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3,95

sur 153 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ce recueil de nouvelles a pour décor le Sud-Ouest, ce Sud-Ouest rural fier de son appartenance, qui cultive le rejet du Bordelais, déclinaison du parisien.

« le Parisien, c'est une sorte de bordelais; D'ailleurs parfois, c'est même un Bordelais. C'est juste qu'on dit que c'est un Parisien parce que c'est plus pratique et que ça permet de ne pas le confondre avec le Bordelais qui habite là toute l'année, même s'il est de Bordeaux »

Et il suffit d'un séjour ne serait-ce que quelques mois hors du terroir, pour être assimilé à ceux qui ne sont pas d'ici…

Cette communauté fluctuante s'ancre autour de traditions dont les origines ne sont même plus identifiables. Qui a commencé à surnommer ? Qui n'a pas un coin de forêt considéré comme personnel et non transmissible même sur son lit de mort ? Et les histoires de chasse !

La présence de la nature agrémente les textes, entre mer et forêt, menacées l'un et l'autre par l'évolution inéluctable.

Les textes sont courts et reliés entre eux par un fil rouge flottant, entre chauvinisme et liens profonds qui unissent les personnages. On découvre avec beaucoup de plaisir ces extraits de vie, qui même s'ils sont géolocalisés sans ambiguïté, pourraient se décliner à l'infini sur notre territoire, puzzle d'un nombre indéfini de microcosmes revendiqués.

Très agréable moment de lecture.
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Yan Lespoux possède un incontestable talent de conteur. Même dans le format concentré des nouvelles il confirme cette affirmation.
Presqu'îles contient une trentaine de ces nouvelles qui nous décrivent le microcosme médocain.
Oh ! pas le Médoc que l'on s'imagine aux vignobles tirés à quatre épingles et aux châteaux photogéniques, non dans ces historiettes pas de bling-bling.
L'auteur nous parle de son terroir, des Landes de Médoc où dunes de sable et forêt de pins parent le bleu de l'océan atlantique.
Mais ne comptez pas trop sur Yan pour nous donner un portait complaisant de la population locale. Comme le dit la phrase d'accroche du Monde sur la couverture du livre : « une étude de caractères tendre et cruelle, admirablement maîtrisée ».
On passe facilement du rire aux larmes, il arrive, même, à nous faire sourire de drames comme ce passage sur le premier noyé de la saison : « le premier noyé de la saison, c'est un peu comme l'ouverture de la cabane à chichis, la première grosse pousse de cèpes ou la première gelée, ça annonce une nouvelle période, un changement de lumière le matin quand on se lève. Ça rythme l'année. Et puis ça nous rappelle que nous, pendant ce temps-là, on est vivants ».
Sur cette terre de transit estival, le local reste méfiant et goguenard contre toute personne extérieure à son clan. le vacancier, le charentais, le bordelais, l'arabe s'intègrent difficilement dans le paysage et tous sont critiqués et moqués, tout élément extérieur est jugé suspect. Surtout si l'importun empiète sur SON territoire à champignons.
J'ai apprécié cette lecture parfois amusante : le Surnom, Sécurité routière, le Premier noyé de la saison, parfois plus sombre : Carnet du jour, Rien ne va plus, ou encore émouvante et nostalgique : Une vie, le Couteau. J'aurais mis probablement la note de 4, si dans ce kaléidoscope de portraits il n'y avait pas eu les nouvelles qui ont trait à la chasse : Dépeçage, le Cerf qui lui font perdre une
demi-étoile, mais tous les goûts sont dans la nature cela ne correspond qu'à mon ressenti personnel on va tout de même pas rallumer la guéguerre chasseur / pas chasseur.
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Ce que j'ai ressenti:

C'est presque -Ils nous vous îles-. C'est presque des instants d'Eux, de nous. C'est presque un étrange patchwork de la vie au Médoc. C'est presque de la beauté arrachée à ces terres, qu'ils seront heureux de pouvoir lire. Parce que c'est- Ils étaient en vie-, à ce moment-là, et que Yan Lespoux a capturé cela, dans des nouvelles plus ou moins courtes, plus ou moins violentes, plus ou moins presque-Ils et Elles-dans un coin perdu…Et c'est ce Presqu'îles, qui nous raconte leurs peines et leurs joies de vivre là, si près de l'océan et au coeur de la forêt…Presque invisibles, si on en n'avait pas laisser une trace écrite, et cela, ça en aurait été presque triste…Mais heureusement, il y en a qui prennent la plume pour mettre en lumière les troublantes solitudes de ces vies fantômes…Et c'est Presque fabuleux, ces morceaux rassemblés en un recueil…

"Et puis, ça nous rappelle que nous, pendant ce temps-là, on est vivants."

