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Citations sur Une enquête du commissaire Brunetti : Des amis haut placés (12)

A aucun moment il ne leur vint à l'esprit,
pas plus à lui qu'à Paola,
de s'attaquer au problème de manière légale,
en recherchant les noms des services concernés,
en suivant les étapes juridiques qu'il convenait de suivre.

Il ne leur traversa pas non plus l'esprit, d'ailleurs,
qu'il pouvait exister une procédure administrative clairement définie,
susceptible de leur permettre de résoudre le problème.

Même si elle existait, même si on pouvait l'exhumer,
les Vénitiens préféraient l'ignorer,
sachant que la seule manière de régler ce genre de question
passait par les conoscienze, les relations, les amis,
les contacts et les dettes morales contractées au cours d'une vie
passée à ferrailler avec un système considéré par à peu près tout le monde,
y compris ceux qui y étaient employés
- surtout par ceux-là, peut-être -,
comme étant d'une inefficacité confinant à la paralysie,
porté sur les abus d'autorité découlant de siècles de prévarication,
et imprégné d'un goût byzantin pour le secret et la léthargie.
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"Est-ce qu'il ne serait pas plus simple, pour les gens,
de faire les travaux qu'ils veulent et de payer ensuite une amende,
le jour où on découvre que la réalisation n'est pas conforme aux plans agréés,
plutôt que de se donner la peine de soudoyer quelqu'un
afin que les plans en question soient détruits... ou perdus ?
se corrigea-t-il.

- C'est comme ça que les choses se passaient autrefois, Guido.
Maintenant que nous sommes coincés par tous ces règlements européens,
non seulement on doit payer l'amende,
mais en plus détruire ce qui a été fait pour le reconstruire comme prévu.
Et les amendes sont astronomiques.
Un de mes clients a fait poser une altana illégale,
pas bien grande, deux mètres sur trois environ.
Il a été dénoncé par son voisin : quarante millions de lires, Guido.
Sans compter qu'il a dû la détruire.
Autrefois, il aurait au moins pu la garder.

Je te le dis, ces histoires de règlements européens vont nous ruiner.
Bientôt, on ne trouvera plus personne d'assez courageux
pour accepter un pot-de-vin."
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Telle était la réalité, malléable, docile :
il suffisait de s'ouvrir un chemin à la force du poignet,
de pousser un peu dans la bonne direction,
pour rendre les choses conformes à la vision qu'on en avait.

Ou alors, si la réalité se révélait intraitable,
on sortait l'artillerie lourde des relations et de l'argent
et on ouvrait le feu.
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- J'aimerais enfin savoir ce que tout cela signifie, signor Rossi. est-ce qu'il existe une contestation sur le fait que nous sommes propriétaires de cet appartement ?
Le fonctionnaire eut de nouveau son sourire nerveux.
- J'ai bien peur que ce ne soit légèrement plus compliqué, signor Brunetti.
Le policier se demanda ce qui pouvait bien être plus sérieux, en l’occurrence, qu'un titre de propriété contesté.
- Quoi, alors ?
- Je crains que cet appartement n'existe pas.
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Lorsque retentit la sonnette, Brunetti était allongé sur le canapé du séjour, un livre ouvert sur l'estomac.
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- Quand on nettoie les vitres d'une fenêtre, [...] on doit l'ouvrir et la tirer à soi,
si bien que l'angle selon lequel frappe la lumière change. [...]

Donc, tu la nettoies.
Ou du moins, c'est ce que tu crois.
Mais quand tu la refermes, la lumière la traverse selon l'ancien angle,
et tu t'aperçois alors qu'elle est encore sale,
ou bien que tu as laissé des traces à l'intérieur.
Ce qui signifie qu'il ne te reste plus qu'à recommencer.

On ne peut jamais être sûr qu'une vitre est parfaitement propre
tant qu'on n'a pas refermé la fenêtre
ou tant qu'on ne s'est pas déplacé pour la regarder sous un angle différent.

- Et le miroir ? [...]

- On ne voit un miroir que d'un côté.
Aucune lumière ne le traverse, si bien que quand il est propre, il est propre.
Il n'y a aucun artifice de perception.
[...]

- Et alors ? [...]

- C'est comme ça qu'est ton travail, ou que tu voudrais qu'il soit.
Tu veux nettoyer des miroirs,
tu veux que tout soit en deux dimensions et facile à résoudre.
Mais chaque fois qu'on se met à regarder quelque chose de près,
il apparaît que c'est comme la vitre d'une fenêtre :
si on change de perspective,
si on regarde la chose en question sous un angle différent,
tout change.
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Il parlait avec l'accent de la Giudecca et, comme nombre de natifs de cette île, paraissait penser que les grossièretés étaient aussi indispensables au langage parlé que l'air pour respirer.
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J’aimerai savoir ce que tout cela signifie, signor Rossi .Est-ce qu’il existe une contestation sur le fait que nous sommes propriétaires de cet appartement ? »
Le fonctionnaire eut de nouveau son sourire nerveux.
« J’ai bien peur que ce ne soit légèrement plus compliqué ,signor Brunetti. »
Le policier se demanda ce qui pouvait bien être plus sérieux , en l’occurrence, qu’un titre de propriété contesté.
« Quoi,alors ?
-Je crains que cet appartement n’existe pas. »
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Tout s'écroule, mais rien ne s'écroule.
Dicton vénitien
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La signorina Elettra était à sa place et leva la tête lorsqu'il entra. Elle lui fit signe de s'approcher tout en appuyant sur le bouton de l'interphone.
- Le commissaire Brunetti est ici dottore, dit-elle au bout d'instant.
Elle écouta Patta, répondit :
- Bien sûr, dottore, et reposa le combiné.
- Il faut croire qu'il a une faveur à vous demander, reprit-elle à l'intention de Brunetti. C'est la seule chose qui a pu l'empêcher de réclamer votre tête, depuis ce matin, eut-elle le temps de dire avant que la porte ne s'ouvre et qu'apparaisse Patta.
.../...
- Je vais y réfléchir encore, dit obligeamment Brunetti. Et bien entendu, je n'en parlerai à personne.
Il avait beau mépriser bien des choses que faisaient Patta, il n'était pas question pour lui de le mettre dans l'embarras en le laissant lui demander de garder le silence.
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