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Citations sur La marche en forêt (12)

Amélie pense aux milliers de brins d’herbe tronqués ; elle a envie de dessiner des éclats de vitre, de la glace brisée, des vestiges de choses qui explosent et continuent néanmoins d’exister.
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Il est dans la forêt, non pas pour chasser ni pour bûcher. Il est dans la forêt comme un insecte, comme une souche, comme le filigrane d'une toile d'araignée, réfugié parmi les choses qui, sans être invisibles, ne sont jamais vues.
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[…] C’est une boîte à chaussures où l’on garde les lettres. Invariablement, cette boîte côtoie des objets complètement incongrus. Parfois, ce sont des vêtements démodés, parfois du papier d’emballage de Noël, des jouets que l’on garde pour d’éventuels petits-enfants durant des années. La plupart du temps, on ne revisite pas cette correspondance discontinue, ces calligraphies familières et floues, ces bonnes nouvelles et ces vœux datés. Si on s’y risque, c’est soit pour constater l’insignifiance des souvenirs archivés par rapport à ceux qui vivent en nous, soit pour s’étonner de moments, d’années, de périodes entières tombées dans l’oubli comme des arbres abattus dans notre mémoire, amis partis à la dérive, expressions disparues de notre parler, paroles dissoutes sur notre langue…
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Elle a déménagé leur lit dans le salon, là où la lu­mière entre. Elle a rempli la pièce de plantes. Elle lui a dit : « Tu vas partir à l’automne ; c’est la plus belle saison et tu vas l’emporter avec toi pour toujours.
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Nicole pose sa main dans le dos d'Emma. Thérèse aurait donné des petites tapes comme des caresses, un geste que tous ses enfants aimeraient reproduire sans y arriver parfaitement. A la cuisine, le repas reprend, dans le désordre ; on mange debout ou assis à un coin de table des patates et des morceaux de porc arrachés au rôti n'importe comment. Les adultes boivent trop vite, et les jeunes déballent leurs cadeaux avant l'arrivée du Père Noël. Noël passe en douce au milieu d'une soirée de fracas. Une fête logée dans un drame.
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Les chanceux qui se réveillent sains et saufs après une lutte contre la maladie doivent apprendre non seulement à se déplacer, à manger et à s'orienter normalement, mais aussi à vivre avec la conscience obsédante de leurs os, de leurs nerfs, de leurs cellules et de leur glandes, et du dangereux souffle qui anime leur corps, qui, sous leur peau, les garde en vie encore une journée, encore une heure.
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[…] C’est un manteau d’hiver rouge qui a d’abord appartenu à un garçon si dodu que le vêtement est devenu trop étroit avant d’être trop court. Quelques années plus tard, sa sœur cadette l’a porté avec un tel enthousiasme que, lorsque venait avril, il fallait se battre pour qu’elle consente à le remiser dans la malle pleine de boules à mites. Quand elle a été trop grande, le manteau a été passé à un cousin qui ne pensait qu’à une chose : creuser des tunnels dans la neige. La couleur du tissu permettait heureusement de le repérer dans son dédale de souterrains. La fille d’une belle-sœur particulièrement nerveuse hérita ensuite du vêtement. Le cœur de sa mère s’arrêtait chaque fois qu’elle posait les yeux sur le petit corps rouge sang gisant immobile dans la neige, alors que l’enfant cherchait simplement à calculer combien de temps il faut pour être enterrée durant une tempête. Le manteau fut rapidement refilé à une cousine germaine, qui à son tour le passa à son frère, puis à sa demi-sœur. Des générations d’enfants, et des décennies d’hivers n’ont pas eu raison du manteau. Il ne s’use pas, sa couleur reste toujours aussi vive. Les poches sont pleines d’une mousse floconneuse comme si l’hiver y avait élu domicile en permanence. L’étoffe crisse au moindre mouvement. Et si on y touche, même en plein été, on est surpris. Le tissu est glacé.
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[…] Se résoudre à la mort, à se séparer d’une vie qui semblait à peine commencer… Faire des bilans, se rendre compte qu’on a appris si peu, qu’on n’a pas tiré de grande leçon ni de conclusion précise sur l’existence terrestre. Penser à tout ce qu’on a raté ou négligé. Aux souhaits jamais exaucés, aux promesses rompues, aux projets et aux amitiés abandonnés sans raison, aux chicanes jamais résolues.
Puis, quand la douleur commence vraiment à gagner du terrain, ces murmures intérieurs se taisent. Le temps est venu de se concentrer sur ce qui reste.
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Chacun d’entre eux est relié aux autres par un rayon de lumière. Il s’agit d’un large cylindre, un tube jaune et brillant qui forme un réseau complexe entre les membres de sa famille. Baissant les yeux, elle découvre dans son propre ventre plus de rayons qu’elle ne peut en compter.
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Quand elle relève la tête, Luc ne respire plus. Il est mort doucement, loin des regards et des éclats de voix, les doigts dans une chevelure rousse comme une dernière lumière.
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