C'est autant de secrets, de chasses et de marées. C'est autant d'éclats, de premiers et de derniers. C'est autant de vies rythmées à des détails, des drames et des saisons. C'est autant de tristesses, de violences et de surnoms. Il transparaît, dans ces textes, un besoin très prégnant, d'exister. D'exister au sein d'une communauté, d'appartenir à une terre, de prendre racine coûte que coûte… Ils essaient, chacun à leurs façons, envers et contre tout, de faire partie de ce lieu très particulier, mais c'est d'autant plus difficile que se glisse partout, le rejet, les amalgames ou le mépris…Rien n'y fait. Comme presque à chaque fois, leurs tentatives sont vaines, parce qu'il ne faudrait pas voler aux « vrais » habitants, leurs coins aux champignons, pas leur prendre leurs parts d'océans, pas leur enlever leurs heures de gloire…C'est autant d'équilibres fragiles qui flottent sur l'humide mélancolie. Mais c'est ce qui en fait tout son charme aussi: le charme étonnant du Médoc, avec les humeurs fortes du climat océanique et de ceux qui s'y adaptent, par la force des choses…

"On imagine. On laisse courir son esprit, on forge des mensonges qui deviennent au moins l'espace de quelques instants des vérités."

J'ai aimé ce Médoc, la façon si particulière de nous le raconter, la manière fantastique de Yan Lespoux de mettre en relief, ces tranches de vies. D'en faire ressortir la lutte contre l'ennui et la violence, le silence et les médisances, le fade incommensurable et la beauté implacable. Et puis, d'y ajouter le feu, le froid et quelques vents, pour attiser toutes les passions…C'est intense. le Médoc ne me sera plus indifférent. Je l'ai aimé pour son authenticité. Rien n'est surfait. Il m'a captivé de bout en bout. C'était beau, simple, et à la fois terrible…C'était des petits bouts de la vie là-bas, et lire la vie, ça a toujours quelque chose de fascinant, parce que la mort n'est jamais trop loin. Elle se pointe toujours. Fatale…Il paraît même que, à l'heure où j'écris ces quelques mots pour que vous puissiez vous aussi vous laisser séduire par ces lieux, les yeux de ces gens, sont tournés vers l'océan…Et ils attendent…Presque, ils espèrent…De toute façon, c'est inévitable, ça commence toujours comme ça, la saison…Et moi, ça me fait de drôles de vagues sur le coeur…Presque trop court, et pour autant magique, je vous recommande vivement ce recueil.

