Il y a dans ce récit un côté "gros sabots/ grosses ficelles" , avec une intrigue un peu simplette, qui contrastent bizarrement avec l'extrême subtilité de l'écriture proustienne.
C'est volontaire et assumé, oui sans doute, puisque le narrateur est supposé être un ancien coursier sans grande éducation qui encore tout jeune homme se serait "dégrossi" au contact du grand
Marcel Proust... Néanmoins tout cela sonne un peu faux, confine trop souvent à l'invraisemblance :
Pour commencer, est-il bien raisonnable de donner directement la parole à "Marcel", et de le faire parler autrement qu'avec les raffinements de délicatesse et les subtiles contorsions de langage auxquels sa
correspondance, et son oeuvre tout entière, nous ont accoutumés?
Surtout, le public-cible de ces "Enquêtes" étant en grande partie constitué par les lecteurs de
Proust, et ces lecteurs étant habitués à tellement plus de demi-teintes, de poésie, de finesse, il y a inévitablement une inadéquation criante. C'est un peu comme si, à un amateur de perles fines, on proposait un pochon de grosses perles en bois...
Au final , et même si l'on peut glaner ici ou là quelques informations et aperçus certifiés conformes, Proustophiles et Proustolâtres confirmés, vous pouvez sans regrets passer votre chemin.