait laissé que des mauvais souvenirs. Trois ans auparavant, elle y avait vécu une histoire d’amour – s’il s’agissait bien d’amour – dont les blessures étaient encore vives. Au point qu’elle détestait désormais les plats relevés, avait jeté à la poubelle tous les boléros de Luis Miguel, et pris, à la suite de cette calamiteuse aventure, un congé d’un mois pour la première fois de sa vie. Après Marcelo, elle avait été incapable de retomber amoureuse et elle ressentait toujours un pincement au cœur en voyant à la télévision des images de la capitale mexicaine. La cicatrice brûlait encore… Et maintenant son chef, Vargas, lui demandait de prendre le premier avion pour cette ville où elle avait été si heureuse et si désespérée.
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« Ils ont tué la Niña Blanca, ils ont tué la Niña Blanca », crie une vieille femme affolée, hors d’elle. Machuca l’écoute, stupéfait. Il mesure l’ampleur du problème. N’importe quel crime aurait été préférable à cette profanation. Que Dieu soit mêlé à l’affaire ou pas, il s’en fiche complètement.
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Il s'agit d'un culte récent très répandu au Mexique, en particulier dans les classes populaires. On l'appelle aussi la "Vierge des oubliés", ou la "Vierge des délinquants". Elle est souvent représentée par un squelette habillé d'une robe de mariée. (p.23)
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Daniela sentit qu’il était récalcitrant, mais elle ne se laissait pas vaincre facilement, et ne quitta pas des yeux son interlocuteur qui ne put s’empêcher d’admirer sa pugnacité.
Il fit gémir le lit en essayant de bouger son pied droit suspendu à une poulie. Il tentait de gagner du temps. Vargas l’avait pourtant prévenu, Daniela ne partirait pas les mains vides, inutile de jouer au plus fin, elle ne le lâcherait pas tant qu’il ne lui aurait pas tout raconté sur Frida Kahlo et ses amours.
Daniela le relança :
— Trotski était-il l’amant de Frida Kahlo ?
Ramirez maudit le mécanisme qui le tenait attaché au lit, puis la regarda avec surprise.
— D’où sortez-vous ça ?
— Peu importe mes sources.
— Les sources sont la seule chose qui compte au contraire. D’ailleurs, pour être un bon journaliste, il faut deux choses : des couilles et des sources.
— Voilà pourquoi je suis venue vous voir.
La phrase parut satisfaire Ramirez qui sourit d’un air aimable. Les fourmillements dans son pied droit avaient miraculeusement cessé. Le sang s’était remis à circuler.
— On a raconté tant de choses sur la vie de Frida qu’il est difficile de démêler le vrai du faux. La liste des amants qu’on lui attribue est aussi longue qu’un annuaire. Et elle n’aurait pas eu que des hommes dans sa vie, mais aussi des femmes. En tout cas, une chose est sûre : Frida a peint, Frida a souffert et Frida n’a jamais aimé qu’un seul homme, Diego Rivera. Tout le reste, ce sont des conneries.
— Elle a quand même voulu offrir à Trotski cet autoportrait au colibri.
— Mais qu’est-ce qui vous intéresse tant dans cette histoire ? Vous êtes bien curieuse, je trouve, et ce n’est pas une bonne idée, regardez où cela m’a mené, ajouta-t-il avec un sourire généreux qui démentait son ton de reproche.
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