"Puis ces pensées commencent à le fuir, elles traversent les bruyères qui encombrent son champ de vision, puis les roseaux, et glissent enfin sur la surface lisse de l'étang jusqu'à la boule de feu qui brûle sur l'autre rive. Il ferme les yeux."
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Recueil d'une trentaine de nouvelles, un genre dont je ne suis pas particulièrement fan, mais dont l'écriture de Yan Lespoux a rendu la lecture agréable.
Nous voici donc dans son cher Médoc, il nous entraîne dans les pas de quelques Autochtones.
Une partie de chasse, une cueillette de champignon, un verre au coin d'un bar, une virée en boîte. Les personnages que l'on croise ne sont pas toujours sympathique, voire même parfois carrément désagréable, surtout si vous n'êtes pas du coin et encore plus si vous êtes du coin...d'à côté.
Il y a des plates-bandes qu'il vaut mieux ne pas fouler, surtout que l'herbe qui y pousse parfois.....
Dans ce monde où vous avez plus de chances de croiser des regards sombres que de recevoir de franches accolades, mieux vaut être équipé.
Un fusil, un couteau, un panier, mais surtout, de bonnes jambes ou un véhicule tout terrain.
Allez, n'ayez pas peur.
Il y a de bons moments quand même, si vous êtes accepté, vous allez partager un bon casse-croûte à la cabane et boire un bon canon, vous repartirez même avec un joli surnom, si tout va bien.
Et puis, il y a l'océan qui va vous donner des envies de surfer, enfin, méfiez-vous des vagues...
Laissez-vous tenter par ces quelques histoires courtes.
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Ah c'est vraiment bien ....des nouvelles, c'est toujours un exercice difficile ( j'imagine car je ne suis pas écrivain) car il s'agit de raconter une histoire avec son atmosphere en quelques pages ....Et pour ce livre c'est un beau succès....
Je voudrais juste partager qu'au delà des histoires, je suis sorti de la lecture avec des odeurs ....Celle des pins, des embruns, du gasoil, des champignons , de la fougère, de la bière,.....toutes mélangées au gré des histoires.
un très bon moment de lecture!
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J'ai rencontré le Médoc il y a près de vingt ans, un après-midi de fin d'été. Je l'ai aimée au premier regard cette terre, les longues lignes droites qui se perdent entre les pins, les champs de fougères et les bois de chênes, les dunes dévorantes et l'océan, puissant et infiniment beau. Initiée par un medocain aux yeux bleus c'était encore plus fort! Mais il a fallu que je lise les textes de Yan Lespoux pour me rendre compte que ce que je préfère depuis toujours dans ce pays, ce sont les gens.
Avec un humour parfois mordant, Yan Lespoux donne à voir des êtres petits, mais sublimes, désespérés et parfois mesquins, étriqués souvent mais toujours fiers. Parce que sous la plume incisive et tendre de l'enfant du pays, c'est un concentré d'humanité qui défile sous nos yeux. On est toujours le Bordelais de quelqu'un dans ces pages où le sentiment d'appartenance est constamment mis à mal, ces textes nous questionnent , nous renvoient à ce que nous sommes, et ce n'est pas toujours très glorieux !
Il y a de la noirceur dans ces récits, celle des nuits sans lunes, ou des jours d'hiver engloutis par la brume. Mais heureusement, il y a la lumière aussi, celle qui inonde la plage l'été, et qui surgit d'entre les vagues, à l'image d'une nouvelle comme "Le couteau", ma favorite.
Un recueil imprégné d'une atmosphère forte, qui séduira évidemment ceux qui connaissent le Médoc mais régalera sûrement les amateurs de bonnes histoires et de personnages forts. Savoureux et entêtant, ce premier recueil a contribué à renforcer mon amour pour le fin fond de la Gironde, terre de contrastes s'il en est! Merci M. Lespoux!
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Yan Lespoux, né en 1977, a grandi dans le Médoc. Il enseigne l'occitan à l'université Paul Valéry-Montpellier 3, anime régulièrement des débats d'auteurs dans des festivals et organise des rencontres à la librairie La machine à lire à Bordeaux. Il collabore à diverses revues (Marianne…) pour lesquelles il chronique des romans noirs. Il a également créé un blog encoredunoir devenu une référence dans l'univers du polar. Presqu'îles est son premier recueil de nouvelles.
Il y a les grands écrivains classiques qu'on se doit de lire, les écrivains contemporains renommés qu'on aime lire et puis il y a ces petits bonheurs inouïs qui dépassent tout quand on tombe par hasard sur l'excellent livre d'un auteur qui nous était inconnu jusqu'à ce jour. Yan Lespoux est de cette race avec ce magnifique recueil de nouvelles qui m'a carrément subjugué.
Le bouquin d'un petit format n'est pas très long non plus, moins de deux cents pages, pour trente-trois nouvelles classées par thèmes (Noyades, Gens d'ici etc.). Si vous avez fait le calcul vous en déduisez que chaque texte n'excède que rarement quelques pages. Toutes ces nouvelles se déroulent dans le Bordelais, entre forêts de pins et chemins de sable menant à l'océan. le lecteur attentif et qui aime examiner les livres avant de les lire, se réjouit déjà du clin d'oeil malicieux de l'auteur, trente-trois nouvelles dans une région ou 33 est le numéro des plaques minéralogiques des voitures…
Et de quoi est-il question dans ces micro-nouvelles ? de pêche, de chasse, de coins à champignons, de cambrioleurs foireux et d'autochtones qui carburent au Ricard, le fusil à portée de main, dit ainsi ça parait presque banal mais tout le sel réside dans la chute de ces historiettes, teintée d'un humour noir insensé (« … il a disparu là-bas… mais c'est ici qu'il a échoué… On va dire que c'est nous qui avons eu droit au premier noyé de la saison. Lorsqu'il entend ces mots, il ne peut contenir une petite bouffée de fierté. Sa journée, finalement, ne sera pas gâchée. »). Après deux ou trois textes quand on est entré dans le monde de l'auteur, au plaisir de la lecture s'ajoute l'inquiétude latente car on sait que chaque épilogue apportera son lot de malheur ou de déception pour chacun de ses héros.
Le bouquin pouvait se poursuivre ainsi tout du long, fort bon, mais mon esprit critique et chipoteur n'aurait pas manqué de relever le procédé, sauf que l'écrivain – malin et talentueux - m'a coupé l'herbe sous le pied en changeant de ton après cent pages. Les nouvelles prennent une autre envergure, jouent sur un autre registre, comme celle, très belle et aussi l'une des plus longues, avec ce gamin qui se voit offrir son premier couteau de poche par son grand-père, récit initiatique autant qu'émouvant.
Yan Lespoux écrit vraiment très bien et même si les textes sont très courts, ils sont très détaillés, très précis, émaillés de quelques mots rares ou locaux (Alios un grès des Landes, berlon un jeu de billes, bidaou un champignon…). de très belles descriptions de paysages, plages, dunes et forêts en hiver ou en été…
Toutes ces nouvelles tournent autour du même thème, la communauté. Les locaux voient tous d'un mauvais oeil les étrangers et quand je parle d'étrangers, un Parisien fait l'affaire, un Toulousain tout autant, même un natif du coin parti longtemps et revenu est considéré comme tel. Au point qu'un personnage sait qu'un jour il sera membre de cette communauté, mais il s'interroge « Il faut être encore un peu patient. Après tout, il n'habite ici que depuis trente ans. »
Foncez sur ce livre, il est excellent, bien meilleur que ce qu'en dit ce pauvre billet.
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Entrez dans les Landes du Médoc, pas le Médoc des prestigieux Margaux, Pauillac et autres Saint-Estèphe, celui moins connu des terres non viticoles.

Avec ce recueil, Yan Lespoux esquisse par petites touches un portrait singulier de la région. Forêts, marécages, chemins de muletier, villages et bistrots forment le décor de ce livre. Une période hors-saison, sans touristes, sans planches de surf ni odeur de crème solaire.
Un sentiment d'âpreté et de mélancolie domine, heureusement contrebalancé par une ironie mordante et un attachement qu'on sent sincère pour la terre.

Les nouvelles sont courtes, voire très courtes (elles dépassent rarement la dizaine de pages). Elles sont habilement construites, avec des chutes assez inattendues, malicieuses et teintées d'humour noir. Si elles sont dans l'ensemble plutôt cocasses, j'ai regretté qu'elles tournent souvent autour des mêmes thèmes tels que la chasse ou le Bordelais.
« Toi, ta gueule. de toute façon, t'es bordelais. »

Un recueil incisif, caustique d'un auteur que je découvre ici. J'ai d'ores et déjà prévu de lire son premier roman « Pour mourir, le monde ».
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Imaginez une bonbonnière dans laquelle trente-trois bonbons auraient tour à tour le bon goût terreux d'un champignon, la fragrance de cuir et de bois d'un vin médocain, l'odeur animale du sang fraichement versé, le parfum salé des embruns d'Atlantique et tant d'autres saveurs que Yan Lespoux a assemblées pour évoquer la terre où il a grandi. Mais qu'on ne s'y méprenne pas, que la couverture de ce recueil de nouvelles, sur laquelle le sol et les troncs longilignes des grands pins d'une forêt médocaine sont frappés des rais bistre qui transpercent la canopée, ne vous fasse pas croire qu'il va s'agir là d'une collection de petites odes à la nature mystico-végano-cuculapralino-écologiques. Non, ici, comme on dit à l'école, le Médoc (vous avez dit 33 ?) est circonstanciel, supprimable, déplaçable, et l'Humain est sujet. Ces petites tranches qu'a découpées Yan Lespoux dans le gros saucisson de la vie (dans le grenier médocain de la vie, devrais-je dire) pourraient se dérouler dans n'importe quel coin de France, si tant est qu'on y garde jalousement la localisation de son coin à champignons, qu'on s'y balade au milieu des arbres et des cartouches tirées par les chasseurs, qu'on y savoure quelques verres de rouge ou de Pastis et qu'on fête, à l'ombre d'un noyé, l'ouverture d'une nouvelle saison touristique. Bref, ici, on s'attarde avec parcimonie sur les lieux (assez pour que le médocain y reconnaisse son terroir, et suffisamment pour que le tout-un-chacun y trouve sa terre) mais avec générosité sur les gens, les vrais, ceux que bien souvent on ne voit pas.
On ne peut pas parler ici de chacune des trente-trois nouvelles qui font l'unité de ce recueil, on a forcément des chouchoutes (« le surnom », « le cerf », « le couteau », « un secret » ou encore « le premier noyé de la saison » si je ne devais en dire que cinq) mais on reconnait à toutes la qualité d'écriture : des entames au cordeau – au sens pyrotechnique du terme –, des corps concis qui vont droit aux chutes. Et quelles chutes ! Yan Lesdoux maîtrise l'art de la nouvelle et nous fait profiter de ces moments choisis où les vies basculent. Sous sa plume empathique, le quotidien est une aventure, les invisibles prennent du relief, et l'humour fait jeu égal avec la mort. Dans « Presqu'îles », un pluriel de destins se jouent dans la solitude qu'impose l'île et la solidarité qu'inspire le « presque », l'autre est accessible mais il se mérite, et l'identité est chaque fois questionnée comme l'appartenance innée, imposée ou désirée au territoire. Après avoir savouré les 33 bonbons de la bonbonnière, nous devions être nombreux à se dire qu'on aurait bien pris un peu de rab et nous fûmes exaucés : lors de la soirée de remise des prix @vleel_ , l'auteur, récompensé pour sa place sur le podium des auteurs 2021, et sa maison d'édition Agullo ont offert aux lecteurs une nouvelle inédite, « le Sapin » dont je ne dirai rien du contenu si ce n'est que j'ai pris beaucoup de plaisir à retrouver des personnages du Surnom dans cette chasse… au sapin aux couleurs de Noël (et aux relents de pinard et de pastaga).
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Dites 33 ! Trente trois comme le département bien sûr, mais aussi comme 33 nouvelles, plus ou moins courtes, qui font de ce recueil un éventail régional de vies, de personnages qu'on croise le plus souvent sans les voir… Yan Lespoux les connaît, il les observe, peut-être même les côtoie-t-il ?!

Enfin pas tous… pas trop les bordelais, encore moins les parisiens et surtout pas les charentais. En tant que charentais (heureusement d'adoption seulement) je n'en rajouterai pas sur mon statut de victime.

Ces tranches de vie sont ici concentrées entre dunes et vignes, pins et estuaire, océan et fleuve… Dans cet espace restreint on vit au rythme des marées, des dates de chasse, de cueille des champignons, au rythme aussi du passage des touristes… on y croise des locaux essentiellement, certains ne connaissent pas d'ailleurs, d'autres sont partis mais y reviennent contraints ou pas… il y a surtout des chemins qui se croisent, s'abiment, qui s'arrêtent brutalement, des destins qui se jouent… C'est noir, drôle, jouissif, bien écrit et on peut dire qu'on a là un véritable page-turner tant les histoires courtes se succèdent avec le même plaisir.

Cher M. Lespoux, je vous invite à Angoulême, si poser les pieds sur le sol charentais ne vous fait pas trop peur… Promis il n'y aura pas de représailles…

Au final, toute géguerre régionale mise à part, voilà un excellent recueil de nouvelles à lire et pour lequel voter au prix VLEEL 2021 !
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